SAUVETAGES DE LA STATION DE SAINT PIERRE ( 1886 - 1910 )

Vous trouverez ci-après, la liste commentée des sauvetages réalisés par le canot de sauvetage de la station de Saint-Pierre, mais aussi des sauvetages réalisés par de courageux particuliers de Saint-Pierre et même aussi quelques informations diverses.

A noter : 
Les dates indiquées ne sont pas toujours au jour près. Je les ai rectifiées par recoupements dans la grande majorité des cas. Les noms des protagonistes est parfois fantaisiste, exprimés approximativement ou phonétiquement. Je les ai rectifiés par recoupements et connaissance des noms locaux... 

Les commentaires et informations sont tirés des Annales du Sauvetage en Mer (ou des articles de la presse locale tels Ouest-Éclair, Le Finistère, la Dépêche de Brest, etc).

Code des couleurs :
Les sauvetages effectués par le canot de sauvetage
Les actes de sauvetage non effectués par le canot de sauvetage
Les sorties "blanches" du canot de sauvetage et autres informations diverses


Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer,
les année 1884 à 1887 sont manquantes. Les rapports de sauvetages des année 1884 à 1887 seront donc tirés d'articles de journaux.

 

13 décembre 1886 - Sauvetage accompli par les douaniers du poste des douanes

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 10 janvier 1887)

Porte amarre du Poste de Penmarc'h (phare) — Le 13, sauvetage de l'équipage de la chaloupe «Polina» et du navire lui-même : 9 personnes sauvées.


5 mai 1887 - Sauvetage accompli par le jeune Jean-Marie Maubras

Un jeune sauveteur. — Le 5 du courant, le petit Tanniou (Vincent) était monté pour jouer sur un canot amarré dans le port de Saint-Pierre, près du phare. A un moment donné, il voulut débarquer sur la cale, mais l'embarcation s'écarta et il tomba entre cette embarcation et la cale, dans un endroit où il y avait environ quatre pieds d'eau. Heureusement, l'un de ses compagnons, Maubras (Jean-Marie), âgé de 11 ans, eut la présence d'esprit de sauter sur une roche qui fait saillie sur la cale. Il atteignit de là le petit Tanniou, l'amena à lui, et quelques instants après, il l'accompagnait chez ses parents, trempé jusqu'aux os, mais sain et sauf.

Vous penserez comme moi, j'en suis sûr, que le jeune sauveteur est digne des plus grands éloges. 


Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer,
l'année 1890 est manquante. Les rapports de sauvetages de l'année 1890 seront donc tirés d'articles de journaux.
 

2 avril 1900 - Le canot «Papa-Poydenot» a l'exposition universelle de Paris

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 2 avril 1900)

Un canot de sauvetage a l'Exposition

On signale l'arrivée au Champ-de-Mars, classe 33, dans le Palais de la Navigation, d'un canot de la Société centrale de sauvetage des naufragés qui a nom «Papa-Poydenot». Cette superbe embarcation, de plus de 10 mètres de longueur, est destinée à la station de Kérity-Penmarc'h1, où elle sera envoyée au mois d'octobre prochain, non loin d'un canot similaire, «Maman-Poydenot», qui figurait à l'Exposition de 1889 et qui, depuis lors, à Saint-Guénolé, a déjà secouru 19 navires et sauvé 78 personnes.

Quelques perfectionnements de détail apportés à la construction très soignée de ce canot en font un engin de sauvetage de premier ordre, qui sera certainement admiré par tous ceux qui s'intéressent à l'oeuvre humanitaire de cette société.

Il lui a été offert, ainsi que le précédent, par la généreuse donatrice dont il porte le nom.

Note KBCP :
(1) Lire : ... à la future Station de Saint-Pierre-Penmarc'h.


26 juillet 1900 - sauvetage accompli par MM. caoudal, salou et son jeune fils

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que jeudi 26 juillet, à trois heures du soir, quatre mousses, Lucas (Yves), âgé de neuf ans ; Stéphan (Jean-Marie), âgé de neuf ans ; Loussouarn (Adolphe), âgé de huit ans, et Calvez (François), âgé de huit ans, profitant de l'absence de leurs parents occupés au travail de la récolte, trouvèrent au port de St-Pierre un canot à flot avec ses voiles hissées, larguèrent le cablot et partirent au large faire la pêche. Ils allèrent, mouiller près de la balise « Méan-Guen » où la mer est toujours houleuse, et où tant de marins du pays ont perdu la vie. Tout à coup, une forte brise du nord-ouest s'éleva et la mer se fit très grosse, les menaçant de les engloutir à chaque instant.

Le chef guetteur surveillait leurs manœuvres. Les voyant faire des signaux de détresse, et voyant le grand danger qu'ils couraient il prit au plus vite un canot, et aidé de son fils, Jérôme Salou âgé seulement de neuf ans, et de M. Caoudal propriétaire de l'Hôtel du phare, se porta à leur secours. Ce n'est qu'en courant de grands dangers que le canot réussit à les accoster, étant à chaque moment couvert par les lames. Il était temps, car les pauvres enfants allaient disparaître avec leur embarcation qui était remplie d'eau et dérivait sur les roches.

Je vous prie, Monsieur le Syndic, de signaler cet acte de sauvetage à qui de droit.

Le Moigne, gardien de phare et Riou, second guetteur témoins du sauvetage.
(Copie d'une lettre adressée au Syndic des gens de mer à Penmarc'h.) 


Note KBCP :
Pour ce sauvetage, Salou (Yves), chef guetteur de deuxième classe ; Salou (Jérôme), neuf ans, et Caoudal (Paul), propriétaire ont chacun reçu la Médaille d'argent de 2ème classe. 

11 octobre 1900 - sauvetage accompli par jean goyat

PHARE D'ECKMUHL (Finistère)

Rapport de M. le Conducteur des Ponts et Chaussées à Pont-L'Abbé sur un acte de sauvetage accompli par le gardien du phare Goyat (Jean).

Nous avons l'honneur de signaler à M. l'Ingénieur, le fait de sauvetage accompli par le sieur GOYAT, gardien de troisième classe, au phare d'Eckmühl, dans les circonstances suivantes :

Le 11 octobre courant, vers cinq heures du soir, le sieur Goyat, revenait à bicyclette d'une tournée de service quand, arrivé à l'entrée du phare d'Eckmühl (côté ouest), il entendit des cris désespérés poussés au large par un jeune homme, en danger de se noyer, à 300 mètres environ, au sud de la cale de Saint-Pierre.

Goyat, n'écoutant que son courage et sans prendre le temps de de se débarrasser d'une partie de ses vêtements, n'hésita pas un seul, instant, bien qu'étant en transpiration, à se mettre à l'eau jusqu'aux aisselles pour monter dans une petite embarcation la plus proche du rivage à ce moment, et se rendre sur les lieux du naufrage.

A l'aide de cette mauvaise embarcation, il arriva juste à temps pour secourir le malheureux infortuné qui, ne sachant nager, allait disparaître infailliblement sous l'eau. C'est en voulant enlever une caisse flottante contenant des crustacés que le jeune Pierre Plouzennec, âgé de 16 ans, domestique à l'hôtel du phare d'Eckmühl, se sentit soulevé par une lame de fond qui, arrivée inopinément, fit chavirer et couler la frêle embarcation dans laquelle il se trouvait. Ce n'est, qu'après bien des efforts et surtout grâce au sang-froid qu'il sut conserver en cette circonstance que Goyat a pu retirer de l'eau le jeune Plouzennec, qui avait perdu connaissance et le mettre dans le tout petit canot dans lequel il était monté.

Le retour à terre ne s'est pas, non plus, effectué sans difficulté. En effet, Goyat dut soutenir Plouzennec, tout en dirigeant le bateau dans lequel, en raison de son mauvais état, l'eau entrait en plusieurs endroits et qui menaçait, à tout instant, de couler par suite des houles assez nombreuses que la mer présentait à Penmarc'h ce jour-là. Le gardien Goyat est déjà titulaire :

1° D'un diplôme d'honneur, du prix Henri Durand (300 francs) et du prix Léon Echalié (100 francs) pour avoir courageusement exposé sa vie en sauvant les huit hommes d'équipage de la chaloupe « Mère-de-Dieu ». Tempête du 8 octobre 1898, à l'Île aux Moutons ;
2° Il a obtenu une gratification de 23 francs pour sauvetage accompli, en mai 1898, de l'équipage d'un bateau de goémon (4 hommes et une jeune fille) à l'Île aux Moutons.

Tout en rappelant les deux sauvetages déjà accomplis par ce gardien lesquels montrent bien l'esprit de dévouement dont il a toujours fait preuve dans des circonstances périlleuses, nous croyons devoir signaler ce nouvel acte de courage.

Le Conducteur subdivisionnaire, De Goulhezre.
(Ce rapport est appuyé par M. l'Ingénieur ordinaire Willemin et M. l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Considère qui recommande Goyat à la bienveillance de la Société.) 


Note KBCP :
Pour ce sauvetage, le gardien de phare Jean Goyat a reçu la médaille de bronze de la SCSN.

1er février 1901 - Élection des futurs patron et sous-patron du futur canot de sauvetage de la station de Saint-pierre-penmarc'h

Le canot de sauvetage. — Une réunion a eu lieu à Saint-Pierre pour la nomination du patron et du sous-patron du canot de sauvetage destiné à Saint-Pierre, le Papa Poydenot.

M. Kerloch a été élu patron et M. Vincent Tanniou sous-patron.

Tous deux sont de braves et excellents marins et l'on peut être assuré qu'ils feront hardiment et courageusement leur devoir. 

24 Mars 1901 - Bénédiction du « Papa-Poydenot »

BÉNÉDICTION DU CANOT DE SAINT-PIERRE PENMARC'H (Finistère).

Huit jours plus tard, le 24 mars, M. Granjon de Lépiney représentait encore la Société Centrale lors d'une bénédiction de canot ; mais cette fois il s'agissait d'inaugurer une nouvelle station, créée à Saint-Pierre Penmarc'h.

Parmi les personnages présents à la cérémonie, on remarquait : M. Collignon, préfet du Finistère, parrain, et son chef de cabinet; Mme la baronne De Pascal De Courcy, marraine ; M. le docteur Plouzané, médecin de la Marine ; M. De Carfort, capitaine de vaisseau ; M. Le Coz, curé de Penmarc'h ; M. Mauduit, maire de Pont-l'Abbé et Mme Mauduit ; M. Nicol, conducteur des ponts et chaussées, et tous les membres, patrons et sous-patrons des deux stations de sauvetage de Saint-Guénolé et de Kérity.

Au cours du banquet qui a réuni les invités, M. Granjon de Lépiney a pris la parole en ces termes :

Mesdames, Messieurs.

Merci d'abord aux si nombreuses personnes qui ont bien voulu venir jusqu'à cette pointe éloignée pour la cérémonie d'aujourd'hui et témoigner ainsi de l'intérêt qu'elles portent au développement continu de la Société Centrale de Sauvetage. Dans le cas présent, il semblerait que la nouvelle station est quelque peu superflue puisqu'elle sera la troisième installée sur le territoire de la commune de Penmarc'h. En réalité, bien loin d'être superflue, elle était une des plus utiles qui restât à fonder. . .

Messieurs, le canot qui va être béni, s'appelle le « Papa-Poydenot », il a été donné par Mme Poydenot et il voisinera avec le « Maman-Poydenot » de Saint-Guénolé donné par M. Poydenot il y a douze ans. Les deux canots pourront ainsi, selon la remarque si heureuse et si juste de M. Bousquet dans son rapport financier de notre dernière Assemblée générale, se prêter aide et assistance dans les luttes de la mer, de même que leurs donateurs se-sont prêté aide et assistance dans les lutes de la vie. Cette femme d'élite a été tout récemment enlevée à notre reconnaissance ; elle est morte à Hyères après une courte maladie, en laissant une fondation des plus intéressantes à sa chère commune de Penmarc'h, et en instituant la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés sa légataire universelle (Vifs applaudissements).

Messieurs, ce toast a été bien long, et pourtant, il faut encore que je vous dise combien la mission de délégué de la Société de Sauvetage est agréable à remplir parmi vous. Vos sympathies nous arrivent en foule, car vous rivalisez de générosité, de dévouement à notre œuvre. Les services publics eux-mêmes nous encouragent et nous aident. M. l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, qu'une indisposition a seule empêché de se joindre à nous aujourd'hui, nous apporte sans cesse le plus zélé et le plus éclairé concours ; et grâce à son représentant.à Pont-l'Abbé, M. Nicol, l'abri que nous inaugurons est aussi élégant que solide.

Louise Bigeon de Courcy
baronne de Pascal de Courcy


J'adresse enfin tous les remerciements de notre Société au parrain et à la marraine qui ont bien voulu ratifier le choix si heureux fait de leurs personnes par M. le maire de Penmarc'h : c'est-à-dire à M. le Préfet du Finistère, qui a si souvent montré son amour pour la mer et les marins, qui les pratique et qui les connaît ; Mme de Pascal, dont le nom est familier à tous ceux qui s'intéressent à nous puisqu'il est celui de nos deux embarcations des îles Glénan.

Vive le parrain et vive la marraine ! (Acclamations et applaudissements.)

Prefet du Finistère
Henri Paul François Marie Collignon

M. le Préfet se lève à son tour et prononce les paroles suivantes :

« La cérémonie qui nous réunit est d'une haute portée morale. Elle n'est cependant, que celle qu'on célèbre, chaque jour sur toutes les côtes de France quand un nouveau bateau vient s'ajouter à ceux déjà innombrables qui animent nos ports, grands et petits, et ici, jusqu'aux criques les moins hospitalières. C'est que ce n'est pas un bateau quelconque que nous sommes venus consacrer : celui-ci-est voué à une œuvre dont notre civilisation serait en droit de s'enorgueillir, si l'orgueil m'était toujours fâcheux, quelque louable qu'en soit la cause.

Il est destiné à mettre en pratique une vertu réciproque dont la notion est née, encore obscure et incomplète, avec le premier éveil de la conscience humaine et dont le développement a lentement suivi les progrès de l'humanité : la solidarité.

L'équipage qui va en prendre possession se consacre au sauvetage des hommes : de parents, d'amis, peut-être ; peut-être d'inconnus ; peut-être un jour d'ennemis. Quelque soient les naufragés, il ne voudra savoir qu'une chose, c'est que le danger presse ; il partira au péril de sa propre vie, et sera satisfait, s'il a pu sauver des existences quelles qu'elles soient.

Les hommes sont sujets aux mêmes douleurs et se doivent une mutuelle assistance ; mais tous ne le comprennent pas. La Société de Sauvetage est, peut-être, la première organisation tentée dans un but de solidarité humaine : et quel but que celui que l'on ne peut atteindre qu'en s'exposant au même mal dont on veut délivrer son prochain ! Elle est issue de l'initiative, de l'association et de la persévérance, qui sont les trois plus grandes forces humaines. Ses fondateurs ont droit à la reconnaissance de l'humanité tout entière, soit, pour le service qu'ils ont rendu, soit pour l'exemple qu'ils ont donné.

Je remercie M. le maire de Penmarc'h et M. l'inspecteur de la Société Centrale de m'avoir fourni d'occasion de donner publiquement mon témoignage d'admiration à la plus belle des œuvres et de sympathie aux meilleurs des serviteurs de l'humanité.

Puisse la commune intention où nous sommes, porter bonheur au noble bateau et à son vaillant équipage (Vifs applaudissements.)

M. le préfet procède ensuite à la remise des médailles d'argent accordées par la Société Centrale aux Sauveteurs : M.M. Caoudal, propriétaire de l'hôtel ; Salou, chef guetteur, et Jérôme Salou, âgé seulement de neuf ans, fils de ce dernier, pour avoir sauvé au péril de leur vie, le 26 juillet dernier, quatre enfants qui se noyaient avec un canot, à un mille au large de Penmarc'h.

Un tonnerre d'applaudissements, avec les cris de : « Vive le jeune sauveteur! » retentit dans toute la salle.

A deux heures trente-cinq, M. Le Coz, curé de Penmarc'h, remplaçant l'évêque de Quimper empêché, a baptisé le bateau et la maison-abri, admirablement décorés pour la circonstance.

Au-dessus de la porte d'entrée, on lisait, en grandes lettres d'or sur draperie rouge :

Commune de Penmarch. Hommage et regrets à notre bienfaitrice. Vive la Société !

A trois heures trente-huit, le canot, entouré de guirlandes et de fleurs, a été mis à l'eau et, sous la direction du patron et son équipage de marins d'élite, a accosté à la cale et a pris le parrain et la marraine, pour faire une tournée en rade.

À leur retour à terre, le parrain et la marraine sont entrés dans les appartements du chef guetteur; où ils ont fait réunir tous les enfants des employés, qu'ils ont embrassés, en remettant à tous des dragées.

En somme, fête des mieux réussies et favorisée par un temps superbe. 
 

Première mise a l'eau du canot « Papa-Poydenot »

1901 - Comité local SCSN (Station de Saint-Pierre-Penmarc'h)

MM.
Guiziou, maire, Président.
Kerloch (J.), Vice-Président.
Salou (Yves), chef guetteur, secrétaire-trésorier.
Abbé Le Coz (François-Marie), recteur.
Caoudal (Paul), propriétaire,
Le Guen, syndic des gens de mer.


Kerloch (Yves-Joseph), Patron du canot de sauvetage.
Tanniou (Vincent), Sous-Patron du canot de sauvetage.
 


19 octobre 1901: Sauvetage du Brick « René » - Sortie Blanche

Dans la matinée du 19 octobre, par un gros temps de N.-O. accompagné de grains de pluie, l'alarme fut donnée à la fois dans les trois stations avoisinant la pointe de Penmarc'h, qu'un brick avait fait naufrage dans la soirée précédente à Kermen sur la côte de Tréguennec, et que plusieurs naufragés avaient été recueillis dans les fermes du voisinage.

Supposant que des marins se trouvaient encore sur l'épave, les canotiers prirent la mer et s'en approchèrent autant que le permettaient les brisants qui déferlaient avec fureur sur les récifs.

Apprenant que les derniers survivants du naufrage, accrochés à la mâture, avaient été sauvés par les engins de va-et-vient organisés par les douaniers de Plovan, les trois canots après avoir acquis la certitude qu'aucun homme ne restait à sauver sur le « René », regagnèrent leurs stations respectives.

Équipage du « Papa-Poydenot » (station de Saint-Pierre-Penmarc'h) : Kerloch (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Carval (Allain), Calvez (CharlesJ, Goyat (Jean), Tanniou (Louis), Carval (Guillaume), Carval (Pierre), Cosquer (Laurent), Chatalain (Jean), Stéphan (Pierre), Boennec (Pierre), canotiers.

Équipage du « Maman-Poydenot » (station de Saint-Guénolé) : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron; Drézen (Jean-Guillaume), Le Corre (Jacques), Hélias (Allain), Le Pape (Pierre), Kervarrec (Jean-Marie), Tanniou (François), Le Donge (Jacques), Larnicol (Jean), Rivoal (Jean-Louis), Cossec (René), canotiers.


Pour en savoir plus :  Naufrage du René

Brick goélette.

13 Novembre 1901 - Sauvetage du brick-goélette morutier de Granville, le "Saint-Nicolas" - Sortie blanche



Le 13 novembre dans la matinée, les sémaphores de la côte de Penmarc'h signalèrent un navire en détresse et aussitôt, les trois stations les plus voisines lancèrent leurs canots. Il faisait gros temps de N.-0. à grains, mer houleuse.
Le canot de Kérity, plus rapproché que les deux autres, arriva le premier sur le lieu du sinistre, à un mille environ au sud-est du petit phare du Guilvinec et se trouva en face d'un brick-goélette morutier de Granville, le "Saint-Nicolas", échoué sur un fond dur, depuis trois heures du matin.
Grâce à d'habiles manœuvres opérées sous la direction d'un pilote du Guilvinec, le navire put se tirer par miracle de la situation dangereuse dans laquelle il se trouvait, en se frayant un chemin à travers une mer démontée, semée d'écueils.
Les trois canots ne rentrèrent au port qu'après s'être assurés que le « Saint-Nicolas » ne faisait pas d'eau et ne courait aucun danger.

Équipage du canot « Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron » (Station de Kérity) : Jégou (Joseph), patron; Pons (Paul), Stéphan (Noël), Jégou (Thomas), Gourlaouen (François), Canévet (René), Briec (Sébastien), Pichavant (Jean), Gouliquer (Vincent), Kerloc'h (Allain), Kerloc'h (Henri), Fontaine (Paul), canotiers.

Équipage du canot « Maman Poydenot » (Station de Saint-Guénolé) : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron ; Hélias (Allain), Briec (Pierre), Tanniou (François), Baltez (Vincent), Cornec (Michel), Le Corre (Jacques), Riou (Sébastien), Le pape (Corentin), Souron (Jean), Boennec (Vincent), canotiers.

Équipage du canot « Papa Poydenot » (Station de Saint-Pierre Penmarc'h) : Kerloc'h (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Jézégabel (Noël), Durand (Louis), Calvez (Jacques), Cossec (Pierre), Loussouarn (Pierre-Jean), Tanniou (Guillaume), Roux (Marc), Calvez (Thomas), Cariou (Pierre), Milliner (Henri), canotiers.

16 décembre 1901: Sauvetage du Trois-mâts « Frisia » - Sortie blanche

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que lundi 16 courant, à deux heures du soir, par tempête du sud-ouest, mer furieuse, j'ai aperçu dans le sud-sud-ouest, à 4 milles environ du poste, un trois-mâts carré n'ayant pour toute voilure que son petit foc établi, et ses huniers sur les cargue :. Parla pluie et la tempête, je l'ai perdu de vue ; jusqu'à trois heures du soir, puis j'ai pu le distinguer à 3 milles au sud-ouest du poste dérivant droit sur la pointe.

Voyant le danger j'ai fait aussitôt les signaux d'usage, fait prévenir Saint-Guénolé et Kérity et fait mettre le canot de Saint-Pierre à la mer.

Le canot « Papa-Poydenot », monté parle brave patron Kerloch et ses courageux canotiers, a été mis à la mer à trois heures trente, du soir et malgré la tempête et le vent debout, mer en furie, a réussi à rejoindre le bord à quatre heures vingts-deux.

Après s'être assuré qu'il n'y avait personne à bord il est revenu à la station où tous sont arrivés à cinq heures dix-huit tout trempés et, grelottant de froid, le canot a été aussitôt remisé dans sa maison abri.

Il n'y a pas eu d'avaries ; le canot s'est très bien comporté. On est toujours sans nouvelles de l'équipage du bâtiment naufragé.

Le Chef Guetteur, Secrétaire-trésorier du Comité local, Salou.

Armement du canot « Papa-Poydenot » : Kerloch (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Calvez (Jacques), Garrec (Guillaume), Dréo (René), Stéphan (Nonna), Cossec (Pierre), Elgoualch (Vincent), Le Lay (Isidore), Le Lay (Pierre), Larnicol (Jean), Calvez (Charles), matelots.


Pour en savoir plus : Naufrage du Frisia

Le « Frisia » © Le Monde Illlustré

25 mars 1902 - Sauvetage Accompli par le jeune françois mantelet 

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le 25 mars dernier un jeune enfant de neuf ans nommé J. Salaün, habitant Saint-Pierre-Penmarc'h jouait avec une plate à environ vingt mètres de la cale lorsque son aviron venant à lui échapper, il perdit l'équilibre et tomba à la mer ; l'enfant ne savait pas nager.

Par bonheur le jeune Mantelet (François), fils du maître du phare d'Eckmühl, voyant le danger et n'écoutant que son courage, se jeta résolument à l'eau, parvint à sauver le petit naufragé qui allait couler et à le ramener sur la cale où les soins nécessaires lui ont été donnés par les femmes des guetteurs et les gardiens de phare.

Le jeune Mantelet est âgé de quatorze ans et a obtenu un témoignage officiel du Préfet Maritime du 2e arrondissement.

Veuillez agréer, etc., etc.

Le Chef Guetteur, Secrétaire-Trésorier du Comité local, Y. salou.


16 décembre 1902 - sauvetage de la Chaloupe de pêche « Persévérance »

J'ai l'honneur de vous faire connaître que le canot.de notre station « Papa.Poydenot » est sorti, hier à six heures du soir pour porter secours à ]a chaloupe de pêche «Persévérance » montée par six hommes d'équipage.

La chaloupe surprise par la tempête au large, ne pouvait plus rentrer au port, la mer étant en furie, la nuit étant venue. Elle faisait des signaux de détresse, au moyen de son feu qu'elle hissait, et amenait alternativement.

A six heures trente du soir, le canot de sauvetage, en passant à la hauteur de la balise « Méan Guen », essuya un paquet de mer, qui désarma quatre des canotiers et remplit la chambre du canot, mais l'eau embarquée disparut aussitôt par les soupapes.

Continuant sa route, le canot, accosta la chaloupe à six heures quarante-cinq ; elle était à moitié remplie d'eau, ses voiles déchirées par les coups de mer. Trois hommes de l'équipage exténués de fatigue et épouvantés embarquèrent de suite dans la canot ; le patron Lelgouac'h qui ne voulait pas abandonner le bateau, son unique gagne-pain, aidé des trois autres, prit, la remorque du canot et tous arrivèrent au port sains et saufs à sept heures trente du soir, non sans difficultés, mais heureux d'embrasser leurs femmes et leurs enfants tout en pleurs, qu'ils avaient perdu tout espoir de revoir. Le canot n'a subit aucune avarie et a été mis aussitôt dans son abri. Il s'est très bien comporté.

Veuillez agréer, etc., etc.
Le Chef Guetteur, Secrétaire-Trésorier du Comité local, Yves Salou.

Armement du canot dépêché « Papa Poydenot. » : Kerloc'h (Joseph), patron ; Durand (Louis), brigadier; Carval (Allain), Le lay (Isidore), Larnicol (Jean), Floc'h (Nonna), Calvez (Jacques), Garrec (Guillaume), Boennec (Pierre), Stéphan (Nonna), Dréau (René), Dréau (Louis), canotiers. 

15 janvier 1903: Sauvetage du Bateau de pêche « Notre-Dame-de-Rumengol »

J'ai l'honneur de vous confirmer mon télégramme du 15 courant, concernant la sortie faite par le canot de sauvetage « Papa-Poydenot » dans la nuit du 15 pour porter secours au bateau de pêche « Notre-Dame-de-Rumengol » qui était en perdition, à un mille environ de la pointe...

Je me trouvais au sémaphore vers sept heures du soir quand deux marins vinrent, tout essoufflés, me prévenir que l'équipage d'un canot ou d'un bâtiment en détresse criait au large, demandant du secours. Après m'en être assuré moi-même, je tirai les deux coups de canon d'usage, et fis mettre à l'eau le canot de notre station. La nuit était très noire, tempête du Sud-Est, mer grosse ; en moins de deux minutes, grâce au bon état du matériel, au dévouement, du patron Kerloch, des canotiers et des riverains présents, le canot fut mis à l'eau et fit route ensuite vers l'endroit où l'on croyait avoir entendu des appels ; mais tout à coup les cris cessèrent, les canotiers rendus sur les lieux, malgré leurs appels, ne recevaient plus de réponse. A force de fouiller dans les ténèbres, ils découvrirent au sud de l'Ile Nonna, sur un plateau de roche appelé «La Petite Voleuse », un canot chaviré, ses voiles à l'eau et deux hommes cramponnés sur la roche, ne donnant plus signe de vie ; deux autres marins étaient évanouis dans le canot : Aussitôt le brave Kerloch crie à ses canotiers : « Courage, mes amis, profitons de l'embellie pour accoster la roche. » À sa voix, tous les canotiers se lèvent, tous prêts à se dévouer. Le sous-patron Tanniou, malgré le froid intense et bien que relevant de maladie, dès que le canot aborde la roche, saute à l'eau jusqu'aux épaules (le thermomètre marquant à sept heures du soir 7 degrés au-dessous de zéro), prend un des naufragés sur les bras et, épouvanté, s'écrie : « Il est mort de froid ! » Grâce aux manœuvres habiles du patron pour éviter les coups de mer, et au sang-froid des canotiers, les quatre naufragés furent embarqués en un clin d’œil dans le canot où les canotiers leur prodiguèrent les premiers soins et furent assez heureux pour les ranimer au bout d'une demi-heure, au moyen du rhum et médicaments que la Société met à leur disposition.

Le canot est rentré au port à huit heures trente ; les canotiers, tous trempés, grelottant de froid, furent.salués par la foule avec enthousiasme.

Le dévouement des canotiers ne s'est pas arrêté là ; après avoir mis leur canot dans la maison-abri, changé leurs vêtements, ils partirent toujours sous la direction du patron Kerloch à dix heures du soir, à mer basse, avec des canots du port travailler au renflouement du canot naufragé, seule ressource du patron Salaün. À quatre heures trente du matin, ils ramenaient le « Notre-Dame-de-Rumengol. » qui a subi de grandes avaries.

Noms des hommes sauvés : Salaün (Nonna), patron ; Gallo (Joseph), Floc'h (Jacques), Le Lay (Pierre-Jean), marins.

Armement du canot de sauvetage « Papa-Poydenot » : Kerloc'h (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Carval (Alain), Floc'h (Nonna), Calvez (Jacques), Garrec (Guillaume), Le Lay (Pierre), Larnicol (Jean), Dréau (Louis), Le Brun (Louis), Tanniou (Louis), canotiers.

Veuillez agréer, etc., etc.

Le Chef Guetteur, Secrétaire-Trésorier du Comité local, Yves Salou.

Note KBCP : 
Pour ce sauvetage et celui du 16 décembre 1902, l'équipage du «Papa-Poydenot» a reçu les prix réunis des vice-amiraux Roze et Jacquinot.
Pour ces deux sauvetages toujours, le patron Kerloc'h a reçu la médaille de Beauregard et le sous-patron Tanniou a reçu la médaille du baron Cloquet

 

1 juin 1903 - Sauvetage accompli par les jeunes Bariou, Garrec, Floc'h, Larnicol, Biger et Loussouarn.

Lundi, 1er juin à six heures trente du soir, trois mousses, Calvez (Laurent), cinq ans, Calvez (Pierre), sept ans, Le Lay (Pierre), neuf ans, s'amusaient avec une plate dans le port de Saint-Pierre-Penmarc'h ; tout à coup l'aviron leur échappe des mains, et les pauvres enfants, poussés par un fort vent du N.-E., partent en dérive. Ils veulent mouiller une pierre frappée sur un cablot, mais malheureusement la pierre se détacha et le cablot leur resta dans les mains.

Tous les marins se trouvaient sortis pour la pêche. Heureusement six mousses arrivent, s'emparent d'un canot au plus vite et vont à sept heures du soir à la recherche de leurs camarades en danger. Ce sont : Bariou (Nonna), treize ans, Garrec (Corentin), quinze ans, Floc'n (Nonna), treize ans, Larnicol (Vincent), douze ans, Biger (Pierre), douze ans, Loussouarn (Adolphe), treize ans. Ces courageux enfants atteignent la plate à trois milles, dans le sud-ouest du port ; il était temps, un des mousses, Le Lay (Pierre), resté sourd après une maladie, s'était dévêtu, et bien que ne sachant pas nager, il allait se jeter à l'eau. Les deux autres étaient cramponnés à la plate, épouvantés, et on ne put leur faire lâcher prise qu'avec de grandes difficultés. Les vents étant très forts et debout pour revenir, ces six courageux sauveteurs n'étaient rentrés au port qu'à neuf heures trente-cinq du soir, très fatigués. Ils furent acclamés par les personnes présentes et les parents des enfants.

Le Chef Guetteur, Secrétaire du Comité local, Yves Salou.


10 sepembre 1903 - Sauvetage accompli par louis riou

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 15 septembre 1903)

Sauvetage. — Le 10 courant, vers trois heures du soir, la demoiselle Ligeour était occupée à couper du goémon, à la grève de Kérity-Penmarc'h, lorsqu'elle fut surprise par la marée montante.

M. Louis Riou, marin pêcheur, âgé de 40 ans, demeurant au lieu dit Kervily, voyant la danger que courait la malheureuse, prit une plate. Malgré la fureur du flot et la force du vent qui soufflait en tempête de la partie sud, il réussit, avec beaucoup de peine, à arracher l'infortunée à une mort certaine.

Toutes nos félicitations au courageux sauveteur, qui est déjà titulaire d'un témoignage de satisfaction pour avoir coopéré, l'année dernière au sauvetage de la chaloupe, la Double Alliance, du port du Guilvinec. 


19 octobre 1903 - Sauvetage accompli par alain carval et jean1 lelgouach

J'ai l'honneur de vous informer que, le 19 octobre dernier, à 9 heures 30 du soir, par tempête du Sud, nuit noire, mer très grosse, la chaloupe de pêche « Souris », du port de Saint-Guénolé, montée par 5 hommes d'équipage, patron Jégou, a chaviré à l'entrée du port sous la violence de plusieurs coups de mer. Le bateau coulé entre deux eaux allait se jeter sur les récifs de l'île-Conq, lorsque les sieurs Carval (Alain), canotier de sauvetage de la station de Saint-Pierre-Penmarc'h, et Lelgouach (Jean1), entendant des cris, prirent à la hâte leur petit canot et, n'écoutant que leur courage, sans tenir compte du danger qu'ils allaient courir, se dirigèrent sur le lieu du sinistre. Après avoir essuyé plusieurs coups de mer, ils réussirent à sauver, non sans peine, les 5 personnes du bateau naufragé : les pauvres marins se trouvaient tous dans l'eau, se maintenant sur des filets parmi les brisants. Malheureusement le brave Carval (Alain), en péchant le dernier des naufragés, fut projeté par une lame qui le projeta de l'avant à l'arrière de son canot sur le collier en fer qui sert à maintenir le mât. Il en résulta pour lui une horrible plaie à la jambe gauche, qui le force à garder le lit pendant six semaines au moins. Le patron Carval est un canotier dévoué de notre station, père d'une nombreuse famille, et se trouve par suite dans la gêne pour ne pas dire dans la misère.

Le Chef Guetteur, Secrétaire du Comité local, Yves Salou. 

Note KBCP :

(1) Certains documents donnent à Lelgouach le prénom «Henri»
Pour ce sauvetage, Alain Carval et Jean Lelgouach ont reçu, en partage, le prix Léon Echalié.

1er juin 1904 - Assistance À l'entrée des canots dans le port de « Saint-Pierre»

J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'hier les trois chaloupes de pêche de notre port les N° « 19I5 Prince-d'Eckmühl », patron Floch ; « 1743 Notre-Dame-de-la-Joie », patron Carval (Alain) ; et le N° « 1612 Rédempteur », patron Tanniou (Jacques), surpris au large par la tempête, ne pouvaient rentrer au port.

La mer était très mauvaise. On aperçut le « Rédempteur » à 9 h. 30 du matin à environ 1 mille et demi au large se dirigeant vers l'entrée du port qui était impraticable. Voyant le danger, nous avons mis immédiatement le « Papa Poydenot » à la mer en lui donnant mission de protéger l'entrée. Malgré la présence de notre canot, le patron Tanniou laissa arriver à 500 mètres de la passe et fit route ensuite vent arrière sur Saint-Guénolé où, malgré une mer démontée et rassuré par la présence du canot de sauvetage de cette station, il put entrer sans trop de difficultés. A 10 h. 43, le « Prince d'Eckmühl » arrivait devant le port, faisait la même manœuvre que le précédent et se dirigeait sur Kérity. Peu après le « Notre-Dame-de-la-Joie » arrivait également et, rassuré par la présence de notre canot, donnait dans le port de Saint-Guénolé après avoir essuyé plusieurs coups de mer qui l'avaient à moitié rempli d'eau.

Voyant tous les bateaux rentrés, le canot est revenu au port à 1 heure du soir et a été remisé immédiatement dans son abri.

Les trois chaloupes ont été forcées d'abandonner une partie de leurs filets ; il ventait tempête et la mer était furieuse.

Le Chef guetteur, Secrétaire-Trésorier du Comité local, Y. Salou.

Entrée du Port de Saint-Pierre © Dantan

23 septembre 1904 - Sauvetage accompli par Vincent Tanniou

J'ai l'honneur de vous faire connaître que vendredi 23 courant, à 5 h.1/2 du soir, la chaloupe de pêche N°16681 de Quimper, patron Le Cap, du port du Lesconil, en revenant de la baie d'Audierne, s'est jetée sur une roche dite « La Truie » à un mille environ du port. Le bateau chavira aussitôt et l'équipage fut précipité à l'eau.

Tanniou (Vincent), sous-patron du canot de sauvetage de Saint-Pierre-Penmarc'h, qui se trouvait sur le rivage, à proximité de l'accident, prit immédiatement son canot et, malgré le danger et de grandes difficultés (ces parages étant très dangereux), se rendit seul sur le lieu du sinistre. Il réussit à sauver les dix hommes composant l'équipage qui se trouvaient dans l'eau, cramponnés à la quille du bateau.

Les naufragés furent ramenés à terre dans le canot du brave Tanniou et reçurent les soins nécessaires à leur état.

Le Secrétaire du Comité local, Yves Salou, Chef guetteur.  


Note KBCP :
(1) Il s'agit de la chaloupe «Olga», patron Jean Le Cap.

3 août 1905 - Sauvetage des chaloupes de pêche «Étoile-Polaire» et «Saint-Nicolas»

J'ai l'honneur de vous donner connaissance de la sortie effectuée hier, 3 août, par notre canot «Papa Poydenot », de la station de Saint-Pierre-Penmarc'h.

Ayant vu pendant mon quart, vers 2 heures du soir, que deux chaloupes de pêche surprises par la tempête, l' « Étoile Polaire n° 2270 », patron Lelgouarch (AdoIphe), le « Saint-Nicolas n° 1506 », patron Tanniou (Guillaume), tous deux de Saint-Pierre-Penmarc'h, se trouvaient en perdition sur des roches au Nord de l'île Nonna, je fis aussitôt prévenir le patron Kerloc'h qui mit immédiatement le canot de sauvetage à l'eau. Vingt minutes après, malgré l'état de la mer qui était furieuse, ce dernier arrive sur les lieux du naufrage. Aussitôt le patron Kerloc'h offre ses services au patron Lelgouarch qui était échoué parmi les brisants ; celui-ci lui répondit qu'il ne voulait pas quitter son bateau qui était à moitié rempli d'eau, qu'en le quittant il perdait son seul gagne-pain. Il n'en était pas de même du patron Tanniou, qui faisait des signes désespérés en appelant au secours sans vouloir non plus quitter son bateau ; ils réussirent bientôt à ramener le bateau au port, aux applaudissements des nombreux touristes qui assistaient au sauvetage.

Le Secrétaire du Comité local, Y. Salou, Chef guetteur.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloc'h (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Dréau (Louis), Dréau (René), Durand (Louis), Floc'h (Louis), Floc'h (Nonna), Garrec (Guillaume), Le Lay (Isidore), Salaün (Nonna), Stéphan (Nonna), Tanneau (François), matelots du canot de sauvetage.


14 aout 1905 - Sauvetage accompli par le patron calvez et son équipage, Tanter, Tanneau et  cossec

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le 14 courant, vers 2 heures du soir, un nommé Gallo (François), marin-pêcheur de Saint-Pierre-Penmarc'h, quittait le port avec une plate pour visiter ses filets au large de la pointe ; arrivé près de l'île Nonna, à environ un mille du port, il reçut un paquet de mer qui fit chavirer sa plate et précipita le matelot Gallo, à l'eau. Ne sachant pas nager, ce marin poussait des cris désespérés, demandant du secours.

Ayant aperçu le sinistre, je me mets en devoir de faire sortir le canot de sauvetage ; mais tous les marins étaient partis, soit pour Audierne ou Concarneau, chercher la sardine qu'ils ne trouvent malheureusement pas. Heureusement le bateau « n° 20941 Q », patron Calvez (Charles), canotier de sauvetage de notre station, rentrait au port compléter sa provision de rogues et, au premier avis, s'est rendu sur les lieux du sinistre et a réussi, non sans danger, à sauver le pauvre Gallo qui, fatigué, avait quitté sa plate et coulait à pic.

Voici les noms des sauveteurs : Calvez (Charles), patron, canotier de sauvetage de notre station ; Tanter (Henri), marin ; Tanneau (Pierre-Marie), marin ; Cossec (Guillaume), marin.

Le Secrétaire du Comité local, Y. Salou.


Note KBCP :
(1) Il s'agit de la chaloupe «Renan»

13 Décembre 1905 - Sauvetage accompli par Vincent Floch

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que mercredi 13 décembre les nommés Floc'h (Jacques), âgé de 33 ans, et Dréau (Pierre-Marie), 15 ans, se trouvaient vers 1 heure du soir à la pêche au large de Menhir, à environ 2 milles de la pointe, lorsqu'ils eurent tout à coup leur canot chaviré et rempli par une lame de fond. Heureusement les deux naufragés purent se cramponner au mât de leur bateau qui resta à flot jusqu'à l'arrivée du marin Floc'h (Vincent) sorti pour leur porter secours. Ils ont été ramenés à terre et ont été soignés par le sauveteur,qui a fait preuve de courage et s'est déshabillé lui-même pour leur donner des vêtements secs.

Le sauveteur FLOC'H (Vincent) a reçu les félicitations des parents des naufragés et des nombreuses personnes qui se trouvaient sur le port.

Cet acte humanitaire a été signalé à la Marine.

Le Secrétaire du Comité local, Salou, Chef guetteur. 
 

28 mars 1906 - Sauvetage de la Chaloupe de pêche «Sans-Repos».

Comme suite à mon télégramme d'hier, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le 28 courant, à 3 heures du matin, par un vent violent du Nord-Est, temps très froid, grains de neige, le sous-patron du canot de sauvetage, Tanniou, venant de visiter ses filets, vint avertir la station qu'une chaloupe de pêche était en perdition, échouée sur la roche dite Méen Brizou, récif très dangereux situé à environ 200 mètres Sud de l'île Nonna ; l'équipage criait, disait-il, demandant du secours.

Le patron Kerloc'h, prévenu, réveilla aussitôt ses canotiers, fit mettre le canot à l'eau et se dirigea vers l'endroit signalé. C'était la chaloupe de pêche « Sans Repos », montée par sept hommes d'équipage. L'équipage mouillé, grelottant de froid, pouvait à peine se remuer. Ces malheureux ont déclaré que leur bateau avait touché la veille vers les 9 heures du soir, qu'ils avaient fait leur possible pour se déséchouer ; mais, vaincus par le froid, ils s'étaient résignés à appeler du secours. Le patron Kerloc'h mit immédiatement une partie de ses canotiers à leur disposition et prit les dispositions nécessaires pour le renflouement. A 5 heures du matin, le canot naufragé était à flot. Le « Sans Repos » avait son gouvernail cassé et différentes avaries dans la quille. Le canot de sauvetage est rentré au port à 5 h. 30, sans avaries, avec les sept naufragés qui, après avoir reçu chez le patron Kerloc'h du réconfortant et les soins nécessaires, se sont dirigés sur Guilvinec, leur port d'attache.

Notre dévoué patron et ses braves canotiers, malgré le froid et la tempête, mouillés jusqu'à la ceinture en mettant le canot à l'eau, ont fait preuve d'un courage et d'une énergie dignes d'éloges.

Le pauvre mousse Folgoas, âgé seulement de douze ans, n'a pu être ranimé qu'après deux heures de soins énergiques et dévoués qui lui furent prodigués par le patron Kerloc'h et sa femme.

Le Secrétaire du Comité local, Yves Salou.

Armement du canot de sauvetage ce Papa Poydenot »: Kerloc'h, patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Calvez (Jacques), Garrec (Guillaume), Larnicol (Jean), Floch (Nonna), Dréau (René), Calvez (Charles), Le Lay (Pierre), Durand (Louis), Carval (Alain), Tanneau (François), matelots du canot de sauvetage.  


Note KBCP :
Pour ce sauvetage, la station de Saint-Pierre-Penmarc'h a reçu le prix du vice-amiral Roze

29 mai 1906 - Sauvetage accompli par Noël Jézégabel.

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que hier 29 mai vers les 4 heures du soir, le nommé Le Brun (Corentin), patron pêcheur, fortement pris de boisson, a pris son petit canot-annexe et s'est dirigé sur la rade de Saint-Pierre distante de 400 mètres environ de la cale où était mouillé son grand canot.

Arrivé à mi-chemin, à 200 mètres de la cale, il perd l'équilibre et tombe dans l'eau profonde de 5 mètres en cet endroit. Le sieur Jézégabel (Noël), ancien canotier de notre station, démissionnaire pour cause de maladie, se trouvant sur la cale en ce moment, et n'ayant aucun canot à sa disposition, n'hésite pas à se jeter à l'eau et se rend aussitôt à la nage sur les lieux du naufrage, plonge à différentes reprises sur le patron Le Brun qui avait coulé comme une masse, et réussit à force de courage à l'atteindre et à le maintenir sur l'eau jusqu'à l'arrivée d'autres secours. Ce courageux Jézégabel a d'autant plus de mérite qu'il est atteint d'une pleurésie chronique. Ce qui ne l'a pas empêché d'opérer encore l'été dernier un sauvetage semblable dont, il n'a pas voulu donner connaissance.

Le Chef guetteur, Secrétaire du Comité local, Yves Salou.  


Note KBCP :
Pour ce sauvetage, Noël Jézégabel a reçu la médaille de bronze.

17 aout 1906 - Sauvetage accompli par Jacques Biger

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance le fait suivant : Vendredi dernier, 17 août, un jeune enfant de six ans, fils de M. Raguet, de Brest, entrepreneur chargé de la construction du chemin de fer départemental de Pont-l'Abbé à Saint-Guénolé, s'amusait sur la cale de Saint-Pierre à pêcher avec une petite ligne, lorsqu'il perdit l'équilibre et tomba à l'eau, profonde de 2 mètres environ ; l'enfant ne sachant pas nager coula aussitôt et aurait certainement péri sans l'intervention d'un nommé Biger (Jacques), marin pêcheur, âgé de vingt-six ans, habitant Saint-Pierre, qui travaillait dans son bateau non loin de l'accident et qui n'a pas hésité à plonger sur l'enfant qu'il a envoyé à terre et emporté entre ses bras à ses parents pensionnaires à l'hôtel du phare d'Eckmülh.

BIGER a été félicité par les nombreux touristes habitant actuellement l'hôtel.

Le Secrétaire du Comité local, Yves Salou, Chef guetteur. 
 

13 octobre 1906 - Sauvetage accompli par le patron normand

Comme suite à mon télégramme, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance qu'hier, à 10 h. 35 du matin, un nommé Palud (Alexandre), marin, est venu m'aviser qu'un canot avait sombré dans un grain violent, à environ un mille au large, sur le plateau de Menhir. Je fis aussitôt mettre le canot de sauvetage à l'eau et à 10 h. 40, il quittait le port pour se rendre sur le lieu du naufrage. Heureusement, la chaloupe n° 15841, de Quimper, patron Normand, qui se trouvait dans le voisinage de l'accident, se porta au secours des naufragés et put embarquer à son bord, non sans danger, car la mer était grosse, l'équipage qui était dans l'eau et les ramena à Kérity. Il était temps, car le mousse allait disparaître ; il est arrivé à Kérity évanoui, et ce n'est qu'à force de soins, qui lui furent prodigués par le patron Jégou, qu'on put le ramener à la vie. Notre canot, après s'être assuré que tout le monde était sauvé, revint à terre, sans avaries, à midi.

Le Secrétaire du Comité local, Yves Salou, Chef guetteur.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Tanniou (Vincent), sous-patron ; Durand (Louis), Carval (Alain), canotiers, et Lelgouarc'h (Adolphe), Palud (Alexandre), Floc'h (Jean), Drézen (Jean), Larnicol (François), Cloarec (Yves), Montfort (Louis), Calvez (Alain) et Floc'h (Pierre), supplémentaires.  


Note KBCP :
(1) Il s'agit de la chaloupe «Duodecimo-Apostoli»

Pour ce sauvetage, Normand, patron, inscrit à Quimper, a reçu la médaille de bronze.
MM. Normand, matelot ; Le Maout, matelot ; Strouiilou, matelot ; Jégou, matelot ; Riou, matelot et Pors, mousse, tous inscrits à Quimper, ont chacun reçu un témoignage officiel de satisfaction.

3 novembre 1906 - Sauvetage accompli par le patron Corentin Pennec.

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que samedi 3 novembre, vers les 5 heures du soir, deux canots1 de Guilvinec, venant de la baie d'Audierne, naviguant de concert, montés par dix hommes d'équipage, surpris par une lame, furent jetés sur les roches, à environ 800 mètres de la pointe par le travers du sémaphore. La mer était furieuse en cet endroit, il ventait tempête. Ces deux canots n'auraient pas tardé à disparaître corps et biens sans l'intervention du patron Pennec (Corentin)2, de Kérity, qui s'est affreusement exposé lui et son équipage en arrachant à une mort certaine ces deux équipages naufragés. Après avoir été prévenu du naufrage par une femme de l'endroit, je me suis empressé de tirer les deux coups de canon d'usage et de mettre mon pavillon noir, j'envoyai une femme à Kérity et une à Saint-Guénolé pour prévenir les deux autres stations, et aidé des gardiens du phare et du second guetteur, nous avons mis le canot de Saint-Pierre à l'eau ; nous avons appris à ce moment que les sinistrés avaient été recueillis.

Le Secrétaire du Comité local, Yves Salou, Chef guetteur.

Note KBCP :
(1) Il s'agit des canots de pêche Saint-Eustache et Saint-François du Guilvinec.
(2) Corentin Pennec est patron du «Rosa-Mystica».

Pour ce sauvetage, Corentin Pennec a reçu la médaille d'argent de 1ère classe.
MM. Béchennec, Pochic, Laurent, Gourlaouen, matelots, Nédellec, novice, et Pichon, mousse, ont chacun reçu une médaille de bronze.


17 décembre 1906 - Recherche de naufragés entre Kérity et Saint-Guénolé

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le 17 courant, à 8 h. 20 du soir, on est venu avertir le patron Kerloc'h qu'on entendait au large des cris désespérés.

Le patron Kerloc'h mit aussitôt le canot à l'eau et se dirigea vers la Jument d'où provenaient les appels. Rendu, sur les lieux, il se mit à explorer tous les passages entre Saint-Guénolé et Kérity ; ses recherches ayant été infructueuses, il rentra au port sans avaries à 1 heure du matin, après avoir passé 4 heures en mer. Tous ses marins étaient mouillés jusqu'au cou à cause de grandes difficultés qu'ils avaient eu à mettre le canot à l'eau, la mer étant basse.

Tous nos canotiers ont été très courageux, ils étaient exténués de fatigue et grelottaient de froid à leur arrivée à terre.

Le Secrétaire du Comité local, Yves Salou, Chef guetteur.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloc'h (Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Dréau (René), Dréau (Louis), Larnicol (Jean), Salaün (Nonna), Durand (Louis), canotiers ; Biger (Jacques), Le Floc'h (Denis), Cloarec (Yves), Barriou (François), Larnicol (Vincent), supplémentaires.


5 juillet 1907 -  Sauvetage accompli par Marc Le Roux et Michel Stéphan père et fils

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le 5 courant, à 5 heures du matin, le jeune Lelgouarch (Adolphe), âgé de quatorze ans, prenait une plate au port pour rejoindre le bateau de son père, mouillé sur rade de Saint-Pierre. Arrivé à 300 mètres environ du port, son aviron lui échappa des mains et l'enfant, en voulant le saisir, perdit l'équilibre et tomba dans l'eau.

Attirés par ses cris, MM. Le Roux (Marc), Michel Stéphan père et Michel Stéphan fils (ce dernier âgé de quinze ans) se jettent a l'eau et nagent pour atteindre une plate mouillée dans le port pour aller porter secours au pauvre mousse ; ils l'atteignent bientôt au moment où il allait disparaître, et l'amènent sur la cale, où les personnes présente s'empressent de lui prodiguer les soins nécessaires. Ces trois braves sauveteurs ont été félicités par tous les spectateurs et notamment par la mère de l'enfant qui poussait des cris terribles, croyant son fils perdu.

Le Secrétaire du Comité local, Yves Salou, Chef guetteur.  


8 juillet 1907 - Sauvetage accompli par Gillaume Le Garrec et Louis Durand

J'ai l'honneur de vous signaler le sauvetage en mer suivant fait par Le Garrec (Guillaume) et Durand (Louis), canotiers de sauvetage de notre station. Dans la nuit du 8 au 9 courant, vers 2 heures du matin, Le Garrec et Durand se trouvaient à la pêche aux petits maquereaux de dérive, à environ 1 mille au large de la pointe de Penmarc'h, quand ils entendirent crier au secours. La nuit était noire ; aussitôt ces deux sauveteurs lâchèrent leurs filets et se dirigèrent vers l'endroit d'où parvenaient les cris ; à 200 mètres de là, ils trouvèrent un homme dans l'eau qui allait disparaître. Ce malheureux était le sieur Carval (Nonna), patron de la chaloupe de pêche « Bon Père », du quartier de Quimper. Les deux sauveteurs l'ont envoyé immédiatement à terre, on on lui prodigua des soins.

Le Secrétaire du Comité, Yves Salou.  

Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer,
le 4ème trimestre de l'année 1907 est manquant. Les rapports de sauvetages du 4ème trimestre seront donc tirés d'article de journaux. 



27 octobre 1907 - Sauvetage de la chaloupe Notre-Dame des Naufragés

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 28 octobre 1907)

Naufrage, — Hier matin, la chaloupe Notre-Dame des Naufragés, du port d'Audierne, n° 119, patron Tréhuidic, six hommes d'équipage, en sortant du port de Saint-Guénolé avec grand frais du nord-ouest, mer houleuse, a manqué de virer de bord dans la grande passe et s'est jetée sur les roches de l'île Quiniou, à trois encablures environ du port.

L'équipage se trouvant dans une position très critique, on s'est empressé de mettre à l'eau le canot de sauvetage Maman Poydenot, sous la direction du patron Auffret, qui a été assez heureux de recueillir les six naufragés sains et saufs.

Le canot naufragé pourra être réparé.
 

28 octobre 1907 - Sauvetage accompli par l'équipage de l'« Anna-Marguerite »

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 5 Novembre 1907)

Une lame de fond fait couler la barque « Saint-Pierre »

L'administrateur de l'inscription maritime du quartier d'Audierne adresse à M. le vice-amiral Péphau, préfet maritime, les renseignements complémentaires suivants sur les accidents de mer qui se sont produits dans les parages de Penmarc'h :

« Le 28 octobre, vers trois heures du soir, le bateau de pêche « Saint-Pierre », venant du port de Saint-Pierre et allant à Kérity, par très grosse mer et forte brise du S.-O., fut brusquement rempli par une lame sourde et coula immédiate ment par 10 à 12 mètres de fond, dans les parages de Villers (roches de Penmarc'h).

« Les six hommes qui montaient ce bateau furent précipités à la mer, y sont restés pendant une demi-heure dans Une situation très critique.

« Ils ont pu, heureusement, être tous les six recueillis sains et saufs par le bateau de pêche « Anna-Marguerite », du port de Kérity. »


Note KBCP :
MM. Félix Correc, matelot, inscrit à Quimper, médaille d'argent de 2ème classe ; Eugène Talbot, matelot, inscrit à Quimper ; Charles Boënnec, matelot, inscrit à Quimper ; Sébastien Correc, novice, inscrit à Quimper ; Jean Le Coz, novice, inscrit à Quimper ; Gustave Jégou, novice, inscrit à Quimper ont chacun reçu une médaille de bronze du Ministère de la Marine.

29 octobre 1907 - Sauvetage de l'équipage du canot de pêche «Danaïde»

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 30 Octobre 1907)

Naufrage d'une barque de pêche.

— Nous avons dit, hier, que le préfet maritime avait été avisé télégraphiquement de la perte d'une barque de pêche de Penmarch. Voici de nouveaux renseignements sur ce naufrage :

Le canot Danaïde, commandé par le pilote Hervé Guichaoua, et monté par les matelots Jean Larnicol, Jacob Gloaguen, Jean-Louis Gloaguen, le novice Louis Stéphan et le mousse Jean Guichaoua, se dirigeait vers la baie d'Audierne, avant-hier, lorsqu'arrivé au passage « Ar Houer », près de l'île Nonna, il fut jeté sur les rochers par les vagues.

M. Alain Carval, patron de la chaloupe «Notre-Dame de la Joie», aperçut heureusement la barque en péril ; il s'empressa de gagner le port. Puis, aidé de ses matelots et de deux autres équipages de Kérity-Penmarch, il arma le canot de sauvetage Papa Poydenot. 

Les courageux matelots reprirent aussitôt la mer, et furent assez heureux pour sauver l'équipage de la Danaïde, y compris le pauvre petit mousse, qui avait la jambe cassée, et qui dut être saisi par le patron Carval au moment où il allait disparaître.

Nous adressons aux braves sauveteurs nos sincères félicitations.


Note KBCP :
Pour ce sauvetage, Alain Le Carval, matelot inscrit à Quimper, déjà titulaire d'une médaille d'argent de 1ère classe a reçu une médaille de bronze du Ministère de la Marine.
MM. Jacques Le Calvez, matelot inscrit à Quimper, déjà titulaire d'un témoignage officiel de satisfaction ; Alain Le Calvez, matelot inscrit à Quimper, déjà titulaire d'une médaille d'argent de 2ème classe ; Jacques Stéphan, matelot inscrit à Quimper ; Michel-Marie Buannic, matelot, inscrit à Quimper ; Pierre Le Calvez, matelot, inscrit à Quimper ; Eugène Talbot, matelot, inscrit à Quimper ; Charles Boënnec, matelot, inscrit à Quimper ; Félix Correc, matelot, inscrit à Quimper ; Augustin Loussouarn, matelot, inscrit à Quimper ; Yves Le Dréan, matelot, inscrit à Quimper, déjà titulaire d'une médaille en argent de 2ème classe ; Sébastien Correc, novice, inscrit à Quimper, ont chacun reçu un témoignage officiel de satisfaction du Ministère de la Marine. 

2 novembre 1907 - Sauvetage accompli par Bernard Le Floch

Bernard Le Floch, matelot, inscrit à Quimper, s'est jeté à l'eau, tout habillé, peu de temps après son repas, pour sauver un enfant de cinq ans, tombé dans le port de Saint-Pierre (Penmarch).

Pour ce sauvetage, Bernard Le Floch a reçu un témoignage officiel de satisfaction.
 

24 mars 1908 - Assistance aux canots a l'entrée du port de «Saint-Pierre»

Comme suite à mon télégramme, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le canot « Papa-Poydenot » est sorti hier porter secours à notre flottille de pêche, surprise au large par une mer démontée. A 9 heures du matin, la chaloupe « Prince d'Eckmühl », patron Le Floc'h (Nonna), arrive devant la passe et tente d'entrer, mais malgré la présence du canot de sauvetage, il rebrousse chemin et se dirige vers le Guilvinec. Le canot est resté sur les lieux et à 11 h. 30 la chaloupe « Romaine », patron Carval (Nonna), arrive et essaie également d'entrer, mais la mer étant tellement en furie, qu'il se dirige, accompagné par le canot de sauvetage, vers le port de Kérity, où il est entré à 12 h. 20, sans avarie ; les sept autres bateaux de notre port se sont réfugiés au Guilvinec et à Concarneau ; tous ont perdu leurs filets, bouées et fanaux. A 2 h. du soir, après avoir reçu des nouvelles par télégraphe de l'arrivée des bateaux manquant à Concarneau et Guilvinec, le canot est rentré en bon état et a été remisé aussitôt dans la maison abri.

Le Chef guetteur, Yves Salou, Secrétaire du Comité local.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloc'h (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Le Floc'h (Nonna), Durand (Louis), Tanneau (François), Le Lay (Pierre), Carval (Alain), Calvez (Charles), Larnicol (Jean), Dréau (Louis), Le Floc'h (Vincent) et Stéphan (Sébastien), canotiers.


28 avril 1908 - Assistance à l'entrée de 4 canots dans le port de «Saint-Pierre»

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance qu'avant-hier 28, à 9 heures du matin la mer étant très grosse et l'entrée du port très dangereuse, six canots de notre port étaient pris au large. Quatre de ces canots se sont présentés devant le port à 9 h. 40. Voyant le danger, le guetteur de service s'est empressé de prévenir le patron Kerloc'h qui a mis aussitôt le canot à la mer et s'est dirigé vers l'entrée. Grâce à la présence du canot ces quatre embarcations ont pu sans grandes avaries rentrer au port. Le canot est resté sur les lieux jusqu'à 12 h. 15 attendant l'arrivée des deux autres canots manquants qui, malgré la présence du canot, n'ont pas osé franchir la passe, ils se sont dirigés vers Le Guilvinec.

Le canot de sauvetage arrivé au port à 12 h. 30 fut remis aussitôt sans avaries dans la maison-abri.

Le Chef Guetteur, Salou (Yves), Secrétaire du Comité local.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloc'h, patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Durand (Louis), Tanneau (François), Calvez (Charles), Loussouarn (Pierre-Jean), Carval (Alain), Larnicol (Jean), Stéphan (Jean), Le Floc'h (René), Le Lay (Isidore) et Le Floc'h (Nonna), matelots du canot de sauvetage.
  

5 mai 1908 - Sauvetage de l'équipage du canot «Sainte-Thumette»

Comme suite à mon télégramme d'hier matin. J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le canot de sauvetage « Papa-Poydenot » est sorti hier 5 courant à 5 heures du matin, pour porter secours au canot « Sainte-Thumette » n° 1970 de Quimper ; ce canot, monté par trois hommes d'équipage patron Drézen (Alain), était échoué sur un plateau de roches, à environ 2 encablures au sud de l'île Nonna.

D'après la déclaration du patron, le naufrage avait eu lieu vers 3 heures du matin ; le canot était défoncé et les naufragés dans l'eau grelottaient de froid. Après un accostage très difficile, on a pu venir à bout de sauver les trois hommes au moyen d'un va et vient le canot est revenu aussitôt à terre, et a été remisé à 7 heures dans sa maison-abri, sans avaries.

Les naufragés et les canotiers ont été soignés à leur arrivée à terre chez le patron Kerloc'h. Le patron Drézen, qui a été soigné dans le canot de sauvetage, avait plusieurs blessures aux mains et à la tête.

Le Chef Guetteur, Salou (Yves), Secrétaire du Comité local.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloc'h (Yves-Joseph), patron ; Le Lay (Pierre), Le Floc'h (Nonna), Stéphan (Nonna), Dréau (Louis), Le Floc'h (René), Larnicol (Jean), Dréau (René), Boennec (Pierre), Boennec (Paul), Le Brun (Corentin) et Le Floc'h (Denis), matelots du canot de sauvetage. 
 

18 juillet 1908 - Sauvetage accompli par les jeunes Larnicol et Le Roux.

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que, le 18 courant, dans le port de Saint-Pierre-Penmarc'h, le mousse Durand (Henri), âgé de 12 ans, quittait le port avec un petit canot, afin de prendre des homards dans le vivier de son père, mouillé sur la rade. A 200 mètres environ de la cale, la mer étant très agitée, son petit canot chavira, et le pauvre mousse ne sachant pas nager coula presque aussitôt.

Heureusement, Larnicol (Noël) et Le Roux (Charles), âgés tous deux de 11 ans, se trouvaient sur la cale : sautant dans un canot, ils arrivèrent sur le lieu de l'accident et plongèrent à différentes reprises sur le mousse Durand, qui avait coulé par 3 mètres de fond. Ces deux courageux mousses, après de grandes difficultés, réussirent à prendre le naufragé et à le déposer sur la cale, inanimé. Il fallut une heure de soins intelligents pour le rappeler à la vie. Ces deux braves mousses ont été félicités par les riverains et les nombreux touristes présents.

Le Chef guetteur, Salou, Secrétaire du Comité local. 

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, Larnicol (Noël) et Le Roux (Charles) ont reçu un diplôme d'honneur.
  

22 avril 1909 - Assistance au canot «Kérityenne»

J'ai l'honneur de vous rendre compte de la sortie effectuée hier malin 22 courant, à 10 heures, par le canot de sauvetage « Papa Poydenot » de notre station, pour secourir le bateau de pêche la « Kérityenne n° 2472 » du port de Kérity. Ce dernier venait du large par forte tempête de Sud et ayant sa vergue de misaine cassée, toutes ses voiles au bas ris, quand arrivé à hauteur et au Sud de l'île Nonna il manqua à virer. Le courant et lèvent lui faisaient courir un réel danger, car il n'était en ce moment qu'à un demi-mille de cette roche ; ce fut un vrai miracle qu'avant l'arrivée du canot, il ait réussi dans sa manœuvre et ait pu se retirer des brisants de la Voleuse où infailliblement les hommes se seraient tous noyés. Après bien des difficultés, il put se rendre au mouillage de Saint-Guénolé en attendant la marée pour rentrer dans ce port.

La conduite de nos braves marins en cette occasion a été digne d'éloges, car la mer était furieuse et pour affronter de pareils dangers il faut faire le sacrifice de soi-même.
Le canot a été rentré dans son abri à 3 h. 30.

Le Secrétaire du Comité local, Lazennec, Chef guetteur.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloch (Joseph), patron ; Tanneau (Vincent), sous-patron ; Carval (Alain), Le Lay (Pierre), Loussouarn (Louis), Dréau (René), Le Floch (René), Garrec (Guillaume), canotiers ; Guirriec (Michel), Lelgouarch (Jean), Garrec (Pierre) et Guirriec (Hervé), auxiliaires. 
 

23 avril 1909 - Assistance Au cannot «Balthazar»

J'ai l'honneur de vous rendre compte de la sortie ce matin à 8 h. 30 du canot de sauvetage « Papa Poydenot » pour donner assistance au bateau de pêche « Balthazar n° 2219 », patron Bariou, du port de Saint-Pierre. L'entrée du port était très dangereuse en ce moment, et la mer démontée par suite de la tempête qui sévissait avec rage quoique avec moins d'intensité qu'hier : il fut assez heureux pour ramener ce bateau en sûreté sur rade ; la conduite de tous les canotiers, inutile de vous le dire, Monsieur le Président, est digne d'éloges par l'empressement et la ténacité dont ils font preuve en toutes circonstances pour secourir leurs semblables, le canot a été rentré à son abri à midi.

Le Secrétaire du Comité local, Lazennec, Chef guetteur.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloch (Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron; Carval (Alain), Calvez (Charles), Loussouarn (Louis), Larnicol (Jean), Durand (Louis), Le Floch (Nonna), Le Floch (René), Le Lay (Pierre), Garrec (Guillaume), canotiers, et Lucas (Thomas), auxiliaire.

27 avril 1909 - Sauvetage de l'équipage du «Vive-Jésus-et-sa-Croix»1

J'ai l'honneur de vous rendre compte du sauvetage accompli d'une façon particulièrement dangereuse par le canot de sauvetage « Papa Poydenot » de notre station, de la barque de pêche « Vive Jésus et sa Croix n° 2202 », patron Théguer, du port du Guilvinec. Ce bateau venait du lieu de pêche par bonne brise du S.-O., mer grosse au plus près, sous amures avec un ris dans sa misaine, lorsque arrivé au passage dangereux, dit le « Couer », qu'il avait pris pour abréger sa route, il vint s'échouer et se briser sur les rochers. Il demanda aussitôt du secours. Le patron du canot et les canotiers, qui ne se trouvaient pas loin, furent aussitôt prévenus et se portèrent immédiatement à son aide : il était alors 6 h. 30 du matin. Après bien des difficultés et trois tentatives, nos canotiers réussirent à l'accoster sous le vent et à prendre à leur bord les quatre hommes composant l'équipage. Cette manœuvre fut très périlleuse par suite de l'état de la mer et du peu de profondeur d'eau à cet endroit ; notre canot courut le risque de faire des avaries et même de se briser sur les écueils.

Trois des canotiers ont été légèrement blessés, aux jambes et aux mains.

Le canot est rentré au port avec les naufragés vers 8 heures. Ceux-ci étaient tous mouillés et exténués de fatigue ; la femme du chef guetteur, les voyant ainsi, les fît entrer et se réconforter chez elle ; ensuite Mme Kerloch, femme du patron du canot dont le dévouement à ses semblables est bien connu, les fit changer de linge chez elle.

Le Secrétaire du Comité local, Lazennec, Chef guetteur.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloch (Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Lelgouarch (Vincent), Le Floch (Nonna), Le Lay (Pierre), Durand (Louis), Le Floch (René), Larnicol (Jean), Le Dréau (Louis), canotiers ; Stéphan (Sébastien), Larnicol (Vincent) et Lelgouarch (Jean), supplémentaires.


Note KBCP :
(1) Certains documents mentionnent «Vive Jésus et sa Croix» et d'autres «Vive Jésus vive sa Croix».

26 mai 1909 - Recherche de l'équipage de l'«albertine»

Le 26 mai, vers 8 heures du matin, par forte tempête N.-O., mer très grosse, on aperçut à environ 2 milles un bateau de pêche, « Albertine » du port de Guilvinec, cherchant à relâcher à Saint-Guénolé mais ne pouvant continuer sa route au Sud. Je fis prévenir le patron Kerloch de mettre le canot à la mer pour lui porter secours, ce qui fût fait immédiatement ; malheureusement, avant que le bateau fut hors du port, ce bateau a sombré chargé par une grosse lame à quelque distance des roches « Basse-Gouarch et Cadorec ». Le patron enleva ses hommes du geste et de la voix : « Souquez garçons ! nous arrivons. » Mais 2 milles par une mer absolument démontée et vent debout ne se font pas vite; enfin notre canot arrive à force de rames à l'endroit où ce bateau a disparu. Il explore les environs pendant que le canot de Saint-Guénolé, qui essaie de doubler par le Nord, ne peut réussir et revient sur ses pas. Ce dernier a cependant la chance de trouver en dedans des brisants, sur lesquels il avait passé, un homme engagé dans des filets et dont la tête seule émergeait hors de l'eau.

Un fort grain arrive en ce moment : le patron Kerloch aperçoit deux hommes cramponnés à des avirons à environ 300 mètres de lui ; il se dirige aussitôt sur les brisants, quoique aveuglé par la pluie et les coups de mer, encourageant ses hommes qui commencent à sentir la fatigue, éreintés par une nage de trois quarts d'heure. Hélas ! on n'eut pas le temps d'arriver jusqu'à eux. Ces malheureux avaient disparu.

Notre canot resta pendant une heure et demie sur les lieux, courant d'un brisant à un autre. Le canot de Kérity était là aussi pendant que celui de Saint-Guénolé rentrait au port avec l'homme sauvé.

Le Secrétaire du Comité local, Lazennec, Chef guetteur.

Armement du canot de sauvetage « Papa Poydenot » : Kerloch (Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Carval (Alain), Garrec (Guillaume), Dréau (René), Larnicol (Jean), Le Lay (Pierre), Stéphan (Nonna), Salaün (Nonna), Boennec (Pierre), Durand (Louis), canotiers, Drézen (Louis), volontaire.
 

Note KBCP :
«L'Albertine» était montée par la famille Cléach. Le patron, sauvé ; le père du patron (61 ans), un frère du patron (18 ans) et son neveu (12 ans), victimes.

15 avril 1910 - Sauvetage de l'équipage du canot Q. 2849

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 17 avril 1910)

LE MAUVAIS TEMPS


La tempête, qui continue à souffler sur nos côtes, a occasionné, hier, deux naufrages ; le premier s'est produit sur les brisants de Méan-Bras-Pern, et le second, dans le chenal de la Jument.

Voici les deux télégrammes reçus, à ce sujet, par M. le vice-amiral de Marolles, préfet maritime : Du chef guetteur de Ouessant-Créach :
« Le sloop Ile d'Ouessant, capitaine Malgorn, a sombré dans les brisants de Méan-Bras-Pern.
L'équipage serait rentré dans le port de Lampaul, la nuit, avec un canot. »

Du chef guetteur de Penmarch :
« Le bateau de pêche 28491, du port du Guilvinec, a sombré, par suite de la tempête, dans le chenal de la Jument.
L'équipage, sauf le mousse, qui a disparu, s'est sauvé2. » 


Notes KBCP :
(1) Le N° du bateau n'est sûrement pas le N°2849 du quartier de Quimper, car le N°2849 est une plate qui a pour nom «Baccus».
(2) Le tableau des sauvetages accomplis par le «Papa-Poydenot» semble attester d'un intervention du canot de sauvetage.

14 octobre 1910 - Recherche de l'équipage du bateau de pêche «Saint-Tual»

J'ai l'honneur de vous rendre compte de la sortie effectuée par le canot de sauvetage « Papa Poydenot » de notre station, par violente tempête de Sud-Est.

A 3 h. 30 de l'après-midi étant de service, j'aperçois un mât appartenant à un bateau sombré et dérivant dans l'Ouest-Nord-Ouest à environ 3 milles au sud du sémaphore. Je fis immédiatement prévenir le patron Kerloc'h et aidé de mon auxiliaire je fis les signaux d'alarme afin de prévenir Kérity et Saint-Guénolé qui également mirent leur canot de sauvetage à la mer ; je leur indiquai en même temps la route à suivre.

En raison de la grande distance et de l'état de la mer je ne pouvais voir avec la longue-vue s'il y avait quelqu'un à bord ; je ne l'ai su qu'à l'arrivée des sauveteurs ; hélas! il n'y avait plus personne ; le bateau s'appelle « Saint-Tual N° 2141 ».

Les canots sont restés sur les lieux jusqu'à la nuit explorant vainement la mer dans toutes les directions.

L'atterrissage fut très pénible en raison de l'obscurité ; la mer était affreuse et formait sur toute la côte un brisant ininterrompu.

Le canot de Kérity, pour éviter de plus grandes difficultés, est rentré au port de Saint-Pierre à 7 h. 30 du soir, en même temps que le canot de notre station « Papa Poydenot ». Les équipages étaient complètement éreintés et mouillés après une nage de 4 heures, ils sont vraiment dignes des plus vifs éloges.

Le Secrétaire du Comité local, Lazennec (François-Marie), Chef guetteur.

Armement du canot « Papa Poydenot » : Kerloch (Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Le Floch (Nonna), Carval (Alain), Garrec (Guillaume), Larnicol (Jean), Stéphan (Jean), canotiers ; Tanniou (Louis), Larnicol (François), Calvez (François), Le Brun (Corentin), supplémentaires.


Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer, les 1er et 3ème trimestres de l'année 1910 sont manquants. Les rapports de sauvetages des 1er et 3ème trimestres seront donc tirés d'article de journaux.