SAUVETAGES DE LA STATION DE SAINT GUÉNOLÉ ( 1901 - 1910 )

Vous trouverez ci-après, la liste commentée des sauvetages réalisés par le canot de sauvetage de la station de Saint-Guénolé, mais aussi des sauvetages réalisés par de courageux particuliers de Saint-Guénolé et même aussi quelques informations diverses.

A noter : 
Les dates indiquées ne sont pas toujours au jour près. Je les ai rectifiées par recoupements dans la grande majorité des cas. Les noms des protagonistes est parfois fantaisiste, exprimés approximativement ou phonétiquement. Je les ai rectifiés par recoupements et connaissance des noms locaux... 

Les commentaires et informations sont tirés des Annales du Sauvetage en Mer (ou des articles de la presse locale tels Ouest-Éclair, Le Finistère, la Dépêche de Brest, etc).

Code des couleurs :

Les sauvetages effectués par le canot de sauvetage
Les actes de sauvetage non effectués par le canot de sauvetage
Les sorties "blanches" du canot de sauvetage et autres informations diverses

19 octobre 1901 - Naufrage du brick rené - sortie blanche

Dans la matinée du 19 octobre, par un gros temps de N.-O. accompagné de grains de pluie, l'alarme fut donnée à la fois dans les trois stations avoisinant la pointe de Penmarc'h, qu'un brick avait fait naufrage dans la soirée précédente à Kermen sur la côte de Tréguennec, et que plusieurs naufragés avaient été recueillis dans les fermes du voisinage.

Supposant que des marins se trouvaient encore sur l'épave, les canotiers prirent la mer et s'en approchèrent autant que le permettaient les brisants qui déferlaient avec fureur sur les récifs.

Apprenant que les derniers survivants du naufrage, accrochés à la mâture, avaient été sauvés par les engins de va-et-vient organisés par les douaniers de Plovan, les trois canots après avoir acquis la certitude qu'aucun homme ne restait à sauver sur le « René », regagnèrent leurs stations respectives.

Équipage du « Maman-Poydenot » (station de Saint-Guénolé) : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron; Drézen (Jean-Guillaume), Le Corre (Jacques), Hélias (Allain), Le Pape (Pierre), Kervarrec (Jean-Marie), Tanniou (François), Le Donge (Jacques), Larnicol (Jean), Rivoal (Jean-Louis), Cossec (René), canotiers.

Équipage du « Papa-Poydenot » (station de Saint-Pierre-Penmarc'h) : Kerloch (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Carval (Allain), Calvez (CharlesJ, Goyat (Jean), Tanniou (Louis), Carval (Guillaume), Carval (Pierre), Cosquer (Laurent), Chatalain (Jean), Stéphan (Pierre), Boennec (Pierre), canotiers. 

Pour en savoir plus : Naufrage du René

 

Navire de type «brick goélette»

13 novembre 1901 - Échouage du brick-goélette Saint-Nicolas - sortie blanche

Le 13 novembre dans la matinée, les sémaphores de la côte de Penmarc'h signalèrent un navire en détresse et aussitôt les trois stations les plus voisines lancèrent leurs canots. Il faisait gros temps de N.-0. à grains, mer houleuse.

Le canot de Kérity, plus rapproché que les deux autres, arriva le premier sur le lieu du sinistre, à un mille environ au sud-est du petit phare, du Guilvinec et se trouva en face d'un brick-goélette morutier de Granville, le « Saint-Nicolas », échoué sur un fond dur, depuis trois heures du matin.

Grâce à d'habiles manœuvres opérées sous la direction d'un pilote du Guilvinec, le navire put se tirer par miracle de la situation dangereuse dans laquelle il se trouvait, en se frayant un chemina à travers une mer démontée, semée d'écueils.

Les trois canots ne rentrèrent au port qu'après s'être assurés que le « Saint-Nicolas » ne faisait pas d'eau et ne courait aucun danger.

Équipages des canots :

Le « Maman Poydenot » (Station de Saint-Guénolé) : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron; Hélias (Allain), Briec (Pierre), Tanniou (François), Baltez (Vincent), Cornec (Michel), Le Corre (Jacques), Riou (Sébastien), Le Pape (Corentin), Souron (Jean), Boennec (Vincent), canotiers.

Le « Papa Poydenot » (Station de Saint-Pierre Penmarc'h) : Kerloch (Yves-Joseph), patron ; Tanniou (Vincent), sous-patron ; Jézégabel (Noël), Durand (Louis), Calvez (Jacques), Cossec (Pierre), Loussouarn (Pierre-Jean), Tanniou (Guillaume), Roux (Marc), Calvez (Thomas), Cariou (Pierre), Milliner (Henri), canotiers.

« Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron » (Station de Kérity) : Jégou (Joseph), patron ; Pons (Paul), Stéphan (Noël), Jégou (Thomas), Gourlaouen (François), Canevet (René), Briec (Sébastien), Pichavant (Jean), Gouliquer (Vincent), Kerloch (Allain), Kerloch (Henri), Fontaine (Paul), canotiers. 


Note KBCP :
Le Saint-Nicolas sera arraisonné puis sabordé le 13 novembre 1916 par le sous-marin allemand UB 38, commandant OberLeutnant  Erwin Erwin Waßner.

16 décembre 1901 - Naufrage du trois-mâts « frisia » - Sortie blanche

J'ai l'honneur de vous confirmer mon télégramme d'hier soir, vous informant de la sortie du canot. Il s'agissait de secourir un trois-mâts qui se voyait vaguement près de la pointe de Penmarc'h, malgré une pluie cinglante. À peine le second coup de canon tiré, le canot était à l'eau et partait sous la conduite du brave Tanneau, sous-patron, à défaut d'Auffret, malade et alité : Le navire, lors de l'arrivée de nos braves, n’était plus qu'à une encablure de l'îlot de Nonna, sur lequel rempli d'eau d'ailleurs, jusqu'aux bastingages et visiblement abandonné de son équipage, il ne tardait pas à s'échouer. Notre canot est rentré vers six heures quinze et il a été aussitôt réintégré à son abri.

Armement du canot de sauvetage « Maman-Poydenot » : Tanneau (Guillaume), sous-patron ; Dézen (Guillaume), Le Floch (Alain), Guéguen (Pierre), Cornec (Pierre), Guéguen (Alain) ; Le Pape (Pierre- Alain) ; Le Pape (Guillaume) ; Calvez (Ambroise) ; Volant (Pierre) ; Bescond (Yves) ; Lucas (Michel), matelots du Canot de sauvetage.

Le Président du Comité local, Dupouy.  

Pour en savoir plus : Naufrage du Frisia


Le «Frisia» © Le Monde Illustré

30 juillet 1902 - sauvetage accompli par Thomas-Sébastien tanneau

Sauvetage d'un enfant tombé dans le port de Saint-Guénolé, 30 juillet 1902.

Témoignage officiel de satisfaction à TANNEAU (Thomas-Sébastien), patron-pêcheur, matelot du canot de sauvetage de Saint-Guénolé (déjà titulaire d'un témoignage officiel de satisfaction).
  

15 janvier 1903 - Recherche du canot « Notre-Dame-de-Rumengol »

Hier soir,vers sept heures, sur le signal du canon de Saint-Pierre, le patron AUFFRET et une partie de ses canotiers s'empressaient de mettre le canot à l'eau.

Au moment juste de cette opération, rendue difficile par une nuit des plus noires, arrivaient deux marins de Saint-Pierre. Des cris s'entendaient de terre, disaient-ils, provenant vraisemblablement de l'équipage d'un bateau de Saint-Pierre, parti, le matin pour la pêche et non encore rentré.

Malgré mes craintes d'arriver trop tard, craintes dont la légitimité ne tardait pas à devenir manifeste, le canot étant d'ailleurs à l'eau, nous ne pouvions hésiter.

Il partit donc, se dirigeant sur Saint-Pierre. Mais malgré les plus minutieuses investigations poussées jusqu'à l'entrée même de ce port et dans tous les chenaux le séparant de l'Ile-Nonna, nul autre bruit que celui de la mer furieuse, ne se faisant entendre, les canots des stations de Kérity et de Saint-Pierre restant également invisibles. Le patron Auffret devant l'inutilité manifeste de plus longues recherches se décida à donner l'ordre de la rentrée, laquelle s'effectua à neuf heures quarante-cinq.

Nos hommes déjà affaiblis par les privations arrivaient exténués et sans un fil de sec. Nous leur fîmes donner des réconfortants. Veuillez, agréer, etc., etc.

Armement du canot de sauvetage « Maman-Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron ; Tanneau (Pierre), brigadier ; Kervarec (Jéan-Marie), brigadier ; Baltez (Vincent), Le Floch (Allain), Jégou (Jean), Guéguen (Pierre), Le Pape fils, (François), Le Pape (Guillaume), Le Floch (Jean-Marie), canotiers.

Le Président du Comité local, Dupouy.


31 janvier 1903 - Sortie infructueuse du « papa-poydenot »

La tempête d'hier soir, déjà très marquée vers les six heures, prenait tout a coup une intensité telle qu'il devenait manifeste que la rentrée de deux de nos bateaux, encore dehors et pris d'ailleurs, par vent debout dans un chenal étroit, ne pouvait avoir lieu que par une sorte de miracle.

Dans cette conjoncture, le devoir du Comité était tout tracé : courir au canot. Mais il y avait été devancé par Auffret, toujours aux aguets et que nous trouvions déjà à l'abri.

Le lancement allait s'effectuer quand nous crûmes devoir y surseoir sur cette affirmation d'un assistant « qu'une voile s'entrevoyait vers la cale ». Nous y courûmes aussi.

Une barque atterrissait : son patron, en nous contant ses propres difficultés et ses transes, nous informait qu'il venait de dépasser tout contre l'entrée, mais encore en dehors, une autre barque du port (patron Riou), voiles à bas et en avaries très probablement ; mais, de laquelle en tous cas, ne lui était parvenue nulle demande d'un secours qu'à tout risque il aurait tenté de lui rendre.

Entre temps, et la chaloupe retardataire ne s'annonçant toujours pas, notre canot était parti à sa rencontre. Mais, le louvoyage par vent debout, dans un chenal de 120 mètres de long sur seulement 13 de large — tel celui qui était à franchir — lui étant d'ailleurs impossible. C'est en vain qu'Auffret avait cru compter sur ses avirons : Là encore, en dépit des efforts — vingt fois renouvelés mais , refoulés vingt fois — de poignets pourtant exercés et vigoureux, rien ne devait réagir contre la supériorité manifeste d'un vent et d'un courant du diable.

— Les bras meurtris — le cœur davantage — nos braves durent reculer pour tout de bon, ce qu'ils ne firent qu'après quarante minutes de lutte.

Toutefois, un grand espoir restait à ces braves gens, à la foule assemblée, à nous mêmes.

Malgré la proximité apparente du lieu du sinistre, 200 mètres environ des sauveteurs, 500 mètres de terre, nul appel ne s'était fait entendre. Pour des oreilles exercées n'était-ce pas là un indice des plus fortifiants. Si désemparée que put se trouver sa barque, le jeune Riou, patron avisé, s'il en fût, après ses tentatives infructueuses de rentrée, n'avait-il pu, se dégageant, songer à un échouage à La Torche, les vents étant bons pour cette direction, si la mer restait énorme.

Mû par cette pensée, le Comité, n'avait pas manqué, en même temps que se lançait le canot, d'expédier à Porz-Carn (pointe Sud de La Torche — 1800 m de la station) une première escouade de coureurs munis de câbles, et de la faire suivre d'une seconde, à trente minutes d'intervalle. Et si, à vrai dire,les investigations infructueuses de toutes ces estafettes, venaient une heure après diminuer notre espoir, elles ne suffisaient pas pour le détruire (à telles enseignes, qu'une troisième colonne, organisée tôt après par le Comité et par lui conduite, avait la joie de rencontrer, en pleine baie, une barque brisée, il est vrai et déjà ensablée, mais un équipage sauf.)

Toutefois il l'avait échappé belle. Surpris à la rentrée par une rafale énorme, les vergues de misaine cassées du coup, les voiles crevées, drossé contre les roches, à moitié rempli d'eau, il n'était plus resté à son patron d'autre ressource que de gagner La Torche.

En raison des simples lambeaux de toiles dont disposait Riou, l'opération ne pouvait qu'être hasardeuse et longue. Elle faillit se terminer tragiquement : — l'embarcation ayant touché à l'extrême pointe de Porz-Carn ; mais de puissants efforts réunis l'amenaient au plein, sur la partie sablonneuse de l'anse où l'équipage put débarquer. Il était alors neuf heures.

Moins d'une heure après la barque de Riou était disloquée par les brisants, énormes en cet endroit. Veuillez agréer, etc., etc.

Le Président du Comité local, Dupouy.

Armement du canot de sauvetage «Maman-Poydenot»: Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron ; Tanneau (Pierre); brigadier ; Kervarec-Riou (Jean-Marie), brigadier ; Tanneau (Thomas), Stéphan (Vincent), Biger (Corentin), Tanniou (François), Baltez (Vincent), Guéguen (Pierre), Hélias (Allain), Cornec (Michel), canotiers. 
 

30 mai 1903 -Sauvetage accompli par Sébastien Briec et ses deux fils

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 26 octobre 1903)

Le 30 mai, au cours d'une tempête, Sébastien Briec et ses deux fils sauvent, au large de Saint-Guénolé, trois marins cramponnés à une barque chavirée.

29 septembre 1903 - Sauvetage du « Saint-Charles » - sortie blanche

J'ai l'honneur de vous informer que notre canot « Maman-Poydenot » a été lancé le 29 septembre à 7 heures du matin pour aller au secours du bateau de pêche « Saint-Charles », qui était à la côte à la Torche. Malgré le peu de canotiers dont nous disposions, on fit mettre le canot à l'eau, mais le patron Auffret qui se trouvait également à la pêche se fit mettre au plus vite à terre et arriva assez à temps pour prendre son commandement.

Lorsqu'il fut en dehors de la passe, il aperçut un canot à la remorque d'un bateau de Guilvinec, le «Saint-Raphaël », patron Charlot, qui avait recueilli les naufragés.

Auffret se décida à rentrer, voyant qu'il n'y avait rien à faire ; il était à ce moment 8 heures.

Armement du canot de sauvetage « Maman-Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Kervarec (Jean-Marie), brigadier ; Stéphan (Isidore), Briec (Pierre), Hélias (Alain), Hélias (Nonna), Kervarec (Jean-Marie), Tanter (Guillaume), Lautrédou (Jean), Le Pape (Gorentin), Stéphan (Paul), Coïc (Jean), matelots du canot de sauvetage.

Le Syndic des Gens de mer Secrétaire du Comité de Sauvetage, Le Calvez.  


24 septembre 1903 - sauvetage accompli par le jeune louis souron

Le 24 courant, le bateau « Saint-Guénolé » rentrait de la pêche et venait prendre son corps-mort, lorsque le mousse Tannière (François), âgé de 14 ans, fut précipité à la mer. Le nommé Souron (Louis), âgé de 19 ans, se jeta à l'eau tout habillé, sans penser au danger, et, après avoir nagé une vingtaine de mètres, réussit à rejoindre le pauvre mousse, qui disparaissait déjà entre deux eaux. Souron plongea et réussit à le saisir et à le maintenir sur l'eau, jusqu'à l'arrivée d'un bateau. Souron était exténué lorsqu'il fut sorti de l'eau.

Le Syndic des Gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez. 
 

2 novembre 1903 - Tentative de Secours au « Savoyard »

Vous avez dû apprendre par les journaux le naufrage du trois-mâts terre-neuvier « Savoyard », de Saint-Mâlo. Le bateau est complètement à la côte, à 14 kilomètres de notre station. Aussitôt prévenu, je me suis rendu sur les lieux du sinistre.

Je me fais un devoir de vous signaler le dévouement de notre brave patron et de nos excellents canotiers qui, voyant l'impossibilité de se servir du canot de sauvetage, n'ont pas hésité un seul instant à se charger des engins dont nous disposons, carthahus, boîte à médicaments, etc., etc. Après avoir effectué ce long parcours, chargés et par des chemins très difficiles, ils sont arrivés sur le lieu du sinistre. Les riverains avaient, pu établir un va-et-vient et effectuer le sauvetage de la plus grande partie du personnel.

Il convient de citer comme s'étant particulièrement distingués : le matelot Herbert (Ange), du « Savoyard », qui est resté à l'eau pendant toute la durée de sauvetage, ainsi que les nommés Durand (Joseph), Le Pape (Yves), Kerloch (Michel), Le Pape (de Saint-Jean-Trolimon), Phily (Pierre), Jintrie (Jean), habitants des villages voisins, qui ont prêté un concours très dévoué pour arracher à la mer ces malheureux sinistrés.

Le Syndic des Gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez.

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, Ange Herbert et Joseph Durand, matelots, ont reçu chacun la Médaille de bronze. 
Quant à eux, Yves Le Pape, Michel Kerloc'h, Le Pape (de Saint-Jean Trolimon), Pierre Phily et Jean Jintrie, matelots, ont chacun reçu un Diplôme d'honneur. 

Le Savoyard échoué sur la plage de Tréguennec © Le Deley

4 novembre 1903 - sauvetage accompli par l'équipage de «Dieu-sauve-les-pêcheurs»

Le 4 novembre vers 7 heures du matin, le bateau « Souvenir de Dieu » se rendait à la pêche à la sardine quand, en sortant de la passe, il chavira sous la poussée d'une lame et sombra aussitôt. La passe n'était pas mauvaise et les autres barques l'avaient franchie sans difficulté, mais, pris par une accalmie, le « Souvenir de Dieu » était venu en travers à la houle, position dangereuse qui avait causé sa perte.

Projetés à la mer, les malheureux qui le montaient avaient pu saisir quelques avirons qui les aidaient à se maintenir à la surface. Heureusement ils avaient été aperçus par la barque « Dieu sauve les pêcheurs » ; l'équipage de cette dernière s'empressa de se porter à leur secours et parvint à les retirer de la situation périlleuse dans laquelle ils se trouvaient. Dans ces circonstances, le patron Loussouarn et ses dix hommes d'équipage ont fait preuve d'un sang froid et d'un dévouement très réels.

Le Syndic des Gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez.


Note KBCP :
«Dieu-sauve-les-pêcheurs» voilà un canot qui porte bien son nom...

8 juillet 1904 - Prise en remorque du « marie »

Notre canot de sauvetage « Maman Poydenot »,dont j'ai eu l'honneur de vous signaler par télégramme la sortie, a été lancé à 2 h. 43 pour aller au secours du bateau de pèche « Marie n° 2276 » qui avait été complètement rempli dans la passe par une lame sourde.

Quoique la mer fût basse, en moins de trois minutes, grâce au bon état du matériel et à l'activité du patron, des canotiers et riverains, le canot fut mis à l'eau ; mais arrivé à 100 mètres du bateau naufragé, le patron Auffret vit l'équipage sauvé par le patron du bateau « Maria » et son équipage.

Auffret, alors voyant le canot naufragé, seul gagne-pain du patron Loussouarn, aller à la dérive, le prit à la remorque et le fit échouer.

Nous n'avons pas pu arriver à temps pour sauver l'équipage ; mais,malgré tout, nos braves canotiers ont montré, comme toujours d'ailleurs, un dévouement digne d'éloges.

Le Syndic des gens de mer, Secrétaire du Comité local, LE CALVEZ.

Armement, du canot du sauvetage « Maman Poydenot » : Auffret (Louis-Napoléon), patron ; Kervarec (Jean-Marie), brigadier ; Riou (Sébastien), Tanter (Pierre), Stéphan (Vincent), Séphan (Nonna), Hélias (Jean), Boennec (Vincent), Favre (Sébastien), Loussouarn (René), Durand (Jean), Bodéré (Jean), matelots du canot de sauvetage.

6 septembre 1904 - Sauvetage du « Saint-Jean »

Dans la journée du 6 septembre, vers les 7 h. 1/4 du matin, l'on prévint le patron Auffret, de notre station, qu'un bateau de pêche était en danger et venait de chavirer. Auffret se rend au plus vite à l'abri et fait sortir notre bateau « Maman Poydenot ».

Le temps était beau, petite brise du Sud-Ouest, et mer démontée ; le canot, s'avançant péniblement dans la passe, put arriver sur le lieu du sinistre ; là, le patron sut que c'était le bateau de pêche « Volonté de Dieu », N° 1651, de notre port, monté par six hommes d'équipage, dont le patron Le Lay (Isidore). Par bonheur le bateau « Persévérance », patron Lelgouarch (Vincent) et son équipage, après mille difficultés avaient réussi à sauver trois hommes dans les brisants ; le bateau « Dieu-sauve-les-Pêcheurs », patron Loussouarn (René), avait pu également dans les mêmes circonstances en sauver deux ; malheureusement un père de famille manquait : c'était le nommé Le Corre (Jean-Marie), âgé de 31 ans, qui avait disparu. Ces braves pêcheurs sont dignes de tous éloges et se sont dévoués au risque de leur vie pour sauver leurs camarades.

Aussitôt les naufragés à terre, nous leur fîmes donner les soins nécessaires.

Le brave Auffret et ses canotiers fouillent partout dans ses brisants pour chercher Le Corre au risque de se perdre eux-mêmes. Mais, hélas ! rien.

Tout d'un coup des cris viennent à lui ; c'était le « Saint Jean », N° 2050, patron Maréchal (Jean), monté par six hommes d'équipage, qui allait également se livrer à la pêche de la sardine, qui venait de chavirer complètement et de jeter dans les brisants les six hommes dont un matelot Guéguen (Jean) était blessé. Auffret et ses canotiers voyant cela, bravant tout danger, passant dans ses récifs, malgré la fureur de la mer, arrivent assez à temps pour sauver ces six malheureux ; il jette un bout de corde que le mousse saisit avec les dents et se tourne au cou ; les autres furent sauvés avec la gaffe et autres engins. Il était temps ; deux minutes plus tard, nous aurions eu à déplorer six victimes.

Le sauvetage était très périlleux, car il fallait manœuvrer avec sang-froid et énergie pour tenir le bateau debout à la lame ; car si malheureusement une fausse manœuvre l'avait fait venir en travers, tout était perdu. Par bonheur, tout s'est bien passé et Auffret a ramené à terre les sauvés, auxquels nous avons fait donner des réconfortants.

La passe devenant de plus en plus mauvaise, Auffret retourne au large, pour s'assurer s'il n'y avait pas d'autres bateaux dehors, et ne rentre qu'à 5 heures du soir. A peine accosté, une voile parut, faisant route sur le port ; Auffret repart vivement et était déjà rendu en dehors prêt à porter secours, mais ce bateau avait viré de bord.

Nous connaissons déjà la valeur et la bravoure de nos canotiers et patron ; aussi nous sommes heureux de vous signaler encore ce haut fait, ainsi que les deux braves équipages cités plus haut.

Le Syndic des gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez

Note KBCP :
Pour ce sauvetage,  l'équipage du canot de Saint-Guénolé a reçu le prix du vice-amiral Méquet.
Le paton Auffret a lui reçu la médaille du baron Cloquet.

27 septembre 1904 - Assistance au canot 839 de Douarnenez

J'ai l'honneur de vous informer que notre bateau « Maman Poydenot » a été lancé à 8 heures du soir le 27 courant, pour aller au secours d'un bateau de pêche de Douarnenez, N° 839 qui s'était échoué sur un rocher. La nuit était sombre et on ne savait dans quelle direction ni dans quelle situation se trouvait le bateau. Quand le « Maman Poydenot » arriva sur les lieux, le 839 avait pu être renfloué par ses propres moyens, n'ayant qu'une légère avarie à la quille.

Par la même occasion, le bateau a pu piloter cinq autres pêcheurs de Douarnenez qui ne trouvaient pas l'entrée et risquaient d'aller dans les brisants.

Le Syndic des gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron ; Riou (Sébastien), Stéphan (Isidore), Durand (Louis), Souron (François), Hélias (Jules), Le Coz (Corentin), Loussouarn (Alain), Tanneau (Pierre-Marie), Barriou (Pierre-Jean), Biger (Jacques fils), canotiers.

22 octobre 1904 - assistance à l'entrée des canots par la passe de « Saint-Guénolé »

Samedi 22 octobre vers 6 heures du soir, notre brave patron Auffret, qui est toujours de veille, vint nous prévenir que lapasse était impraticable, que la mer baissait et qu'il n'y aurait plus bientôt assez d'eau pour entrer par la petite passe. Plus de 100 bateaux se trouvaient encore dehors avec leur pêche et cherchaient à gagner notre port.

Après nous être consultés, il fut décidé de lancer immédiatement le canot de sauvetage « Maman Poydenot » pour aller, en dehors de la passe, les prévenir de ne pas rentrer et être sur les lieux en cas d'accident.

Le canot resta au large jusqu'à 11 h. 1/2 du soir et accompagna le dernier bateau. La mer ayant monté, le patron se décida à rentrer.

Grâce à cette initiative, nous n'avons pas eu de malheurs à déplorer.

Le patron Auffret, après avoir mouillé son canot, y est resté jusqu'au lendemain matin, moment où ce dernier put être remis dans son abri.

Le Syndic des gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez.

Armement du canot de sauvetage ce Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Pierre), sous-patron ; Tanniou (François), Drézen (Guillaume), Gloaguen (Guillaume), Hélias (Alain), Riou (Bastien), Durand (Alain), Stéphan (Vincent), Kersalé (Yves), Tirilly (Alain), Donge (Jean), canotiers.
  

24 octobre 1904 - Assistance à l'entrée des canots par la passe De « Saint-Guénolé »

Dans la soirée du 24 courant, le temps devint très bruineux et le ciel si noir qu'on n'y voyait plus du tout. Plusieurs bateaux se trouvant encore au large, le patron Auffret, comme toujours, était sur le qui-vive. Vers les 6h. 1/2, on entendit des cris, et une rumeur se répandit qu'un bateau était en danger. Le canot fut lancé au plus vite ; une chaloupe dont on ignore le nom avait touché une roche et s'était renflouée par ses propres moyens. Auffret vint alors se mettre en faction à l'entrée de la passe, qui était encore grosse et il fit bien, car dans la brume, l'équipage entendant parler fit force de rames dans la direction des voix et arriva juste à temps pour arrêter un bateau de Concarneau qui allait donner dans les brisants.

Nous sommes forcés de veiller constamment ayant une grande quantité de bateaux étrangers chez nous et qui ne connaissent pas la passe si dangereuse de Saint-Guénolé.

Le Syndic des Gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Riou (Bastien), brigadier ; Gloaguen (Jean-Guillaume), Le Pape (Pierre), Hélias (Alain), canotiers; Bescond (Yves), Morzadec (Pierre), Kersalé (Yves). Coïc (Jean), Souron (Joseph), Le Floch (Nonna), Souron (Pierre), volontaires. 
 

26 février 1905 - Sauvetage du canot « Alexandre »

Hier 26 février,vers les 8 heures du matin, le patron Auffret, comme toujours en veille, vit un bateau de pêche recevoir un tel paquet de mer qu'il eut sa misaine défoncée. N'étant plus maître de ses manœuvres, ce dernier se dirigea sur la baie de la Torche. Voyant le danger, Auffret courut immédiatement lancer le bateau.

La barre était extrêmement mauvaise et notre canot eut les plus grandes difficultés à la franchir; il y réussit cependant, au prix des plus énergiques efforts de nos canotiers.

Le bateau en détresse était l'« Alexandre n° 1927 » : bien que mouillé, il continuait à dériver vers la côte, son ancre n'ayant aucune tenue. Un des hommes embarqua dans le canot de sauvetage, les autres refusèrent de quitter leur bateau. Le retour du canot de sauvetage s'est effectué par terre, au moyen de six chevaux attelés au chariot, car la barre était devenue infranchissable.

Le Syndic des gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez

Armement du canot de sauvetage ce Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron ; Tanniou (François), Baltez (Vincent), Durand (Alain), Le Donge (Jean), Cornec (Michel), Jégou (Joseph), Tanneau (Thomas), Hélias (Alain), Jégou (Jean), Biger (Jean-Corentin), matelots du canot de sauvetage.

15 mai 1905 - sauvetage accompli par le jeune jean-louis stéphan

J'ai l'honneur de vous signaler l'acte de dévouement suivant :

Le 15 mai, vers 8 heures du soir, un sieur Béchennec (Jean-Louis), étant en état complet d’ébriété, embarqua dans une plate dans le port de Saint-Guénolé et s'en allait à la dérive. A environ 300 mètres du môle, il tomba à la mer et resta accroché à la plate par ses vêtements. Il avait la tête à moitié sous l'eau et, vu son état d'ivresse, il lui était impossible de remonter à bord.

Près d'une centaine de personnes étaient sur le môle et au nombre de celles-ci se trouvait le jeune Stéphan (Jean-Louis), dix-neuf ans, excellent nageur, très courageux qui se jeta vaillamment à la mer. Au bout d'un quart d'heure, il accostait la plate et réussissait non sans peine à monter à bord. Après beaucoup d'efforts, il parvint à rembarquer Béchennec qui avait déjà absorbé une assez grande quantité d'eau de mer.

Quelques secondes de plus, il était trop tard.

Le Syndic des gens de mer. Secrétaire du Comité local, Le Calvez.  


Note KBCP :
Jean-Louis Stéphan a à son actif une vingtaine de sauvetages mouvementés et possède de nombreuses médailles de sauvetage. 

17 septembre 1905 - Sauvetage accompli par les douaniers Botuha et Kerbiriou

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 20 septembre 1905)

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le 17 courant, à quatre heures du matin, Pierre Le Corre, marin-pêcheur, 35 ans, de la chaloupe Bachus, de Guilvinec, par suite d'un faux mouvement, tombait à l'eau près du môle de Saint-Guénolé, par trois mètres de fond environ. Le Corre, ne sachant pas nager, coula aussitôt.

« Heureusement, M. Botuha, sous-brigadier de douanes, et M. Kerbiriou, douanier, se trouvaient sur les lieux et furent assez heureux de pêcher ce marin, au prix de grandes difficultés, au moyen de la ligne Brunel.

« Ce pauvre marin a passé dix minutes sous l'eau et ne doit son retour à la vie qu'aux soins intelligents qui lui furent donnés pendant deux heures par M. Botuha, aidé du douanier Kerbiriou et de M. et Mme Auffret, qui ont réussi à le ramener à la vie au moyen du système Labordes et par les tractions rythmées de la langue.

« Toutes nos félicitations aux braves Botuha et Kerbiriou pour leur courageuse intervention. Ce premier n'est, d'ailleurs, pas à son coup d'essai.

« Il y a environ six mois, il a encore sauvé un enfant de huit ans par les mêmes procédés. Ceci prouve, une fois de plus, l'utilité de cette ligne Brunel placée entre les mains d'agents intelligents. 

« Le dévouement de ces deux braves est encore plus louable, Le Corre étant, paraît-il, père de plusieurs enfants.

« Nous espérons que cet acte de courage sera signalé à qui de droit. »

16 août 1906 - sauvetage accompli par jacques Biger

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 22 Août 1906)

Sauvetage. — Jeudi dernier, un petit garçon de six ans, fils de M. Raguet, entrepreneur chargé de la construction de la ligne du chemin de fer de Pont-l'Abbé à Saint-Guénolé-Penmarc'h, s'amusait, sur la cale, à pêcher avec une petite ligne, lorsqu'il fit un faux mouvement et tomba à l'eau, profonde de deux mètres environ.

L'enfant, ne sachant pas nager, se serait certainement noyé sans l'intervention de Jacques Biger, marin, qui n'hésita pas à plonger, et réussit il le sauver.

Toutes nos félicitations au brave marin. 

5 septembre 1906 - sauvetage accompli par les jeunes Priol et Riou

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 9 septembre 1906)

Sauvetage — Mercredi dernier, M. Gonod, ancien adjudant retraité de l'armée de terre, employé actuellement au ministère des finances, demeurant à Versailles, en villégiature à Saint-Guénolé-Penmarc'h, se rendit, vers dix heures du matin, en compagnie de deux jeunes gens (M. Pierre Priol, élève de l'école primaire supérieure de Concarneau, et M. Corentin Riou, élève de l'école des arts et métiers d'Angers), à Poulbriel, à la pèche à la ligne, lorsqu'on voulant dégager sa ligne, prise au fond, il fit un faux mouvement et tomba à l'eau, profonde de dix mètres environ.

La mer était, comme toujours, houleuse à cet endroit, et le pauvre vieux allait disparaître, sans l'intervention du jeune Priol, qui, sans tenir compte du danger, se jeta à l'eau tout habillé, pendant que son compagnon Riou lançait une ligne au pauvre homme, qui a eu ses mains affreusement écorchées en voulant se cramponner aux rochers.

Ce n'est que grâce à ces deux courageux sauveteurs que M. Gonod a été sauvé. M. Priol a perdu sa casquette et ses chaussures. Toutes nos félicitations à ces braves sauveteurs.

14 septembre 1906 - Sauvetage de huit naufragés

Le 14 septembre 1906, vers 2 heures du matin, l'on vint prévenir le patron Auffret qu'on entendait des cris de détresse. Donner le signal d'alarme, faire lancer le canot de sauvetage, fut l'affaire d'un instant, malgré la nuit noire. Il se dirigea au plus vite du côté d'où venaient les cris et commença ses recherches du côté de Kruguen. D'abord, il ne vit que des brisants, mais au bout de quelque temps, il aperçut un bateau échoué qu'il eut beaucoup de peine à approcher. Ce malheureux était déjà à moitié brisé et couvert à chaque instant par des vagues furieuses. Nos canotiers finirent par comprendre qu'il n'y avait plus personne à bord ; mais qu'était devenu l'équipage ? Des cris lointains, perçant la tempête, finirent par le leur apprendre. Ces hommes étaient réfugiés sur un rocher.

Malgré les brisants et les dangers, Auffret réussit à les trouver ; mais ce n'était pas une petite affaire, car à chaque lame ces malheureux étaient couverts et risquaient d'être enlevés. Par une habile manœuvre, il put faire approcher le canot à reculons et en usant de précautions. Bientôt une corde put être lancée aux naufragés qui la saisissent. Le va-et-vient est établi et l'on peut avec une peine inouïe faire embarquer les huit naufragés qui étaient transis de froid. Notre canot les ramène à terre où ils reçoivent les soins et les réconfortants nécessaires ainsi que des vêtements de rechange dont ils ont grand besoin.

La mer était si grosse que toute la passe brisait ; aucun bateau n'aurait pu rentrer dans le port, aussi Auffret est-il ressorti immédiatement et s'est tenu en veille jusqu'à ce que tous les bateaux fussent rentrés. Comme d'habitude, notre brave patron et nos braves marins ont fait preuve d'un grand dévouement.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des Gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron; Le Corre (Jacques), Gloaguen (Joseph), Durand (Louis) du Guilvinec, Stéphan (Pierre), Berlivet (Jean), Selton (Germain), Larnicol (Vincent), Le Moigne (Jean-Louis), Stéphan (Jean-Marie), Trébern (Jacques) et Auffret (Eugène), matelots du canot de sauvetage.


14 septembre 1906 - Sauvetage accompli par les canots « Boer », « Saint-Nonna », « Espérance », « Adolphe-Augustine », « la biche », et « Marie-augustine »

Le 14 septembre, vers 6 heures et demie du matin, deux bateaux furent remplis par une lame et coulèrent. Les équipages jetés dans les brisants du chenal de Gourmilly doivent la vie à l'assistance d'un groupe de bateaux de pêche qui se sont réellement dévoués.

Les bateaux coulés sont le « Saint-Nicolas » n° 2203, de Guilvinec, patron Prat (Jean), et « Aventure », de Guilvinec, patron Monfort (Pierre-Jean).

Les hommes sauvés sont au nombre de sept.

Les bateaux sauveteurs sont :

« Boer » n° 2429, patron Kerloc'h (Yves-Joseph), patron du canot de Saint-Pierre et ses 5 hommes.

« Saint-Nonna » n° 1579, patron Le Floc'h (Nonna) et ses 5 hommes d'équipage.

« Espérance »n° 2165, patron Le Roux (Vincent) et ses 6 hommes d'équipage.

« Adolphe-Augustine » n° 1850, patron Tanneau (Thomas) et ses 5 hommes d'équipage.

« La Biche » n° 2204, patron Canévet (René) et ses 5 hommes d'équipage.

« Marie-Augustine » n° 1797, patron Tanniou (Alain) et ses 8 hommes d'équipage. (Ce dernier, paraît-il, a été plus exposé que les autres.)

Notre canot est arrivé trois minutes trop tard, comme je l'ai indiqué dans l'autre rapport ; il était en surveillance à l'entrée de la grande passe.

J'ai félicité tous ces gens en votre nom et en mon nom personnel, et ai avisé l'autorité supérieure maritime.

Le Syndic des gens de mer, Secrétaire du Comité local, Le Calvez


Note KBCP :
Pour ces sauvetages, les matelots inscrits à Quimper : Tanneau, Canévet, Kerloch, Tanniou, Le Floch, Larnicol, Cornec, Bouguéon, Donnard, Monfort, Tanneau Le Pape, Lijour, Cloarec, Calvez, Stéphan, Maréchal, Quervec ; Le Drézen, mousse ; Le Drézen, matelot ; Le Floch, Guirriec, Lautredou, L'Hénoret, novice ; Lautredou, mousse ; Salaun, Le Floch, Stéphan ; Le Floch, novice ; Le Floch mousse, on reçu un témoignage officiel de satisfaction.

13 octobre 1906 - Sauvetage de l' « Infernet »

Le samedi 13 octobre, le patron était avisé que l' « Infernet » n° 2294, du Guilvinec, faisait un signal de détresse. Aussitôt on fit lancer le canot de sauvetage « Maman Poydenot », qui, au bout de vingt minutes au plus, arrivait sur le lieu du sinistre, il y trouva cinq hommes fort exposés, lesquels furent recueillis et ramenés sains et saufs à terre.

La mer était grosse et le vent soufflait du N.-O. en forte brise. Aussi nous avons encore à féliciter le brave Auffret et ses canotiers qui, vous le savez, sont toujours prêts à donner des preuves de leur dévouement.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron ; Guéguen (Pierre), Riou (Bastien), Baltez (Vincent), Durand (Alain), Stéphan (Isidore) fils, Tanneau (Pierre-Marie), Briec (Pierre), canotiers ; Hélias (Ambroise), Nédellec (Henri) et Bodéré (Denis), supplémentaires.
  

16 décembre 1906 - Sauvetage accompli par la sirène, patron alain carval.

(Article du journal « La dépêché de Brest » du 6 mai 1907) 

— Le 16 décembre 1906, vers six heures du soir, la chaloupe de pêche Sirène, patron Alain Carval, revenant de la pêche aux maquereaux, faisait route vers le port de Saint-Guénolé (côte de Penmarch). Le vent soufflait du N.-O. en rafales ; la mer était très grosse. Tout à coup, des cris se font entendre ; Carval fait amener ses voiles et demande à un bateau, qui passe près de là, quelle en est la cause : « C'est une chaloupe qui vient de sombrer dans un coup de mer », lui est-il répondu.

Sans hésiter Carval fait armer les avirons et vire de bord pour se diriger vers le lieu du sinistre.

Entre temps, il essaie d'arrêter une barque qui rentre au port et de l'amener avec lui au secours des naufragés, mais sans y réussir : « Ne trouves-tu pas, lui crie le patron, qu'il y a assez d'un équipage perdu ? Veux-tu qu'il t'arrive aussi le même sort ? Carval n'en continue pas moins sa route, décidé à faire son devoir jusqu'au bout. Ses hommes hésitent effrayés. « J'ai une femme et cinq enfants », dit l'un d'eux. « Oui, répond le brave patron, je le sais ; moi aussi j'ai six enfants ; mais les malheureux qui sont dans l'eau ont aussi femmes et enfants, nous ne pouvons les laisser là ».

Ces nobles paroles relèvent le courage des défaillants et tous n'ont plus qu'un désir : exécuter les ordres de Carval. La nuit est très sombre ; cependant, des cris plus rapprochés indiquent que les naufragés sont dans le voisinage. Bientôt trois hommes apparaissent cramponnés à un mât flottant ; à quelques mètres plus loin surnage un quatrième. Tous sont épuisés par le séjour qu'ils ont fait dans cette eau glacée. Carval les embarque dans son bateau et, avec l'aide de son équipage, use de tous les moyens à sa disposition pour les réchauffer. A ce moment arrive le canot de sauvetage de Saint-Guénolé, qui parvient à recueillir un cinquième homme et apporte par sa présence une assistance efficace à l'équipage de la Sirène. Tous deux continuent leurs recherches, explorant tous les passages qui s'ouvrent entre les écueils ; mais leurs investigations restent sans résultat. Les sauveteurs rentrent alors à Saint-Guénolé.

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, le Patron Carval a reçu le prix fondé par M. Emile Robin, en faveur des patrons pêcheurs, ainsi que la médaille d'or du baron de Joest.

16 décembre 1906 - Sauvetage accompli par L'équipage du «Notre-Dame de la Joie»

(Article du journal « La dépêche de Brest » du 20 décembre 1906)

Après une violente bourrasque, le temps s'étant subitement remis au beau, les pêcheurs appareillèrent lundi matin pour la baie d'Audierne.

En revenant à Saint-Guénolé, la chaloupe «Notre-Dame de Pitié», patron Le Floch, de Kérity, chavira dans les brisants et sombra.

Les hommes de l'équipage se cramponnèrent qui aux rames, qui sur un sac de farine d'arachides et un autre sur les filets. Il était 7 heures du soir, et la nuit était sombre ; ils appelèrent au secours.

L'équipage de «Notre-Dame de la Joie», patron Carval, de Saint-Pierre, entendit les cris et se porta sur le lieu du naufrage. Il fut retardé par un aviron qui se brisa. Il réussit à sauver quatre hommes parmi les brisants.

Pendant ce temps, le canot de sauvetage était lancé et arrivait sur le lieu du sinistre ; il trouva le matelot Calvez entortillé dans un filet. Ce malheureux était sans connaissance ; il voyait le canot et ne pouvait appeler.

Malgré les recherches des deux embarcations on ne put retrouver le matelot Gouliquer et le mousse Joseph Le Lay. Ce dernier avait été enlevé par une lame, après être resté trois quarts d'heure sur le dos du naufragé Thomas Jégou.

Le Calvez, à son arrivée au port, fut transporté chez M. Auffret, patron du canot de sauvetage, où il reçut, toute la nuit, les soins empressés de Mme Auffret. Ce n'est que ce matin que le blessé a repris connaissance.

Gouliquer était célibataire, mais c'était l'unique soutien de sa vieille mère ; il était embarqué du jour même.

Samedi dernier, le mousse, âgé de 10 ans, voulait débarquer pour retourner à l'école. Comme il était l'aîné de 7 enfants et que le père n'avait rien gagné dans l'année, ses parents ne purent satisfaire à son désir.

Nous adressons nos sincères félicitations aux sauveteurs. 

Note KBCP :
Pour ce sauvetage, le patron Carval a reçu le prix fondé par M. Emile Robin, en faveur des patrons pêcheurs, ainsi que la médaille d'or du baron de Joest. 

17 décembre 1906 - Sauvetage d'un naufragé

Le 17 décembre 1906, vers 6 h. 30 du soir, par petite brise de N.-E. et mer très grosse, Auffret fut avisé que l'on entendait des cris de détresse ; aussitôt sorti de chez lui, il n'entendit que cris d'alarme, tant en breton qu'en français. Malgré la furie de la mer et la nuit noire, il fit lancer le canot de sauvetage « Maman Poydenot », dont il est patron depuis si longtemps, et se dirigea du côté de la grande passe d'où venaient les cris. Cette malheureuse passe était si mauvaise qu'elle faisait trembler plusieurs des braves qui étaient avec lui. Arrivé sur le Platen, situé au milieu de cette passe, il reçut trois énormes lames coup sur coup. Auffret, qui gardait toujours son sang-froid, dit à ses hommes : « Ne craignez rien, prenez courage et souquez dur, car nos semblables nous appellent et il faut les sauver. » Sur ces mots, l'équipage prit confiance et agit de toutes ses forces sur les avirons ; mais il faisait très noir et ce n'est qu'à la lueur du phare qu'on vit quelque chose sur l'eau. On s'aperçut que c'était un homme, mais on ne savait s'il était encore vivant. On lui lance un cartahù qu'il ne saisit pas, un aviron non plus. Voyant cela, le patron donne l'ordre de ne plus dire un mot et s'en approche le plus doucement possible ; l'homme était sans connaissance et respirait encore. On le sauva à la main et on l'embarqua par tribord. Continuant sa route vers le port, cherchant toujours s'il n'y avait pas d'autres victimes à secourir, il arrive à quai où il débarque son précieux fardeau.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des Gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot» : Auffret (Louis), patron ; Kervarec (Jean-Marie), Baltez (Vincent), Stéphan (Vincent), Durand (Alain), Tanneau (Thomas), Riou (Sébastien), canotiers, et Cloarec (Jean), Jégou (Isidore), Le Pape (Pierre-Alain), Le Pape (Jean), Nédellec (Thomas) et Bodéré (Jean), canotiers supplémentaires. 
 

Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer,
le 4ème trimestre de l'année 1907 est manquant. Les rapports de sauvetages du 4ème trimestre seront donc tirés d'article de journaux. 


27 octobre 1907 - Bateau de pêche «Notre-Dame-Des-Naufragés»

(Article du journal « La dépêché de Brest » du 28 octobre 1907) 

PENMARC'H

Naufrage  — Hier matin, la chaloupe Notre-Dame des Naufragés, du port d'Audierne, n° 119, patron Tréhuidic, six hommes d'équipage, en sortant du port de Saint-Guénolé avec grand frais du nord-ouest, mer houleuse, a manqué de virer de bord dans la grande passe et s'est jetée sur les roches de l'île Quiniou, à trois encablures environ du port.

L'équipage se trouvant dans une position très critique, on s'est empressé de mettre à l'eau le canot de sauvetage Maman Poydenot, sous la direction du patron Auffret, qui a été assez heureux de recueillir les six naufragés sains et saufs.
Le canot naufragé pourra être réparé. 


26 février 1908 - sauvetage accompli par Alain Guéguen, Jean Stéphan et jean cosquéric

J'ai l'honneur de vous signaler, au nom du Comité, l'acte de dévouement accompli par les patrons Guéguen (Alain), 67 ans, inscrit n° 5.051 ; Stéphan (Jean), 63 ans, inscrit n° 5.077 ; Cosqueric (Jean), 48 ans, inscrit n° 10.108. Voici les faits:

Le 26 courant, vers 11 heures du matin, Guéguen qui se trouvait sur la grève vit une plate chavirer près du Louarn, dans les brisants de Saint-Guénolé. Il court aussitôt vers la grève, trouve Cosqueric et Stéphan qui n'hésitèrent pas à mettre une plate à l'eau et aller au secours de leurs camarades1. Ce n'est qu'au bout de vingt-cinq minutes de nage qu'ils parvinrent à les trouver cramponnés sur la quille de la frêle embarcation et transis de froid. Vers midi, les sauveteurs et les sauvés étaient à terre sains et saufs. La mer n'était pas bien grosse, mais très clapoteuse pour une si frêle embarcation, mais vu le grand âge de Guéguen et Stéphan, leur conduite mérite toute éloge ainsi que celle de Cosqueric.

Stéphan a déjà trois médailles de la Marine et n'est pas à son coup d'essai, aussi le Comité est heureux de signaler ces braves à votre attention.

Le Président du Comité local, Miroux.


Note KBCP :
(1) Les «sauvetés» ont pour nom : Jacques Scuiller, Pierre Berrou et Corentin Bariou. Bien mal leur a pris d'aller faire le tour des cabarets avant d'aller pêcher.
Pour ce sauvetage, Jean Stéphan, patron pêcheur, a reçu la médaille de bronze.
Alain Guéguen et jean Cosquéric ont chacun reçu un diplôme d'honneur.

28 mars 1908 - Assistance à l'entrée des canots par la passe de «Saint-Guénolé»

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que nous avons fait sortir le « Maman Poydenot », lundi 23 mars 1908, à cause des bateaux en vue qui se dirigeaient vers notre port, l'entrée étant impraticable, vu la furie de la mer. Un seul, le « Quatre Frères et Quatre Soeurs », put rentrer on ne sait comment. Voyant cela, notre canot se porta dans le chenal de Gourmilly pour éviter tout accident et être prêt à porter secours.

La mer était tellement furieuse, qu'à plusieurs reprises le « Maman Poydenot » a été presque rempli.

Ne voyant plus de bateaux en vue, nous l'avons rentré et mouillé en rade à 10 heures du matin.

Le Syndic des gens de mer, Le Calvez Secrélaire du Comité local.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Tanneau (Pierre-Marie), patron p. i. ; Stéphan (Isidore), Jégou (Jean-Marie), Jégou (Joseph), Boënnec (Vincent), Auffret (Eugène), Drézen (Guillaume), Coïc (Jean-Marie)-, Nicolas (Jean-Marie), Cosqueric (Jean), Gloaguen (Jean-Guillaume) et Cornec (Michel), canotiers. 
 

23 mars 1908 - Canot en perdition à « Pors-Carn » - Sortie Blanche

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le même jour, 23 mars, à 11 heures du matin, il n'y avait à bord du « Maman Poydenot » que deux ou trois hommes de garde, le reste de l'équipage de la première sortie étant parti se changer, lorsqu'un homme vint en courant dire qu'un bateau de pêche était en perdition à Pors-Carn et que même on voyait deux hommes sur l'eau. Au plus vite, on arme de nouveau le canot pour aller à son secours.

On put sortir avec beaucoup de difficultés, la mer étant toujours furieuse ; le « Maman Poydenot» était balayé à chaque lame. Arrivés au large, en face du corps de garde des douanes, avec un pavillon sur une perche et celui de la douane hissé, on leur fît signe de faire demi-tour, que, par bonheur, c'était une fausse alerte.

Un bateau de pêche était en vue ; Auffret fit cap au large, mais ce bateau ayant changé de direction, il fit route sur le port, toujours avec les mêmes difficultés, et ayant reçu plusieurs paquets de mer ; il était mouillé à 1 heure de l'après-midi.

L'équipage était exténué de fatigue, mais nous sommes heureux d'avoir eu une fausse alerte et qu'il n'y ait pas eu de victimes.

Nous avons laissé le bateau en rade jusqu'à 4 heures du soir ; ne voyant rien en vue et la mer s'étant embellie, nous l'avons rentré dans l'abri.

Au dernier moment, nous avons appris que tous nos bateaux étaient en relâche au Guilvinec.

Le Syndic des gens de mer, Le Calvez, Secrétaire du Comité local.

Armement du canot de sauvetage ce Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Le Donge (Jacques), Stéphan (Jean-Marie), Tanneau (Pierre), Coïc (Jean), Jégou (Joseph), Bouguéon (Pierre), Le Floc'h (Corentin), Auffret (Eugène), Souron (Joseph), Nicolas (Jean-Marie), Boënnec (Vincent), canotiers.

7 mai 1908 - sauvetage accompli par les jeunes ropars et stéphan

Le 7 mai 1908, vers 10 h. 30 du matin, le jeune Tanniou, âgé de 6 ans, s'amusait avec deux petits camarades, les jeunes Ropars (Armand), âgé de 8 ans et demi, et Stéphan (Nonna), âgé de 9 ans, sur le bord d'un réservoir1 qui sert pour l'alimentation d'une usine à Saint-Guénolé.

A un moment donné, le jeune Tanniou glisse et tombe dans le réservoir, profond d'environ un mètre, la tête la première et les pieds hors de l'eau. Les deux enfants, voyant cela, au lieu de s'épouvanter, de se sauver pour chercher du secours, eurent la présence d'esprit et le sang-froid de se coucher à plat ventre sur les rebords du réservoir et de saisir leur petit camarade l'un par les pieds et l'autre par la tête. Non sans peine, ils réussirent à le tirer de sa fâcheuse position. Le jeune Tanniou était suffoqué et aurait infailliblement péri sans la présence d'esprit de ces deux jeunes enfants.

Le Syndic des Gens de Mer, Le Calvez, Secrétaire du Comité local. 

Note KBCP :
(1) Il y a environ quatre ans, un enfant de six ans s'est noyé dans ce même réservoir.
Pour ce sauvetage, Armand Ropars et Nonna Stéphan ont reçu un témoignage officiel de satisfaction du ministre de la Marine.
 

18 juin 1908 - sauvetage accompli par Pierre Simon

Je suis heureux de vous signaler un acte de dévouement accompli par Simon (Pierre), de Lesconil, dans le port de Saint-Guénolé.

Vers 4 heures du soir, le jeune Scuiller, âgé de 7 ans, est tombé d'une plate au milieu du port de Saint-Guénolé. Simon, qui sortait avec l'équipage du « Buves Mad » de Lesconil, n'a pas hésité à se jeter tout habillé à l'eau et nager vers l'enfant qu'il a pu saisir. Il était temps, car il commençait à perdre connaissance. Ce fait s'est passé le 18 juin.

L'équipage s'est dirigé de son côté et les a ramenés sains et saufs à terre.

Le Syndic des gens de mer, Le Calvez, Secrétaire du Comité local.


23 août 1908 - sauvetage accompli par yves gourlaouen et jean buannic

J'ai l'honneur de vous informer que le 23 août, à Saint-Pierre Penmarc'h, les nommés Gourlaouen (Yves) et Buannic (Jean) se sont jetés à l'eau, de la cale, tout habillés, et ont sauvé un enfant de trois ans qui se noyait. Sans leur courageuse intervention, cet enfant aurait certainement péri.

Le Syndic des gens de mer, Le Calvez, Secrétaire du Comité local. 


2 novembre 1908 - sauvetage accompli par yves gourlaouen et henri le gall

J'ai l'honneur de vous signaler un sauvetage accompli par Gourlaouen (Yves) et Le Gall (Henri) dans le port de Saint-Guénolé.

Le jeune Bariou, mousse, âgé de douze ans, puisait de l'eau à bord de son bateau mouillé en rade de Saint-Guénolé, lorsqu'on montant sur le bord il tomba à l'eau et coula. Les deux sauveteurs, témoins de l'accident, s'empressent de sauter dans une plate et réussissent à sauver l'enfant qui avait déjà bu pas mal d'eau.

Gourlaouen a encore participé à un autre sauvetage dernièrement à Saint-Pierre-Penmarc'h.

Le Syndic des Gens de mer, Le Calvez, Secrétaire du Comité local.  

2 novembre 1908 - sauvetage accompli par le douanier kerserho

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance le fait suivant : Dans la nuit du 2 au 3 novembre, vers 11 heures du soir, le préposé des Douanes Kerserho se trouvait de service sur le môle de Saint-Guénolé ; la nuit était sombre. Trois marins du Guilvinec, Le Goff, Cléach et un autre marin prirent une plate pour regagner leur bateau qui était mouillé au large. Ces hommes, pris de boisson, étaient à peine arrivés à une dizaine de mètres environ que la plate chavira et nos trois hommes furent précipités à l'eau.

La mer était haute, et le bout du môle était couvert d'environ 1 m. 80 d'eau. Jeter la ligne Brunel eût été peine inutile; Kerserho quitte sa grande capote et son revolver et se met à l'eau jusqu'à la hauteur de la poitrine, puis lançant la ligne, put en raccrocher un qu'il ramène à terre. Pendant ce temps, il appelle à son aide, et le sous-brigadier Le Doll vient pour lui prêter main-forte, et le deuxième marin est ramené à terre.

Le troisième, moins ivre probablement, réussit à nager jusqu'au môle ; Kerserho descend l'escalier en fer et aide ce marin à monter.

Après s'être réchauffés un peu au poste, ces marins ont regagné leur bord, en remerciant le brave employé à qui ils doivent la vie, se promettant à l'avenir de boire un peu moins. Je me suis empressé d'aller féliciter le brave préposé.

Le Syndic des Gens de mer, Le Calvez, Secrétaire du Comité local.  

23 décembre 1908 - Sauvetage de l'équipage d'une plate

Le 23 décembre 1908, vers 3 heures de l'après-midi, le patron Auffret fut prévenu qu'une plate, montée par trois hommes, venait de chavirer dans les brisants si dangereux de l'île Conq. En l'espace de 6 minutes, le canot fut lancé et se trouva bientôt près du lieu du sinistre. Les débuts ne furent pas trop durs, mais, à la passe, on trouva une mer furieuse qui n'arrêta pas nos braves canotiers. Non loin de là, ils aperçurent un homme sur l'eau, près de Men-Jan ; on se dirige vers lui et on a le bonheur de le recueillir. C'était le nommé Boennec (Vincent), qui n'en pouvait plus et même qui a déclaré qu'il ne savait plus où il était, ni qui l'avait sauvé. Heureux d'avoir sauvé un des naufragés, nos canotiers, toujours aux aguets, distinguent un point noir qui surnageait à quelque distance. Auffret encourage ses hommes et parvient, au prix de grandes difficultés, à recueillir une seconde victime ; c'était le nommé Souron (Pierre), qui, accroché à la plate, était aussi à sa dernière extrémité. Une fois embarqué, Souron dit qu'il y avait un troisième naufragé. Le patron, par une manœuvre habile, vire de bord et côtoyant les brisants, malgré les paquets de mer, il suit la côte, présumant que l'homme a été entraîné de ce côté. On le vit, en effet, mais si près des terres, qu'il était impossible d'y aller à cause du manque d'eau.

Devant l'impossibilité de lui porter secours, le patron dut rentrer dans le port la mort dans l'âme. Mais en arrivant à terre il dépêcha un homme de bonne volonté pour explorer le rivage.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Tanneau (Guillaume), sous-patron; Tanneau (François), Jégou (Joseph) canotiers, Auffret (Eugène), Souron (Louis), André (Jean), André (Noël), Le Pape (Guillaume), Souron (Jean), Tanter (Pierre), Drézen (Thomas) et Jégou (Jean) fils, supplémentaires.

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(Article du journal « La dépêché de Brest » du 29 décembre 1908)

Le canot «La Joie», du port de Saint-Guénolé monté par trois hommes d'équipage, faisant la pêche aux mulets, a chaviré par grosse mer.

Des cris « Au secours ! » ayant été entendus par M Auffret fils, le canot de sauvetage Maman Poydenot de la station de Saint-Guénolé fut mis à l'eau, sous l'habile direction du patron Auffret. Malheureusement, le patron Cossec, du canot «La Joie», âgé de 34 ans, père de famille de deux enfants, a disparu et son corps n'a pas encore été retrouvé.

Malgré d'actives recherches parmi les brisants, énormes à cet endroit, le canot de sauvetage a dû rentrer au port avec les deux sauvetés, Boënnec et Souron, qui, après des soins énergiques, ont pu être ramenés à la vie.

Le père du malheureux Cossec a été noyé à l'entrée de Saint-Guénolé, il y a quelques années.

On se rappelle que Cossec a eu trois enfants asphyxiés dans un incendie qui s'était déclaré chez lui, alors qu'il était en mer et quo sa femme était au doué. 

Note KBCP (Compléments d'information) : 
(Article du journal «La dépêche de Brest» du 1er janvier 1909)

PENMARC'H

Funèbre découveirte. — Le cadavre du patron Cossec, qui avait disparu dans le naufrage survenu le 23 décembre, près de l'île Conq, à l'entrée de Saint-Guénolé, a été trouvé, hier matin, à la grève entre la chapelle N.-D. de la Joie et le port de Saint-Guénolé, par deux ouvriers se rendant à leur travail.
Le permis d'inhumer a été délivré et les obsèques ont eu lieu le même jour, à trois heures du soir au cimetière de Penmarch.

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(Article du journal «La dépêche de Brest» du 8 mars 1909)

MARINE

Auffret, matelot, inscrit à Quimper, chevalier de la Légion d'honneur, déjà titulaire de d'eux médailles d'argent de 2ème classe, d'une médaille d'argent de 1ère classe ; d'une médaille d'or de 2ème classe ; médaille de bronze à Tanniou, matelot, inscrit à Quimper, déjà titulaire d'un témoignage officiel de satisfaction, et une médaille de bronze à Tanneau, matelot, inscrit à Quimper, déjà titulaire d'une médaille de bronze ; J. Souron, Le Tanter, L. Souron, Auffret, Jégou, Le Drézen, Le Pape, Noël Andro, Pierre Andro, ont chacun reçu un témoignage officiel de satisfaction ; Jégou, matelot, inscrit à Quimper, déjà titulaire d'une médaille de bronze, gratification de 15 fr.

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(Article du journal «La dépêche de Brest» du 29 Avril 1909)

Pour ce sauvetage, le patron Auffret a également reçu le prix Chauchard.

22 avril 1909 - Assistance à l'entrée des canots par la passe de « Saint-Guénolé »

J'ai l'honneur de vous informer que nous avons fait sortir le «Maman Poydenot », afin de protéger l'entrée d'une quinzaine de bateaux qui ont été pris au large par la tempête du S.-O. et la mer démontée.

Grâce à l'assistance du canot, nous n'avons eu aucun accident à déplorer.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Tanneau (Pierre), patron ; Jégou (Joseph), Riou (Sébastien), Durand dit Robin (Jean-Louis), Bougniou (Pierre), Le Pape (Pierre), Stéphan (Isidore), Coïc (Jean-Marie), Cornec (Michel), Tual (Jean), Gloaguen (Guillaume) et Auffret (Eugène), canotiers.

  

26 mai 1909 - Sauvetage de l'« albertine »

Le 26 mai 1909, vers 7 heures du matin, on signalait un bateau naviguant dans les dangers près de Groumilly, récifs très dangereux. Aussitôt prévenu, le patron Auffret fit lancer le canot. La mer était démontée et le vent soufflait en tempête du N.-O. Le lancement fut vite fait ; mais ce fut avec beaucoup de difficultés, balayés par la mer à chaque lame, que nous pûmes arriver au Groumilly. Le canot en détresse était encore à la voile et l'on se croyait sûr d'arriver à temps ; mais, hélas ! la voile s'amenait bientôt, et on le vit mouiller, pour attendre notre secours. A ce moment, une lame énorme s'abattit sur lui et le fit sombrer. L'état de la mer ne nous permettait d'avancer que péniblement. Le brigadier aperçut alors une tête surnageant hors de l'eau, c'était le patron Le Cléach (Jacques) qui était resté engagé dans ses filets. Nous arrivâmes à temps pour le dégager. Puis nous nous mîmes à explorer les lieux, mais nous n'avons rien vu. L'homme, qui était sans connaissance, pour ainsi dire, fut ramené au plus vite à terre, où on lui fit donner tous les soins nécessaires.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Auffret (Louis), patron ; Le Floch (Alain), Baltez (Vincent), Biger (Jean), Le Drézen (Guillaume), Tanniou (François), Riou (Sébastien), Kervarec (Jean-Marie), Cornec (Michel), Le Donge (Jean), Guéguen (Pierre) et Tanneau (Thomas), canotiers. 
 

4 octobre 1909 - Sauvetage du canot « Folkestone »

J'ai l'honneur de vous informer que le 4 octobre, à 10 h. 55 du matin, le canot « Folkestone n° 2216 » a chaviré dans la passe de Saint-Guénolé ; tout l'équipage a été sauvé par un autre bateau qui se trouvait à proximité. Le canot a été lancé au plus vite et a protégé la rentrée des bateaux comme la mer était grosse.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, syndic des gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Le Floch (Alain), faisant fonctions de patron ; Le Donge (Jean), Stéphan (Jean), Biger (Jacques), Le Pape (Jean), Biger (Jean), Coïc (Jean), Hélias (Nonna), Drézen (Dominique), Loussouarn (René), Jégou (Jean), Stéphan (Vincent), matelots.


Note KBCP (Compléments d'informations) :
(Article du journal «La dépêche de Brest» du 6 octobre 1909)

PENMARC'H Un sauvetage. — Hier malin, à 10 h. 55, le vent soufflait en tempête et la mer était grosse. Le canot de pêche Folkestone n° 2216, du port de Kérity-Penmarc'h, monté par Robert Le Gars, patron ; Jean Cloarec, Guillaume Berrou, Le Plouzennec et le novice Paul Stéphan, revenant de la pêche en baie d'Audierne, a sombré à Saint-Guénolé, entre les Trois-Pieds et Men-Creiz. L'alarme a été donnée et les sauveteurs sont accourus. Jean Stéphan père, âgé de 65 ans, déjà titulaire de plusieurs médailles de sauvetage, dont la dernière en or, de 2e classe, et le prix Durand, qu'il a reçu l'année dernière, s'est amarré sous les aisselles avec un câble qu'il avait avec lui, et est entré courageusement dans la mer, parmi les nombreux brisants énormes en cet endroit. Après avoir été roulé et couvert plusieurs fois par les lames, il a réussi à saisir le matelot Guillaume Berrou, dit « Koc'h Marc'h », qui avait les pieds engagés à bord du bateau naufragé, et l'a ramené à terre. Pendant ce temps, Louis Gloaguen, âgé de 30 ans, patron pêcheur à Saint-Guénolé, muni également d'un câble qu'il s'est amarré sous les aisselles, s'est mis à l'eau et a réussi dans les mêmes conditions que Jean Stéphan à saisir le novice Paul Stéphan, qui avait la tête engagée dans les filets de sardine, qu'il dut couper avec son couteau pour le dégager et le ramener à terre. Le patron Le Gars était sauvé avec mille difficultés et parmi les brisants avec un petit canot monté par Pierre Tanneau, patron matelot. Les matelots naufragés Le Plouzennec et Cloarec, ce dernier blessé légèrement à la tête par la chute du mât de misaine, ont réussi à gagner la côte à la nage et, malgré leur état de faiblesse, ont tenu à rester sur les lieux pour concourir au sauvetage de leurs camarades. Pierre Souron et Laurent Stéphan sont aussi entrés dans l'eau et ont concouru au sauvetage en tenant les bouts des câbles à la grève. A citer également parmi les sauveteurs les gendarmes Pierre Pennée, de la brigade de Brest, et Gentil, de la brigade de Châteauneuf-du-Faou. Le canot de sauvetage de la station de Saint-Guénolé a été mis à l'eau par un équipage provisoire et a porté assistance pour la rentrée des autres bateaux.
 
Pour ce sauvetage, MM. Stéphan, Le Plouzennec, Gloaguen, Tanneau, Hélias et Cariou, inscrits à Quimper, ont reçu un témoignage officiel de satisfaction. 

6 octobre 1909 - assistance à l'entrée des canots par la passe de « Saint-guénolé »

J'ai l'honneur de vous informer que notre canot « Maman Poydenot » a été lancé le 6 octobre vers 12 h. 20 pour aller protéger la rentrée des bateaux sardiniers, le vent étant très fort du Sud-Ouest et la mer très grosse, aucun accident à signaler.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Riou (Sébastien), patron ; Cosquer (Laurent), Hélias (Nonna), Souron (Pierre), Stéphan (Jean-Louis), Souron (Louis), Stéphan (Isidore), Stéphan (Vincent), Tanneau (Thomas), Stéphan (Laurent), Le Pape (Pierre), Souron (François), matelots.  


Dans les Archives des Annales du sauvetage en mer, les 1er et 3ème trimestres de l'année 1910 sont manquants. Les rapports de sauvetages des 1er et 3ème trimestres seront donc tirés d'article de journaux.


15 avril 1910 - Naufrage du canot « Piquer »

Le 15 avril 1910, le bateau de pêche « Piquer n°2841 », de Guilvinec, sombre près de la Jument.

(Mention de la sortie du « Maman-Poydenot » relevée sur le tableau des sorties du Canot de Sauvetage de « Saint-Guénolé »)

11 juillet 1910 - Sauvetage accompli par le novice Rolland

(Article du journal « La dépêche de Brest » du 26 septembre 1910)

11 juillet 1910. Rolland, novice, inscrit à Quimper, a sauvé un enfant tombé à l'eau dans le port de Saint-Guénolé-Penmarc'h. Pour ce sauvetage, il a reçu un témoignage officiel de satisfaction. 


14 octobre 1910 - Naufrage du « Saint-Thual » - Sortie blanche

J'ai l'honneur de vous informer que notre canot « Maman Poydenot » a été lancé vers 3 h. 30 de l'après-midi, le 14 octobre 1910, sur les signaux du sémaphore. Au plus vite le canot prend la mer et se dirige vers les parages signalés par le sémaphore.

Après une heure de marche environ, rendue très difficile par la mer démontée et un vent furieux, le patron aperçoit un bateau coulé, n'ayant que son mât de misaine hors de l'eau. Après en avoir fait le tour, il reconnut qu'il ne restait plus personne à bord : Les canots de sauvetage, de Saint-Pierre et de Kérity étaient sur les lieux.

Après d'infructueuses recherches, notre canot revint au port après avoir embarqué plusieurs paquets de mer.

Nos marins étaient exténués, et notre jeune patron Riou a fait preuve de sang-froid et d'habileté pour ses débuts.

Le Secrétaire du Comité local, Le Calvez, Syndic des gens de mer.

Armement du canot de sauvetage « Maman Poydenot » : Riou (Sébastien), patron ; Le Floch (Alain), Bariou (Pierre-Marie), Dréau (Denis), Berrou (Guillaume), Jégou (Joseph), Tanneau (Thomas), Cornec (Michel), Jégou (Isidore), Tanneau (Pierre), Le Donge (Jean), Brice (Pierre), canotiers.