SAUVETAGES DE LA STATION DE SAINT GUÉNOLÉ ( 1911 - 1920 )

Vous trouverez ci-après, la liste commentée des sauvetages réalisés par le canot de sauvetage de la station de Saint-Guénolé, mais aussi des sauvetages réalisés par de courageux particuliers de Saint-Guénolé et même aussi quelques informations diverses.

A noter : 
Les dates indiquées ne sont pas toujours au jour près. Je les ai rectifiées par recoupements dans la grande majorité des cas. Les noms des protagonistes est parfois fantaisiste, exprimés approximativement ou phonétiquement. Je les ai rectifiés par recoupements et connaissance des noms locaux...

Les commentaires et informations sont tirés des Annales du Sauvetage en Mer (ou des articles de la presse locale tels Ouest-Éclair, Le Finistère, la Dépêche de Brest, etc).

Code des couleurs :

Les sauvetages effectués par le canot de sauvetage
Les actes de sauvetage non effectués par le canot de sauvetage
Les sorties "blanches" du canot de sauvetage et autres informations diverses

27 mai 1911 - Mort de Louis Auffret, ancien patron du canot de sauvetage de «Saint Guénolé»


Article du journal «La dépêche de Brest» du 29 mai 1911)


PENMARC'H

La mort d'un brave. — M. Louis Auffret, chevalier de la Légion d'honneur, ancien patron du canot de sauvetage de Saint-Guénolé-Penmarch, vient de succomber. Toute la population maritime du pays, surprise douloureusement par la brusque disparition du vieux brave, porte le deuil du défunt qui, durant 25 ans, a disputé à la « gueuse » tant de vies humaines. 

L'inhumation a eu lieu, hier dimanche, à Penmarc'h, en présence d'une grande affluence de pêcheurs. 



2 Novembre 1911 - Assistance à l'entrée des canots par la passe de «Saint-Guénolé»

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le canot « Maman-Poydenot » a été lancé le 3 novembre, pour protéger la rentrée de plusieurs bateaux de pêche. La mer était démontée, et il tempêtait de la partie Ouest, et la passe impraticable.

Nous n'avons heureusement aucun accident, mais la présence de notre bateau en a évité.

1° Le canot « Saint Guénolé » a été démâté ;
2° Le canot « Liberté » a été chargé par une lame ;
3° Le canot « Petit Père » a eu un homme enlevé qui a été immédiatement rattrapé.

Le Secrétaire du Comité, Le Calvez, Syndic des gens de mer.  


2 Décembre 1911 - Assistance à l'entrée des canots par la passe de «Saint-Guénolé»

J'ai l'honneur de vous informer que, le 2 décembre, nous avons fait sortir le canot « Maman-Poydenot », pour protéger la rentrée de sept bateaux de pêche, la mer étant démontée.

Aucun accident n'est survenu grâce à la présence du bateau.

Le Secrétaire du Comité, Le Calvez, Syndic des gens de mer.

3 décembre 1911 - Assistance à l'entrée des canots par la passe de «saint-guénolé» 

J'ai l'honneur de vous donner suite à mon télégramme du 5 décembre. Le temps s'étant adouci dans la nuit, plusieurs bateaux sont sortis de nouveau le dimanche. Vers midi, le vent a repris et la mer était démontée. Le bateau la « Lorraine » a manqué de remplir ; n'hésitant plus, le Comité fait lancer à nouveau le canot, pour protéger l'entrée des autres bateaux.
A 8 heures du soir, tous les bateaux étaient rentrés moins un, qui était resté à Audierne.
La mer restant toujours-grosse, on décide de laisser le canot à flot.

Le Secrétaire du Comité, Le Calvez, Syndic des gens de mer. 


6 janvier 1912 - Sauvetage du trois-mats Antoinette

Extrait des rapports de M. le Directeur des Douanes de Brest et de ceux des comités locaux de Saint-Guénolé, Kérity-Penmarc'h et Saint-Pierre-Penmarc'h.

Le 6 janvier dernier, dans l'après-midi, le trois-mâts goélette nantais "Antoinette", capitaine Boutin, abandonné par le remorqueur (anglais "Warrior" commandé par le cpt Cowes) qui l'avait conduit, se trouvait en perdition dans la baie de la Torche. Les canots de sauvetage de Kérity, de Saint-Pierre et de Saint-Guénolé avaient été retirés de leurs abris en vue de porter, si possible, secours au navire en détresse qui, ballotté par d'énormes lames et chassé par le vent, dérivait vers la pointe de la Torche. Les équipages des embarcations de sauvetage, faisant traîner leurs canots par des chevaux, s'efforçaient en vain de parvenir en face du navire "Antoinette" ; mais celui-ci, sous l'effort irrésistible de la tempête, fuyait le long de la côte.
Le sous-brigadier Le Brec, de Kérity, mis au courant de l'événement, s'empressait de faire appel au concours des préposés Kermorvan et Cariou, seuls agents disponibles à ce moment, et préparait le canon porte-amarre avec le chariot et tous les engins nécessaires. Ayant obtenu l'aide de quelques marins pêcheurs, nos agents partaient à leur tour au pas de course à la poursuite du navire en péril. Cette petite troupe arrivait à 4 h 30 du soir à la pointe de la Torche et y rejoignait les canots de sauvetage que l'état de la mer ne permettait pas de mettre à l'eau. D'ailleurs, le trois-mâts avait disparu, toujours chassé par la tempête. Le syndic de la marine, qui accompagnait les canots, déclara au sous-brigadier que ceux-ci ne pouvaient pousser plus loin, ajoutant que, d'après ses prévisions, l'"Antoinette" devait échouer entre Plovézet et Audierne.
Le Brec ne se découragea point et, persistant dans son entreprise, stimula le zèle de ses compagnons qui, traînant le canon et le matériel, reprirent leur course le long de la côte, tantôt dans les dunes, tantôt par de mauvais chemins. Après avoir parcouru une distance de 12 kilomètres en deux heures d'une marche exténuante, les sauveteurs arrivaient enfin à 5 h. 30 en vue du navire alors naufragé. Le trois-mâts "Antoinette", drossé par le vent contre la côte, talonnait avec violence et son équipage réuni sur le pont attendait avec anxiété qu'un secours lui vînt du rivage. Malgré la distance relativement courte de la terre au navire, l'état de la mer était tel qu'il était impossible de mettre à flot aucune des embarcations de l'"Antoinette". Cependant, les vagues balayaient le pont, l'eau montait dans la cale, et, seule, l'impossibilité d'exécution arrêtait le capitaine dans la décision qu'il avait prise d'évacuer son navire. Une bouée de sauvetage lancée du bord, était parvenue à terre grâce au vent et au courant. Mais bien que cet engin, relié à l'"Antoinette" par une mince corde, eût pu être saisi par les canotiers de Saint-Guénolé, l'absence de matériel s'opposait à toute manœuvre de sauvetage.
La petite troupe de Le Brec arrivait à ce moment, et son chef, sans perdre un instant, prenait aussitôt les dispositions nécessaires. La présence de la bouée évita la nécessité de recourir au canon pour établir la liaison entre le navire et la terre. En halant à bord la ligne qu'il avait lancée, l'équipage de l'"Antoinette" ramena un cordage plus fort fixé par Le Brec. De nouvelles manœuvres permirent d'établir un va-et-vient complet et, grâce à l'emploi de la bouée-culotte, l'équipage en danger put enfin quitter sa pénible position et parvenir à terre. Ce sauvetage nécessita trois heures de lutte et d'efforts, pendant lesquelles les agents des douanes, les patrons des canots de sauvetage et quelques canotiers, arrivés en état de transpiration sur les lieux, restèrent plongés dans l'eau jusqu'à la ceinture, subissant le choc des lames, et parfois obligés de se retenir aux cordages de secours, pour n'être pas enlevés.
L'obscurité complète augmentait les difficultés d'une manœuvre exécutée au moment où la mer était dans son plein et où la tempête atteignait son maximum de violence.
Quatorze hommes furent ainsi sauvés sans accident ; seul, le mousse, indisposé, fut recueilli par un riverain ; le reste de l'équipage accompagna nos agents à Kérity, où ils parvinrent à 10 h.30 du soir.
Les naufragés trouvèrent dans cette localité tous les soins et les réconfortants nécessaires, et des lits furent mis à leur disposition, notamment chez M. Coquelin, maître d'école. Ils devaient leur salut au courage et à la ténacité de Le Brec et de ses auxiliaires.

Pour ce sauvetage, TOUS les protagonistes ont reçu un témoignage de satisfaction de la part du ministre de la Marine. Et plus particulièrement le sous-brigadier Léon-Eugène-Marie Le Brec qui obtint le prix Emile Robin accordé par la SCSN (100 fr).

Pour en savoir plus Le naufrage de l'Antoinette


Trois-mats Antoinette © Charrouin-Méhu

30 septembre 1912 - Sauvetage de 8 équipages.

Le 30 septembre, par une furieuse tempête d'Ouest, apercevant non loin de la côte des bateaux désemparés cherchant à se réfugier à Pors-Carn, nous lançâmes au plus vite, vers 2 h. 30, le canot « Maman Poydenot ».

Après avoir franchi la passe, avec bien des difficultés, nous vîmes, à une distance d'environ 1 kilomètre, un bateau toutes ses voiles déchirées, pavillon à mi-mât, demandant du secours.

Nous lui fîmes des signes d'encouragement et nous nous dirigeâmes sur lui au plus vite.

Nous l'accostâmes non sans difficulté, car la mer était démontée. Après avoir pris l'équipage composé de sept hommes, comme nous ne pouvions regagner le port de Saint-Guénolé, nous nous dirigeâmes sur celui de Pors-Carn et nous débarquâmes les naufragés sains et saufs.

Dans l'anse sablonneuse de Pors-Carn étaient venus se réfugier plusieurs bateaux qui, la plupart, leurs voiles arrachées, ne pouvaient plus lutter contre la tempête, les équipages demandaient au plus vite à être mis à terre. C'est ainsi que nous débarquions sept équipages, chacun de six et sept hommes. Une heure après environ leurs bateaux coulaient.

Un huitième bateau, plus éloigné que les autres, nous dit une première fois d'attendre, espérant pouvoir se rapprocher de terre ; mais devant l'impossibilité d'exécuter cette manœuvre, il ne tarda pas, un grain furieux survenant, à nous faire signe de venir à son secours.

Nous y allâmes immédiatement et, après avoir pris les six hommes qui le montaient, nous les mîmes à terre sains et saufs comme leurs camarades.

Une demi-heure après, ce bateau coulait et, était jeté à la côte brisé.

Il était environ 7 heures, la nuit commençait à tomber, on nous dit qu'il restait encore en mer trois autres bateaux.

Nous retournâmes immédiatement avec courage à la mer tout trempés, exténués.

Après avoir passé une heure environ à explorer en vain la baie, nous jugeâmes que ceux qui s'étaient réfugiés dans ces parages devaient être à la côte, aucun bateau de pêche ne pouvant plus résister.

La mer descendait et nous échouâmes le canot vers 9 heures du soir. Puis, laissant deux gardiens, nous allâmes nous changer, nous revenions bientôt avec le matériel nécessaire pour tirer le canot en dehors de la pleine mer et en sécurité.

Ces précautions prises, l'équipage allait se reposer à minuit.

Le Secrétaire du Comité de Sauvetage, Le Calvez, Syndic des Gens de Mer.


Après le désastre © G. Cornou

22 avril 1913 - Sauvetage accompli par Stéphan, Calvez, Scuiller, Souron et Durand

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 23 Avril 1913)

Une jeune bigoudenne se noie au rocher
Levainville. — Trois invités échappent par miracle à la mort


Cette pointe de Penmarch qui, en raison de son caractère pittoresque et de son panorama unique sur toute la côte armoricaine, attire nombre de touristes, a été témoin hier soir, d’un événement tragique, qui a fait une victime.

Les invités de la noce Fichoux s’étaient rendus sur les rochers qui surplombent la mer près de l’endroit où se trouve un petit monument commémoratif, celui qui relate en son écriteau brutal, la disparition, en 1870, de la famille de M. Levainville, préfet de la Manche, composée de cinq personnes, écriteau auquel il faudra ajouter un nom.

Deux couples plus hardis que les autres (ils comportaient deux marins de l’État), s’aventurèrent un peu plus au bord qu’ils ne l’aurait fallu, en raison de la mer très forte et du flot montant, pour la marée de sept heures.

« Soudain, nous dit le marin-pêcheur Jean-Louis Stéphan, qui, avec ses camarades Pierre Durand, Scuiller, Thomas Calvez et Pierre Souron, montait la barque «Saint-Guénolé», qui sauveta la victime, une lame sourde recouvrit le rocher, et quand la vague fut retombée, nous vîmes de loin des coiffes et des cols bleus flotter un instant. A force de rames, à travers les brisants, nous nous dirigeâmes le plus rapidement possible vers les rochers où se tenait le reste des invités, poussant des clameurs et ne pouvant porter secours aux malheureux qui se débattaient contre la mort.

« Un breveté nommé Gréguer, avait saisi par le pied une bigoudenne et fortement accroché à un roc, put ne point lâcher prise, tandis que son camarade explorait l’eau dans laquelle avait disparu une jeune fille de Pont-l’Abbé -— la noce venait du canton — Marie-Anne Gourmelin, domestique chez M. le docteur Lecoz, et originaire de Quimper.

« Nous-mêmes en arrivant à proximité des « naufragés », nous nous jetâmes à l’eau, et quelques instants après, j’étais assez heureux pour saisir par les jupes celle que nous croyions encore en vie.

« La hisser à bord, la délacer, et tenter de lui insuffler de l’air ne demanda que quelques secondes. Un médecin qui, de loin, avait vu l'accident, arrivait en tentait des inhalations d’éther, mais la mer n’avait rendu qu’un cadavre au crâne fendu par un roc, à la figure toute sanglante. Notre rôle était terminé et il ne nous restait plus qu’à conduire le corps à terre, ce que nous fîmes. »

Mais ce que n’ajoute pas Jean-Louis Stéphan, c’est que lui et ses camarades n'ont pas hésité à risquer eux aussi beaucoup pour porter secours à leur semblable en danger grave et qu’il convient, ici, de les féliciter de leur initiative.

Le corps de Marie-Anne Gourmelin demeura à Saint-Guénolé toute la soirée, veillé par plusieurs personnes de la noce Fichoux, désolés de voir finir ainsi une journée si bien commencée.

Les trois autres imprudents en avaient été quittes pour un bain forcé et un instant fort dangereux.

Après un transport de bière, qui eut lieu dans la matinée, les obsèques de cette Pont-l'Abbiste d’adoption, qui était fort connue et très appréciée de ses patrons, furent célébrées l’après-midi, à cinq heures, au canton, au milieu d’une assistance fort nombreuse et toute émue, ayant tenu à apporter à M. Gourmelin, cantonnier-chef de Pont-l’Abbé, l'expression de leur sympathie à une heure très cruelle pour lui et les siens. 


(Article du journal «La dépêche de Brest» du 26 juillet 1913)

Stéphan, Calvez, Scuiller, Souron et Durand marins pêcheurs, inscrits à Quimper, témoignage officiel de satisfaction : se sont portés en canot au secours d'une jeune fille enlevée du rivage par une lame et noyée, en s'exposant au milieu des brisants de l'entrée du port de Saint-Guénolé-Penmarch, le 22 avril 1913. 


20 mai 1913 - Le mémorial des sauveteurs de france est accordé aux stations de kérity et saint-guénolé

(Article du journal Le Matin du 20 Mai 1913)

Le comité qui a été constitué sous la présidence d'honneur
de M. Pierre Baudin, du vice-amiral Duperré et de M. Paul Doumer 
et sous le haut patronage de M. Poincaré a attribué hier
à la commune de Kérity-St Guénolé (Finistère)
LA COUPE DE L'HEROISME
offerte par le Matin aux sauveteurs de la mer


Dans notre numéro du 29 avril dernier, nous avons annoncé que le Matin voulait dédier aux marins-sauveteurs de France une "coupe de l'héroïsme" afin de perpétuer en face du pays le souvenir de leurs magnifiques dévouements : Ici-même, nous avons publié l'image du monument actuellement exposé au Salon des artistes français, que le grand orfèvre Pierre Falize a créé, sur notre demande, pour faire ce beau rêve vivant.
Nous avons annoncé que chaque année une commission serait convoquée au Matin afin d'examiner les actes accomplis par nos sauveteurs français du littoral au cours des derniers douze mois. Nous avons dit que, pour orienter le choix de ce jury d'honneur, deux titres seuls vaudraient : le tragique de l'occasion et la supériorité du courage. Sitôt cette nouvelle connue, de tous les points du littoral, des lettres, des rapports nous ont été adressés. Administrateurs de la marine, gens de mer, présidents de sociétés de sauvetage, maires de communes et de bourgs écrivaient pour dire que le Matin était allé à leurs cœurs et pour lui soumettre les faits de sauvetage dont ils avaient été les collaborateurs ou les témoins. Devant cette réponse de l'héroïsme à notre geste d'admiration, nous avons pensé qu'il convenait de prier le plus haut magistrat de la République française d'honorer de sa bienveillance une initiative qui a pour but de propager en France le culte du sacrifice.
M. Raymond Poincaré nous a répondu qu'il accordait son haut patronage au Comité chargé d'attribuer annuellement aux sauveteurs marins les plus méritants, la récompense que leur vaillance a conquise. Au nom de nos gens de mer et au nôtre, nous lui exprimons ici notre gratitude.
D'autre part, M. Pierre Baudin, ministre de la marine, le vice-amiral Duperré et M. Paul Doumer ont accepté la présidence d'honneur de ce comité.
La présidence effective a été attribuée au lieutenant de vaisseau en retraite Granjon de Lépiney, administrateur délégué de la Société centrale de sauvetage des naufragés. Les autres personnalités qui nous ont fait l'honneur de former cette commission sont :
M. Delanney, préfet de la Seine ; M- Joannès-Couvert, président de la chambre de commerce du Havre ; M. Charles-Roux, président de la Compagnie générale transatlantique ; M. Paul Cloarec. capitaine de frégate en retraite, président de la Société des hospitaliers-sauveteurs bretons ; M. Félix Adam, président de la Société humaine et des sauvetages de Boulogne-sur-Mer. Secrétaire M. Hugues Le Roux.
Cette commission s'est réunie hier à trois heures dans les bureaux du Matin afin d'entendre la lecture du rapport qui lui a été présenté par son secrétaire. Cinq sauvetages d'un éclat exceptionnel, accomplis au cours de l'année 1912, ont été soumis au vote et à l'appréciation des membres du comité.
Le secours apporté, le 10 mars 1912, au Grau-du-Roi (Gard), par le patron Palanque, se portant à l'aide du trois-mâts italien Antonio-Padre.
Le sauvetage des cinq naufragés du canot de pêche Les-Deux-Frères-Républicains, accompli le 18 mars 1912 par le patron Coic, du canot Amiral-de-Maigret; de Lesconil (Finistère).

Les sauvetages accomplis le 30 septembre 1912, sur la côte de Penmarc'h
1° Par le canot de sauvetage de Saint-Guénolé, Maman-Poydenot, de la Société centrale de sauvetage des naufragés, patron Riou, qui sauva au large, l'équipage d'un bateau de pêche, puis travailla à mettre à terre 8 équipages de barques en perdition, en tout 52 hommes.
2° Par Joseph Jégou, patron du canot de sauvetage de Kérity, qui sauva au large les sept hommes de l'Eole, puis, dans la baie de Pors-Carns, mit à terre 21 hommes, formant les équipages de barques en perdition
3° Le sauvetage de 7 équipages en détresse, organisé avec une petite baleinière, la-Marguerite, par 12 marins, dont on a les noms.

4 novembre 1913 - Assistance à l'entrée des canots par la passe de saint guénolé

Le 4 novembre dernier, notre brave patron Riou, toujours en éveil, vint nous prévenir qu'il serait urgent de lancer le canot « Maman Poydenot », la mer étant démontée et calme plat. A 4 heures, le lancement fut fait avec rapidité et le canot se porta dans le chenal où ils étaient obligés de passer, pour venir au port ; trois furent remplis, entre autres le « Sainte Anne d'Auray n° 1903 », qui a été accompagné jusque dans le port avec notre patron et son équipage.

Notre canot est ressorti ensuite malgré la fureur de la mer, mais bientôt, ne voyant plus aucun bateau dehors, et étant certain que tous ceux du pays étaient rentrés, il est rentré lui-même à 8 h. 30, le patron et son équipage trempés jusqu'aux os et très fatigués.

Le Secrétaire du Comité de Sauvetage, Le Calvez, Syndic des Gens de Mer.  

29 février 1914 - Sauvetage accompli par Pierre Bonnec, Guillaume Le Donge, Jean Le Pape et Vincent Baltès

Un canot sombre. — Dimanche, vers trois heures de l'après-midi, le canot «Gentlemen», numéro 3066, du port de Saint-Guénolé monté par Alain Hélias, 18 ans, et Alain Péron, du même âge, revenait de la pêche, lorsque, dans la passe ouest, une lame se brisa sur la frêle embarcation et la fit sombrer. Heureusement, un autre canot, monté par Pierre Bonnec, Guillaume Le Donge, Jean Le Pape et Vincent Baltès et qui se trouvait à proximité, réussit à les sauver. Toutes nos félicitations à ces braves et courageux sauveteurs. 

20 mars 1914 - Assistance a bateau en difficulté à « Pors-Carn »

Ce 20 courant, vers 5 h. 45 du matin, à la première clarté du jour, nous découvrîmes à environ 1 mille au Sud 1/4 Sud-Ouest des rochers de Saint-Guénolé, un bateau désemparé par la tempête qui avait sévi toute la nuit. Immédiatement, je me rendis dans la maison-abri pour présider aux préparatifs de départ pour Pors-Carn.

Des chevaux furent attelés au plus vite et le « Maman Poydenot » partit par la route.

Arrivés à proximité du lieu de lancement, nous apprîmes que l'équipage du bateau naufragé venait d'atterrir avec une plate et un va-et-vient installé par les hommes présents.

La pitié nous prit de voir ces hommes trempés, exténués de fatigue ; et, sur la demande des membres du Comité présents, je m'offris bien vite à mettre ma maison à leur disposition ; ils y trouvèrent tout le nécessaire : lits, effets de rechange et réconforts. Aucun autre bateau ne se trouvant plus dans ces parages, nous retournâmes aussitôt à Saint-Guénolé, craignant que d'autres bateaux qui se trouvaient en face du bourg n'eussent encore besoin de secours. Fort heureusement, les vents du Sud-Ouest sautèrent tout à coup à l'Ouest et ces bateaux purent doubler la pointe de Penmarch. Après m'être assuré que les bateaux qui pouvaient encore se trouver en mer n'avaient plus rien à craindre, je fis rentrer le canot dans son abri vers 9 heures du matin.

Le Président du Comité de Sauvetage, Miroux. 
 

3 mai 1914 - Sauvetage accompli par Jean Coupa

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 5 mai 1914)

En retirant des filets dimanche soir, à six heures, Jean Stéphan, 18 ans, est tombé à la mer. Il fut sauvé par Jean Coupa.

9 juin 1914 - Sauvetage du canot «Quatre frères, quatre soeurs»

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 10 juin 1914)

UN NAUFRAGE

Le syndic maritime de Penmarch télégraphie à la préfecture du 2e arrondissement :
Le bateau «Quatre frères, quatre soeurs», patron Jean Bodéré, de Saint-Guénolé-Penmarch, a sombré en mer la nuit dernière. L'équipage est sauvé.
 

3 août 1914 - Déclaration de guerre de l'Allemagne à la france

25 janvier 1917 - Assistance à vapeur torpillé par Uboot

Le 25 janvier dernier, je fus prévenu qu'un vapeur1 de nationalité inconnue venait d'être canonné par un sous-marin ennemi en face de la pointe de Penmarc'h et que l'équipage réfugié dans 2 baleinières cherchait à regagner la côte.

Comme la mer grosse et le temps glacial à la suite d'une tempête de Sud-Est, mettait des obstacles à franchir entre les naufragés et la côte, le canot de sauvetage « Maman Poydenot » fut mis à la mer à 11 h. 50, mais en route nos canotiers ayant appris que les naufragés avaient été recueillis par un patrouilleur français, le « Maman Poydenot » rentra au port de Saint-Guénolé vers 3 heures du soir.

L'équipage avait dû rentrer dans l'eau, par ce temps glacial pour lancer le canot, à cause de la grande-basse marée de vive eau et était transi de froid.

Le Secrétaire du Comité de Sauvetage, Menou.

(Rapport transmis par M. MIROUX, industriel, Président du Comité de sauvetage.)

Note KBCP :
(1) Il sagit du « Myrdal », cargo Norvegien transportant du charbon. Attaqué par le UC 21, commandant Reinhold Saltzwedel, le « Myrdal » a préféré se saborder. 


20 juillet 1917 - sauvetage accompli par le jeune henri péron

20 juillet 1917:
Le 20 juillet dernier, le nommé Minou (Hervé), âgé de 13 ans, domicilié à Saint-Guénolé-Penmarc'h, se baignait à la grève de la « Joie » en Penmarc'h, en compagnie d'autres écoliers de son âge, lorsque, ayant perdu pied, et ne sachant presque pas nager, il allait disparaître entraîné par les vents et courants contraires.

Son camarade d'école Péron (Henri), âgé également de 13 ans, demeurant à Saint-Guénolé, témoin de l'accident, et sachant lui aussi à peine nager, n'hésita pas un instant à se jeter à l'eau, profonde alors à cet endroit de 2 mètres environ, et réussit à saisir le naufragé et à le ramener à terre sain et sauf.

Sans son intervention l'enfant Minou était en grand danger de se noyer.

Le Syndic des gens de mer, Trésorier du Comité de Sauvetage, Menou.

(Rapport transmis par M. MIROUX, industriel, Président du Comité de Sauvetage,)
  

17 janvier 1918 - Assistance à vapeur torpillé

Le 17 janvier dernier, un vapeur de 4.000 à 5.000 tonnes a été torpillé vers midi 1/2 à proximité de Penmarc'h.

Voyant de terre qu'il enfonçait beaucoup de l'avant, qu'il actionnait sa sirène et faisait des signaux de détresse, de Comité décida de lui envoyer le canot de sauvetage « Maman Poydenot » qui, lancé aussitôt, se dirigea vers lui. Il faisait alors route vers la terre à une vitesse de 3 à 4 nœuds, une partie de son équipage l'avait quitté. Peu de temps après il changea de route, cap vers la pointe du Raz, escorté par des torpilleurs.

Voyant qu'il continuait sa route, nos canotiers rentrèrent au port, vers 5 heures du soir, et le canot fut remis dans son abri.

Le Syndic des gens de mer, Menou (Yves), Secrétaire du Comité de Sauvetage.

(Rapport transmis par M. Miroux, industriel, Président du Comité de Sauvetage. )  

3 août 1918 - Assistance à hydravion

Le 3 août, à 9 h. 45 du matin, l'hydravion 32 de l'Ile Tudy, monté par deux aviateurs américains, amérissait brusquement à 2 milles à l'ouest de Penmarc'h par fort vent d'Ouest et mer houleuse, et, 10 minutes après sa chute, lançait des fusées et demandait du secours au moyen d'un pavillon agité à la main. Entraîné par les vents et les courants, il approchait très vite des rochers de l'île Nonna. Le canot de sauvetage fut lancé à 10 heures et se dirigea vers l'appareil en perdition, mais, avant son arrivée sur les lieux, un bateau de pêche l'avait pris à la remorque.

Nos canotiers continuèrent néanmoins à suivre remorqueur et remorqués jusqu'à ce qu'ils fussent à l'abri de tout danger, et retournèrent ensuite à Saint-Guénolé.

Le Syndic des gens de mer, Minou, Secrétaire du Comité de Sauvetage.

(Rapport transmis par M. Miroux, industriel, président du Comité de Sauvetage.) 
 

11 novembre 1918 - Fin de la guerre opposant la france et l'Allemagne

4 décembre 1918 - Sauvetage de l'équipage du « P.L.M.Q. »

Le 4 décembre 1918, vers 8 heures du matin, par une mer démontée et une assez forte brise du Sud-Ouest, nous découvrîmes de terre un vapeur, mouillé en baie d'Audierne, fortement gîté sur tribord, ayant des signaux annonçant qu'il coulait et demandait du secours.

Le canot de sauvetage fut immédiatement lancé et se dirigea sur les lieux où il arriva vers 9 h. 1/2. Il reconnut le vapeur « P. L. M. Q. » de 4.500 tonnes allant sur l'Est de Saint-Nazaire à Swensea (Angleterre), ayant 33 hommes d'équipage qui avaient déjà quitté le vapeur, et se trouvaient dans les embarcations du bord depuis la veille, à 11 heures du soir.

Le capitaine, à la disposition duquel s'était mis le patron Riou, croyant pouvoir sauver son bateau si un remorqueur lui était envoyé assez vite, ne voulut quitter les lieux qu'au dernier moment. Nos canotiers restèrent donc sur place bien qu'ils fussent trempés par les embruns. Enfin, le capitaine décida de rallier la terre ; il était temps, car la mer grossissait toujours, et c'est au milieu des brisants que naufragés et sauveteurs rentrèrent au port de Saint-Guénolé, vers 5 h. 1/2 du soir ; le patron Riou avait mis dans chaque embarcation un homme de son équipage, et les suivait lui-même avec le canot de sauvetage.

Le Syndic des gens de mer, Menou, Secrétaire du Comité de Sauvetage.
(Rapport transmis par M. Miroux, industriel, Président du Comité de Sauvetage.) 
 

14 avril 1919 - Sauvetage canot de pêche Saint Nonna

Le 14 avril, vers 5 heures du matin, par une tempête de l'Ouest et une mer très grosse, un équipage d'un bateau de pêche fit savoir, dès sa rentrée au port de Saint-Guénolé, que le canot de pêche « Saint Nonna », patron Bodéré, était chaviré dans les brisants du chenal Groumilly, à un mille de terre, et les cinq hommes qui le montaient, maintenus sur l'eau par les filets de pêche dont ils étaient munis, appelaient au secours. Mais devant la force du vent et les dangers des lames, il était impuissant à leur porter secours.

Immédiatement le canot de sauvetage « Maman Poydenot », fut lancé et, pour ne pas perdre une seconde, armé en grande partie par l'équipage du bateau, témoin de cet événement si pénible ; il se dirigea aussitôt sur les lieux indiqués et trouva parmi les filets les corps des deux novices, Le Brun (Henri) et Calvy (Jean-Marie), qui n'étaient plus que des cadavres.

Ne pouvant découvrir aucune trace des trois autres victimes, le canot dut rentrer vers 7 heures.

Je crois devoir ajouter que l'équipage du bateau de sauvetage est des plus dignes d'éloges et qu'il s'est exposé dans les brisants pour recueillir les deux noyés, qu'il supposait vivants, et en recherchant les trois manquants.

Le Syndic des gens de mer, Secrétaire du Comité de Sauvetage, Menou. 

Note KBCP (compléments d'information) :

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 14 mai 1919)
13 mai 1919 : Le patron Michel Bouguéon, a trouvé flottant le corps de Joseph Le Coz, 15 ans, du canot « Saint-Nonna » de Saint-Guénolé, perdu dans la nuit du 13 au 14 avril dernier, en rentrant à son port d'attache. Sur les cinq victimes de ce naufrage le patron Jean Bodéré et son fils Vincent ne sont pas encore retrouvés. 

(Article du journal «La dépêche de Brest» du 10 mars 1921)
Marin péri en mer —  Le sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande a requis le procureur général près la cour d'appel de Rennes de poursuivre d'office la constatation judiciaire du décès du patron Bodéré, du canot de pèche Saint-Nonna, de Guilvinec, disparu en mer lors du naufrage de cette embarcation dans la passe du chenal de Groumilly, à un mille environ de Saint-Guénolé, le 14 avril 1919.  


3 janvier 1920 - Assistance À l'entrée des canots par la passe de «Saint-Guénolé»

Aujourd'hui vers 6 heures du soir, tous les bateaux du port de Saint-Guénolé, se trouvaient à la pêche par une mer démontée. A la tombée de la nuit le temps était très obscur et la rentrée devenait extrêmement difficile par suite de l'état de la mer.

Il devenait donc urgent de mettre le canot à l'eau pour protéger la rentrée, ce fut l'avis de tout le monde d'accord avec le Comité. Les dispositions furent prises et le lancement du « Maman Poydenot » fut effectué.

Nous restâmes environ deux heures à la mer et jusqu'à la rentrée du dernier bateau, secoué par les vagues, à toucher les brisants.

Mais quand nous rentrâmes vers 9 heures du soir nous avions la satisfaction de savoir que les pêcheurs étaient tous sains et saufs.

Le Patron du Canot de Sauvetage, Riou.
(Rapport transmis par M. Miroux, Industriel, Président du Comité de Sauvetage)