LA VILLA ROSMEUR

En 1922, Jules-Pierre-Elie Niclausse et son épouse Louise Georgette Charansonney achètent plusieurs parcelles dans la lande du Rosmeur à la pointe de Pors-Carn*. La Villa Rosmeur** ou Ker Rosmeur sort de terre en 1925. 

Porz «Port» et Karn «Pierreux» ou Kern «Tumulus de pierres» (nombreuses interprétations)
**Roz «Flan de collinne» et Meur «Grand»


Sa caractéristique principale, outre qu'elle est une belle et grande villa en pierre, est qu'elle a été construite sur un terrain acheté au Commandant Bénard, comportant un petit tumulus de 1 m 40 de haut et env. 30 m de diamètre. Un grand tumulus de 6 m de haut avec une base élyptique de 37 m x 44 m, est, lui, situé au sud à une cinquantaine de mètres de là.


Wikipédia : Le mot latin tumulus (au pluriel tumuli) désigne une éminence artificielle, circulaire ou non, recouvrant une sépulture. En haut français, on emploie aussi le mot tombelle.
Un tertre n'est fait que de terre, un tumulus est fait de terre et de pierres et, enfin, un cairn (ou galgal) est fait uniquement de pierres. Le tumulus est souvent consolidé sur son pourtour par un parement en pierre sèche, voire par des blocs plus gros ou même par des pierres levées (le péristalithe).
 



On trouve peu d'informations sur le petit Tumulus, contrairement au grand Tumulus :

Le Grand Tumulus Rosmeur.
Rapport de la Société Archéologique du Finistère


Année 1873-1874


Le Grand Tumulus Rosmeur.
Rapport de la Société Archéologique du Finistère


Année 1922


              1- Petit tumulus                           2- Porche de Kerbézec                            3- Puits de Kerbézec                        4- Restes du grand tumulus


La clôture de la propriété est constituée de petits menhirs provenant des environs, (probablement des alignements "perdus" de la Madeleine) et de pierres à l'allure de petits menhirs.
Dans le jardin ( côté Sud ) siège le petit tumulus, maintenant à peine visible, entouré de petits menhirs et de stelles gauloises, de ce que l'on peut en voir. On y trouve également un puits et un porche achetés au propriétaire du manoir de Kerbézec en Kérity.

L'intérêt des Niclausse pour les antiquités "préhistoriques" est indéniable : Ils font partie de la Société Archéologique du Finistère, tout comme pour leurs voisins du quartier.  


La famille niclausse


Les frères Jules et Albert Niclausse, industriels français, dirigeaient une importante usine de construction de générateurs inexplosibles (générateur de vapeur / chaudière) rue des Ardennes à Paris, ainsi qu'une usine de construction automobile, même adresse. Ils furent les inventeurs de nombreux perfectionnements dans la fabrication des chaudières et des automobiles. Jules, l'aîné est directeur de la "Société des Générateurs Inexplosibles, J & A Niclausse", tandis qu'Albert en est le directeur adjoint.

Jules-Pierre-Elie Niclausse (o 1861 à Paris † 1942)

        Jules Niclausse est entré à l'École des Francs Bourgeois en 1869 et, après avoir passé par toutes les classes, en sortit en 1877.
        Pendant deux ans, il fut employé comme dessinateur aux Tramways à Air Comprimé.
        En 1879, il est incorporé au 1er Régiment du Génie, en qualité d'engagé conditionnel d'un an. Il quitta le Régiment avec le grade de Caporal.
        En 1881, Jules entra à la Société des Générateurs Inexplosibles système A. Collet et Cie, dont il fut, en qualité d'actionnaire, Administrateur-Directeur. Dans cet intervalle, il prit différents brevets concernant les chaudières multitubulaires et, en 1895, il racheta avec son frère Albert cette ancienne Société pour former sa Société qui porta le nom de : "Société des Générateurs Inexplosibles, Brevets Niclausse".
        En Juillet 1899, sur proposition du ministre de la Marine, à laquelle tant marchande que militaire, à qui il avait rendu d’importants services, Jules Niclausse est promu au grade de Chevalier de la Légion d’honneur.
        Jules Niclausse avait également créé de nombreux ateliers à l’étranger et avait fourni les industries et marines étrangères en chaudières. C’est à ce titre, qu’en Mai 1903, à l’occasion de l’Exposition de Hanoï, il sera élevé au rang d’Officier de la Légion d’honneur.
        Puis Commandeur de la Légion d'honneur en Mars 1914.
        Jules Niclausse fut également président du Syndicat des mécaniciens, chaudronniers et fondeurs de France et vice-président de l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie). 


Jules Niclausse au port de St Guénolé


Albert-Georges-Louis Niclausse (o1865 à Morancez † 1930 à Paris) 

        Albert Niclausse s'occupa depuis 1880 de la construction de chaudières multitubulaires inexplosibles. Il est entré à cette époque comme employé et devenu administrateur puis en 1895 associé de son frère Jules à la Société en nom collectif J. & A. Niclausse.
        Abert a collaboré à la création de chantiers de constructions de chaudières "Niclausse" en Angleterre - Allemagne - Italie - Russie – Amérique.
        Il a participé a plusieurs expositions en qualité d'exposant et en particulier aux Expositions Universelles de 1889 et 1900 - Hanoï 1902 - St Louis - Nantes - Arras - St Étienne - Osaka 1904 - Liège 1905 - Milan 1906.
        Il fût membre du jury à l'Exposition de Milan.
        Albert fut Président de l'Harmonie des Ateliers Niclausse et Président d'Honneur de la Collecte ouvrière de l'Usine Niclausse. Président d'Honneur de la Société d'Instruction Militaire des "Tirailleurs du 19e Arrt "- Membre de la Chambre Syndicale des Chaudronniers et Fondeurs de Paris, de la Société des Ingénieurs Civils de France - Membre du Bureau du Commité Républicain du Commerce, de l'industrie et de l'Agriculture - Membre d'Honneur de la Sté d'Encouragement aux Arts et à l'Industrie, etc...
        l fut également Engagé conditionnel au 31ème Régiment d'Artillerie.
        En Octobre 1906, sur proposition du ministre du Commerce et de l'Industrie, Albert Niclausse est promu au grade de Chevalier de la Légion d’honneur.

        Albert Niclausse décède à Paris le 7 juin 1930.  

La "Société des Générateurs Inexplosibles, Niclausse" fournit 12 Marines Militaires, formant un total d'un million de chevaux-vapeur. De plus, un million de chevaux-vapeur en chaudières Niclausse fonctionnent dans les divers industries du monde entier.

La Villa vue depuis l'anse de Poul-Briel © Pouillot-Ehanno v.1960


Villa Rosmeur Façade Nord © G. Bouguéon 1995

 

Villa Rosmeur façade Sud © Foucault


Villa Rosmeur façade Sud © Rivière-Bureau


--> Le porche de l'ancien manoir de Kerbézec © Levy


Le Porche de Kerbézec © G. Bouguéon 1995


Usines Niclausse

Ces usines se situent au 24 rue des Ardennes à Paris XIXème.

Usine Niclausse © E. V.


Bureau d'études (Mr Niclausse au 2nd plan ?)  © E. V.


Usine Niclausse - Atelier © E. V.

Usine Niclausse - Atelier  © E. V.

La Chaudière Niclausse

Au début du siècle dernier, les chaudières Niclausse sont considérées très différentes et plus performantes que les chaudières courantes. Pour faire simple : Alors que dans les Chaudières Conventionnelles à flammes directes, l'eau est portée à ébullition par des tubes où circulent les gaz de combustion brûlants, dans les chaudières Niclausse, c'est l'eau qui circule dans ces tubes qui entre en ébullition grâce à la chaleur de la combustion du foyer, assurant un meilleur rendement.

Chaudière Conventionnelle à flammes directes

Chaudiere à gros tubes Niclausse


 L'emblème de la Société est un Coq Gaulois perché sur un fût de chaudière crachant vapeur. La société dépose de nombreux brevets dès 1893, tels ces brevets extraits des Bulletins des Lois de la République Française.

  • n°230166. Brevet de quinze ans, 18 mai 1893 ; Niclausse (les sieurs), représentés par la société Sautter et de Mestral à Paris,rue Baillif, n° 11.– Disposition de joints métalliques pour chaudières et autres appareils.
  • n°236301. Brevet de quinze ans, 15 février 1894 ; Niclausse (les sieurs), représentés par la société Sautter et de Mestral, à Paris, rue Baillif, n° 11. Dispositif pour précipitation en dehors des surfaces de chauffe, des matières contenues dans les eaux d'alimentation des chaudières à vapeur. 
  • n°237585. Brevet de quinze ans, 28 août 1894 ; Niclausse (les sieurs), représentés par la société Sautter et de Mestral, à Paris, rue Baillif, n° 11. Régulateur automatique d'alimentation pour chaudières à vapeur.  
  • n°295510. Brevet de quinze ans, 22 décembre 1899 ; Société J. et A. Niclausse, représentée par G. et P. de Mestral. à Paris, rue Taitbout, n° 41. Perfectionnements dans la construction des générateurs à vapeur multitubulaires (système J. et A. Niclausse).
  • n°312592. Brevet de quinze ans, 11 juillet 1901 ; J. A. Niclausse (société), représentée par la société G. et P. de Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 11. Échangeurs de température.
  • n°352791. Brevet de quinze ans, 28 mars 1905 ; Société J. et A. Niclausse, représentée par la société G. et P. de Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 21. Dispositif pour le nettoyage rapide de l'extérieur des tubes dans les chaudières multitubulaires.
  • n°371511. Brevet de quinze ans, 15 novembre 1906 ; Société J. et A. Niclausse, représentée par la société G. et P. de Mestral, à Paris rue de La Rochefoucauld n°11. Grille automatique pour foyers de chaudières et autres applications.
  • Etc... 


Applications des chaudières Niclausse

Les Cuirassiers Danton, Diderot,Vergniaud,Voltaire,Mirabeau, Condorcet, Provence, Lorraine et Bretagne ainsi que les Croiseurs cuirassiers Gloire, Marseillaise, Sully, Condé, Amiral Aube, ... et d'autres, avaient des turbines alimentées par des chaudières à tubes d'eau Niclausse. Ces chaudières équipaient également bon nombre de bâtiments de la Marine Marchande. 


Croiseur Cuirassier Condé équipé de Chaudières Niclausse © Levy

Usine de Commentry équipée de chaudières Niclausse © Rouyat

Les usines utilisant de puissantes machines à vapeur, utilisaient des chaudières génératrices de vapeur de marque Niclausse, tout comme les centrales électriques des Compagnies Indépendantes et même les premières Centrales de traitement des résidus urbains.


Ces chaudières étaient également montées dans des locomotives, comme la Willans & Robinson Peckett W4 (Peckett & Son, Bristol) ou bien dans des Tramways de la Compagnie générale des Omnibus.


Willans & Robinson Peckett W4 - Niclausse © Hornby

Willans & Robinson Peckett W4 - Niclausse © Hornby

Les Automobiles Niclausse

Créée en 1906, la production s'arrêtera avec l'arrivée de la Première Guerre Mondiale.

Les ateliers A & J Niclausse au 24 de la Rue des Ardennes à Paris, ne fabriquaient que des chassis, moteurs en "T", 4 cylindres, 15 à 50 cv  et leurs mécaniques, qu'ils font habiller par le carrossier Henry Binder à Paris.
Ce sont des voitures haut de gamme, réputées, soignées et perfectionnées. De belles mécaniques bien fabriquées grâce à l'expérience acquise dans la fabrication des générateurs de vapeur Niclausse. 

La gamme comportera plusieurs modèles. Certains restent bien mystérieux du fait d'une production qui ne passa jamais à la grande série. Beaucoup d'incertitudes donc sur les modèles, leurs cylindrées et leurs puissances :

Type 1    1906   10 cv
Type 2     1907  35/50 cv 6300 cc Carosserie type Landaulet
Type S    1907   15/20 cv 2450/4080 cc
Type D    1908   30 cv Carosserie type Phaëton
Type ?     1910    


L'emblème de la Société est lui aussi un Coq Gaulois mais perché sur un volant automobile. Un blason y reprend l'emblème de la maison-mère. La société dépose de nombreux brevets dès 1903, tels ces brevets, extraits des Bulletins des Lois de la République Française :

n° 331519. Brevet de quinze ans, 27 avril 1903; Société Jules et Albert Niclausse, représentée par la société G. et P. de Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 21. Châssis de voiture.
n° 331520. Brevet de quinze ans, z7 avril 1903; Société Jules et Albert Niclausse, représentée par la société G. et P. de Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 21. Roues en tôle emboutie.
n° 331521. Brevet de quinze ans, 27 avril 1903; Société Jules et Albert Niclausse. représentée par la société G. et P. de Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 21. Séparateur de liquides de densités différentes.                          
n° 355829. Brevet de quinze ans, 3 juillet 1905; Société Jules et Albert Niclausse, représentée par la société G. et P.           Logo Automobiles Niclausse
de Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 21. Essieu moteur pour voitures automobiles. 
n°372119. Brevet de quinze ans, 5 décembre 1906; Société J. et A. Niclausse, représentée par la société G. et P. de
 Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 21. Embrayage.
n°372904. Brevet de quinze ans, 26 décembre 1906. Société J. et A. Niclausse, représentée par la Société G. et P. de Mestral, à Paris, rue de La Rochefoucauld, n° 21. Dispositif pour l'enregistrement simultané par totalisation de la consommation d'un moteur et de la ptrissance qu'il fournit.
Etc...   


Niclausse Type D Tourer au Salon de l'Automobile 1908 © Neurdin

Chassis Niclausse Type © Auto-car

Moteur Niclausse 4 cyl © Auto-car

Niclausse Type D Tourer 1908 © Conceptcarz


Niclausse Type 2 Landaulet 1907 © Allcarcentral