CRÉATION DE LA STATION DE SAINT-GUÉNOLÉ

La station de Saint-Guénolé-en-Penmarc'h est inaugurée le 29 Juin 1890.
La station est toujours en activité.


L'ABRI DE LA STATION DE SAINT-GUÉNOLÉ EN PENMARC'H

Abri du canot de sauvetage de Saint-Guénolé © Le Deley

Devant l'usine Cassegrain (maintenant Océane Alimentaire) : l'abri du Canot de Sauvetage (raz de marée 1924)

Vue extérieure

Coupe intérieure


Le bâtiment-abri est construit en bordure de la "plage" du port de Saint-Guénolé ; orienté ouest-est, sa porte principale est tournée vers l'Ouest.

L'intérieur de l'abri mesure 12,25 m par 5,60m afin de contenir une large longueur de canots, jusqu'à 10,10 m comme celui utilisé à Saint Guénolé.
Les murs font 4 mètres de haut et comportent 4 fenêtres (1) vitrées protégées par des volets battants à persiennes.
Le pignon est comporte une porte de service (2), dont les 3 clefs sont confiées à 3 personnes différentes, indiquées sur la porte. L'une de ces clefs sera donnée au patron, et les autres aux deux personnes désignées par le comité local. 
Le pignon ouest comporte une grande porte (3) large de 3,50 m permettant l'entrée-sortie du canot monté sur son chariot.
Le haut des deux pignons comporte chacun une petite fenêtre sans carreau (4) fermée par de petits volets à persiennes fixes, permettant d'assurer la ventilation de l'abri.
Le sol de l'abri est en béton creusé de guides pour les roues, afin de faciliter le bon placement du chariot lors de son remisage. 
Au fond de l'abri, de chaque côté de la porte de service, on trouve deux armoires (5) consacrées au rangement de matériel, particulièrement la boîte à outil et la boîte à pharmacie. La boîte à outils est une boîte à compartiments contenant du plomb laminé, de la toile à prélart, douze goupilles en fer, deux marteaux, trois ciseaux à bois, un ciseau à froid, un sac à main, un tournevis, un épissoir en fer, une tenaille, une lime, une clef anglaise, trois poinçons de voilier, trois vrilles, un bidon d'huile d'olive, une boîte à graisse, du coton pour mèches, des clous en cuivre et en fer, des vis en fer, des crampes.Un fanal à bougie, situé au-dessus de chaque armoire contribue à l'éclairage de nuit (6). Au-dessus de la porte de service, prend place un tableau récapitulatif (7) de toutes les sorties effectuées par le canot de sauvetage, le nom du navire sauvé, etc... Entre les trois fenêtres sont accrochés sous des étagères, les 12 gilets de sauvetage de l'équipage (8), en position "prêt à l'enfilage". Les étagères supportent aussi toutes sortes de matériels de rechange, tels poulies, filins et bouts, grappins, seaux, dames de nages etc... ainsi que pots de peintures et pinceaux.
Un demi-plafond permet  (9) de stocker avirons et agrès de rechange tandis que les avirons en service sont stockés sur des supports fixés le long des murs. Deux bacs à eau douce  (10) sont utilisés pour le rinçage des voiles et gilets, notamment, qui sont ensuite pendus au plafond pour séchage.

Le bâtiment abrite également un étui en fourrure pour envelopper le canot ainsi qu'un taud en toile huilée pour le recouvrir ; trois chantiers à rouleaux pour halage du canot à terre, et garnis de traverses en bois pour les empêcher de s'enfoncer dans le sable mouillé ; un chantier à rouleaux disposé sur une plaque tournante pour faire changer de direction au canot lorsqu'on le hale à terre  ; un vérin et sa barre. 


CANOT "MAMAN-POYDENOT"

Ce canot de sauvetage est le fruit des libéralités de la famille Poydenot de Bayonne.

Le canot de sauvetage porte le nom de "Maman Poydenot". Commandé en 1887, il est construit durant l'année 1888 par les chantiers Augustin Normand au Havre et porte le n° de chantier 47. C'est un canot en bois, à redressement, de 10.10 m, 2.27 m de large, 0.975 m de creux, caisses à air en cuivre, 10 avirons. La livraison a lieu en 1890.
Le canot restera en activité jusqu'en 1952.


Sortie de l'eau du canot "Maman-Poydenot" - Photo par Charles Géniaux

Mise à l'eau du "Maman-Poydenot" - Photo par Charles Géniaux

«Maman-Poydenot» devant son abri en 1939-45
(Noter le drapeau de la croix-rouge placardé sur ses flancs afin de le protéger (?) de toute attaque).

M. Et Mme POYDENOT, généreux donateurs du « MAMAN-POYDENOT »

M. Paul Poydenot
Portrait réalisé 1864 par Léon Bonnat
© Musee beaux arts Bayonne

Jean Bernard Paul Poydenot dit Paul Poydenot (1816-1890) est issu d’une famille de notables de Bayonne. 

Paul Poydenot se marie en 1853 à Paris avec Marie Dumoulin, qui décède en 1859. 

En 1875, il épouse en secondes noces Caroline Fouret. 

Les activités de négociant de Paul Poydenot le mènent à acquérir une fortune confortable.

Généreux et modeste, il consacre une belle part de sa fortune aux bonnes œuvres.

Mme Caroline Fouret Potdenot
Portrait réalisé 1872 par Léon Bonnat
© Musee beaux arts Bayonne

Son testament rédigé le 25 juillet 1889 laisse à sa ville natale une rente de 100.000 francs, le leg de ses collections d'art (sa femme en reste usufruitière) et un leg de 10.000 fr. à la SCSN pour l'achat d'un Canot de Sauvetage. L'année de sa mort, en 1890, le « Maman-Poydenot» est affecté à la nouvelle station de Saint-Guénolé-Penmarc'h.

Par testament, Caroline Fouret Poydenot fait elle aussi un leg à la SCSN pour l'achat de deux Canots de Sauvetage. Après son décès, le 24 février 1901, le « Papa-Poydenot », ainsi nommé en mémoire de son mari, est offert à la station de Saint-Pierre-Penmarc'h. Puis c'est le " Alexandre-van-Maseyk " qui est offert au Guilvinec en 1902.


M. et Mme Poydenot ont doté la SCSM de trois canots de sauvetage :

Canot offert par M. Paul Poydenot :

" Maman-Poydenot " canot de 9,78 m, (1890-1952) affecté à la Station de Saint-Guénolé-Penmarc'h.

Canots offerts par Mme Caroline Poydenot :

" Papa-Poydenot " canot de 10,10 m, (1901-1913) affecté à la Station de Saint-Pierre-Penmarc'h.

" Alexandre-van-Maseyk " canot de 10,10 m, ( 1902 -1912 ) affecté à la station de Guilvinec.


LA RELÈVE (pour information)

En 1952, le canot «Maman-Poydenot» est remplacé par un canot à moteur, le «Capitaine de vaisseau Richard». Le nouveau canot, long de 14,2 mètres, est remisé côté ouest du port dans un nouvel abri comportant une rampe de lancement.


«Capitaine de vaisseau Richard» devant son abri © Le Grand

En 1995, le «Capitaine de vaisseau Richard» est remplacé par le «Prince d'Eckmühl». Le nouveau canot, long de 17,6 mètres, est amarré au nord du port.

Canot tous temps SNS 083 «Prince d'Eckmühl» © Jack

MARINS SAUVETEURS OU DOUANIERS ?

Saint-Guénolé habritait une station SCSN et un Poste des Douanes. Les Douaniers et les Marins Sauveteurs avaient chacun leur domaine d'intervention : Les Marins Sauveteurs et leur canot de sauvetage en mer (forcément) et les Douaniers à terre : Quand un bateau faisait naufrage, le canot de sauvetage allait à son secours. Pour peu que le navire en perdition arriva à la côte, c'étaient les Douaniers qui prenaient le relais. Ainsi, ce sont ces derniers qui intervinrent pour la sauvetage de l'Antoinette.


Intervention du canot des Sauveteurs en Mer

Intervention des Douaniers par va-et-vient


LE POSTE DES DOUANES DE SAINT-GUÉNOLÉ

L'inauguration de la station de Saint-Guénolé eut lieu le xxx.

Le poste de douanes comprend principalement deux types d'équipements de secours : Le fusil et le canon lance-amarres en vue de gréer un va-et-vient entre la terre et le navire en perdition.



Deux types de fusils sont utilisés pour lancer des flèches Delvigne en bois : Le Fusil de rempart et le Mousqueton de gendarmerie.

Fusil de rempart

Mousqueton de gendarmerie

Flèche Delvigne pour fusil ou mousqueton


Deux types de canons sont utilisés pour lancer des flèches Delvigne en bois ou en fer :
Principalement le canon lance amarre de type Perrier et, dans une bien moindre mesure, le canon-mortier Mamby d'origine anglaise.


Canon Perrier

Canon-mortier Mamby