ÉPHÉMÉRIDES DU RECTEUR LE COZ 1893 - 1898

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1893

Les travaux commencent à la fin de février ou au commencement de mars. L'obstruction de la Municipalité a causé à la Fabrique une perte de 1.500 f, a causé la détérioration de trois ou quatre confessionnaux, du Chemin de la Croix, des bannières.

Au mois de janvier 1893, il faut enlever tout le mobilier du bas-côté sud : Mr le Recteur le fait savoir à Mr Le Moine. Échange de lettres. Les travaux commencent le mercredi de Pâques, 5 avril 1893. Le couloir entre

Note en Marge :
Mars 1893 : achat d'un tombeau1 en métal argenté et en boites d'argent massif pour les Saintes Huiles. Coût : 85 f.

Note KBCP :
(1) Petit meuble en forme de tombeau.


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le bûcher et le Jardin de Gloanec est couvert en forme de hangar pour recevoir le mobilier de l'église (450 f) et servira plus tard de remise.
On commence par le désherbage et l'émoussage de murs extérieurs, tours, tourelles, contre-forts, trésor (vieille sacristie)...
Mr le Recteur apprend avec stupeur, que le dé-badigeonnage des murs et colonnes n'est pas compris dans le devis : à force d'arguments, il reçoit l'assurance que le dé-badigeonnage sera fait. Au reste, MM. l'architecte, l'entrepreneur, le chef de chantier (Demay)... sont d'une bonté et d'une condescendance peu communes en ces temps.

— 25 avril 1893. Les travaux se continuent, sans incident notable, en mai et en juin : la grosse Charpente arrive fin de juin 1893 et se pose lentement, mais sûrement. Le dé-badigeonnage se fait en même temps, de juillet 93 à mars 1894.

1894

Après mille tergiversations plus ridicules les unes que les autres, le maire verse enfin ses 4.000 f le 15 février 94.
Le 18 février 1894, il refuse toute autre subvention, tout en sachant que ce refus entraîne la fermeture du Chantier qui a lieu effectivement le 9 mars 1894. Pourtant les Beaux-arts promettent 8.000 f, les Cultes 4.000 f, la Fabrique 4.000 f, le Département 918 f 81 : les 4.000 f refusés par la municipalité inintelligente aurait permis de terminer une magnifique restauration.

— Le 18 mars, Rameaux, nouvelle érection solennelle du Chemin de la Croix. Mr Madec, Chanoine, Curé de Pont l'Abbé, plusieurs prêtres...


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1894

Préparation de la grande mission du 3 au 24 juin (voir page 171 et suivantes)
Érection de l'Apostolat de la Prière, le 24 juin 1894 par M.M. les vicaires généraux Fléiter et Gadon (supérieur du Grand Séminaire).

En juillet 1894, Mr le Recteur complète le dossier de la Fabrique pour demander la reprise des travaux. Le Phare d'Eckmühl est sorti des fondations : il y déjà trois rangées de pierres de Kersanton.

Xbre 94. -- L'Apostolat de la Prière réussit admirablement, les réunions mensuelles comptent près de 300 communiants, entre le 1er vendredi (200) et le premier dimanche du mois.

25 Xbre 1894. Mort de Mr Guiziou, maire. Son dernier acte administratif est une protestation (4 9bre) contre la suppression du traitement des Sœurs Visiteuses des Malades. Le Conseil municipal, esclave du maître d'école, Mr Lautrédou, ne comprend rien à la question des Soeurs, à celle de la translation du nouveau cimetière.


1895

En janvier 1895, Mr le Recteur va trois fois à la Préfecture, menace de dévoiler dans les journaux les turpitudes de certaines administrations... Mr le Préfet vient à Penmarc'h, le 21 fév. 95 : tout s'arrange et la Fabrique et les soeurs ont gain de cause, malgré les fourberies de Lautrédou qui en a eu sur les doigts.


Préfecture de Quimper © Villard

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— 1er octobre 1895. Tous les travaux de maçonnerie sont achevés, ainsi que le lambris de la nef du milieu. Le lambris des chapelles des bas-côtés ne se fait point sans tâtonnements et difficultés. La sacristie est dé-badigeonnée.

— Le Phare d'Eckmühl atteint une hauteur de 25 mètres, le représentant de l'entrepreneur (parisiens tous les deux) a fait travailler les dimanches 22 et 29 7bre, en l'absence de Mr le Recteur, qui, à son retour, écrit une lettre de protestation à Mr Considère, ingénieur en chef. Résultat : interdiction immédiate du travail le dimanche.
— La pêche de la sardine est très bonne cette année, quoique tardive (apparition de la sardine le 13 août).

— Nov. 1895. Les affiches de l'Appel au Peuple apparaissent à Penmarc'h. L'instituteur s'émeut, les gendarmes arrivent et sont renvoyés proprement. Nous protestons vigoureusement et les méchants tremblent. Nos affiches restent désormais en place, 9bre et Xbre : on renouvelle les françaises et les bretonnes, en plein jour. Le journal "La Croix Quotidienne" a 16 abonnés : Les chambres de lecture continuent à bien marcher.
12 Xbre : Le bas-côté sud-est est fini, le bas-côté nord touche à sa fin, la sacristie couronnera le tout avant le 1er janvier 1896. Il a fallu de la poigne !!!
Un échafaudage s'est effondré le 9 novembre sur 4 ouvriers. Un seul, Mr Demay, contre-maître en chef de chantier a été blessé, luxation guérie pour fin Xbre.

— 20 Xbre 1895. Mr Huon, de St Pol de Léon, contre-maître charpentier pousse les travaux avec vigueur. Tout est fini à 7 h du soir, le 31 Xbre 1895. Deo gracias !


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Il faut lire les délibérations de fin 1894 et commencement 1895. Un deuxième emprunt de 4.000 f est conclu avec le crédit foncier, 31 janvier.

Avril 1895. Connaissant la stupidité et l'ignorance de la plupart des conseillers municipaux, Mr Goût et Mr Lemoine font des difficultés pour rouvrir le chantier, en avril 1895. Mr le Recteur affirme que le nouveau maire (Jean Guiziou, fils de l'ancien maire) élu en février dernier, est intelligent, plus accommodant que son prédécesseur. D'un autre côté, Mr le Recteur, par un coup d'avance, fait enlever toutes les reliques le long des murs nord et est, le mardi de Pâques, 16 avril. La population lui a obéi, l'a secondé ; seul Michel Péron de Kergarrien-St Guénolé a voulu protester. Il a été hué par la population et il a eu, en public, de Mr le Recteur, une verte leçon qui lui coûté qu'à prendre. C'est un mauvais esprit, le bras droit de Lautrédou, un des tripoteurs des deniers communaux. Le chantier s'ouvre le 20 mai 1895 : Mr Demay commence le dé-badigeonnage du chœur et le Caniveau tout autour de l'église.

— 20 juin. On commence le lambris. Mariage du Maire avec la fille du Maire de Plobannalec (Laurent Toulemont). Le Clergé de Penmarc'h est invité au mariage et au festin. Acceptation.

— 7 juillet. Le dé-badigeonnage du chœur étant fini, le maître autel est orné pour le pardon St Nonna et va recevoir le St Sacrement, actuellement au Sacré-cœur. La charpente et le lambris de la sacristie vont être changés, le lambris aura une forme plus gracieuse. Les deux portes latérales sud et nord, du haut de l'église, sont ouvertes.

François Le Coz, Recteur


Intérieur de l'église Saint-Nonna © Thiriat

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1896

— Voir pages 176 à 179 —

Du 1er au 21 novembre, Jubilé de la 14ème Centaine du Baptème de Clovis : 1ère semaine, les trois prêtres de la Paroisse ; 2ème semaine, 8 prêtres étrangers : M.M. de Coataudon, recteur de Guilvinec ; Orvoën, recteur de Loctudy ; Héliez, vicaire de Pont l'Abbé ; Duigou, vic. à Plomeur, Kerluez, vic. à Plobannalec ; Le Gall, vic. à Tréffiagat ; Stéphan, vic. à Ergué-Armel ; Floc'h, recteur à Tréguennec et le clergé paroissial. 3ème semaine pour les marins : M.M. Guéguen, vic. à Pluguffan ; Mr Le Pape, vic. à Penhars ; Mr Héliez, vic. à Pont l'Abbé ; Mr Le Pape, vic. à Tréffiagat ; confession des enfants de 7 à 10 ans inclusivement : Total des Confessions : environ 2.700 grandes personnes (environ 200 abstentions) et près de 400 confessions d'enfants ; pendant les 3 semaines, il y a eu 3.885 Communions.

-- L’œuvre de l'Apostolat de la Prière continue à prospérer grâce à la vigilance, aux zélateurs, zélatrices...
En Xbre 1876, la paroisse est partagée en 36 sections, chacune ayant à sa tête, un zélateur ou une zélatrice pour la distribution des billets-images, pour l'inscription. Esto vivu1.

-- En août 1896, Mr le Recteur a composé et fait placer l'Église un tableau Commémoratif et historique. Coût : 150 f.

-- en Xbre 1896 huit patrons sont appelés au presbytère pour un essai de syndicat des marins.

Note KBCP :
(1) Être vivant.

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Kérity : Alain Kerloc'h, Jean Durand et Paul Le Gars.
St Guénolé : François Le Pape, Louis Auffret, Jean Stéphan, décoré.
St Pierre : Adolphe L'Helgouac'h, Joseph Kerloc'h.
Tous applaudissent, surtout ceux de Kérity qui ont fait appel à Mr le Recteur.

Le 27 Xbre, grande réunion à 2 h à la Joie, 350 hommes environ, 100 femmes de patrons et marins. 42 patrons sur 66 donnent leur noms. Mais l'ennemi du bien arrive : Kérity tourne casaque. Comme au temps de La Fontenelle : population orgueilleuse, volage, lâche, pirate. St Pierre et St Guénolé tiennent bon aux réunions générales à la Joie le 29 Xbre sur les dunes et du 3 janvier 1897, dans le local des Chaises (approbation du Conseil de Fabrique). Le Maire Jean Guiziou fils, poussé par l'instituteur défroqué ( ) Lautrédou et par Hémon, Le Bail et Cie, terrorisent les marins à domicile, rassemble Conseil municipal, gendarmes, garde-champêtre.

1897

Le 3 janvier 1897. Malgré cette pression insensée, plus de 80 viennent à la Joie, discours... Bureau formé : Jh Kerloc'h, de St Pierre, seul des 8 premiers ! Président : Isidore Stéphan, St Glé. Vice pt. : Bernard Floc'h , St Pierre ; 2ème vice pt : Jean Riou, St Glé. Trésorier : Jacques Scuiller ; Secrétaire : Jean Jégou jeune, St Glé. Denys Calvez, St Pierre et Guillaume Garrec, St Pierre, conseillers ou syndics.

— Voir page 1811

Note KBCP :
(1) La référence à la page 181 a été ajoutée en en 1897 

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Note en marge :
En 1897, Mr le Recteur fait mettre un toit sur la tour de la chapelle de St Pierre. 51 marches. Pavé en ciment, table, bancs, chaises, fenêtres : chambre confortable pour le Clergé. Fosse d'aisance au nord de la tour. 260 f d'indemnités pour le vieux calvaire situé au coin sud-ouest de la route et du mur du phare d'Eckmühl.
Fr Le Coz


Tour de la chapelle Saint-Pierre © Anglaret

Le recteur François Le Coz s'aperçoit qu'il a omis de rapporter l'état de la situation Religieuse à Penmarch, depuis sa prise de fonction en 1887.

Il décide de relater cette situation des pages 159 à 180 (!). 

Situation religieuse de 1887 à 1897


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Suite de la page 158.
Désormais, historique et situation religieuse vont se confondre.

Le 20 janvier 1897. Quand il s'agit de signer et de déposer les statuts à la mairie, Joseph Kerloc'h et Jean Riou se dérobent honteusement. Les six autres membres du bureau s'assemblent au presbytère accompagnés de 6 membres du Bureau de Guilvinec et un nouveau bureau est formé conformément à la loi du 21 mars 18841.

Jean Jégou, simple marin, Kérouill, président. Bernard Floc'h et Denys Calvez, vice-présidents. Isidore Stéphan, Trésorier. Jacques Scuiller, secrétaire. Guillaume Garrec, syndic.

L'assemblée d'obstruction du maire a fait un fiasco complet.

Statuts déposés cotre récépissé à la mairie de 20 janvier. Distribution de 38 livrets le 28 janvier. L’œuvre est née, malgré tous les efforts faits pour l'avortement.

Le 20 janvier, 5 syndiqués noyés, 1 mort chez lui : le syndicat recommande un service de 2ème classe et un de 1ère classe.

— Le 7 février, constitution du syndicat agricole mixte de Penmarc'h, plus sérieux.
Président : Jacques Le Clavez, de Kerskaven. Vice-présidents : Pierre Loussouarn, de Kelourn ; Jean Drézen, tour Kergarrien

Note KBCP :
(1) La loi du 21 mars 1884 a pour objet la création des syndicats professionnels. Appelée aussi loi Waldeck-Rousseau, du nom du ministre de l'Intérieur de la IIIème république (Gouvernement Ferry II), Pierre Marie René Ernest Waldeck-Rousseau, à l'origine du vote de cette loi. 
 


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Trésorier : Jean-Marie Tanneau, Kéradénec ; Trésorier-adjoint : Jean Le Pemp, Lescors ; Secrétaire Marc Le pape, Steïr Kérity. Assesseurs : Pierre Jégou, Bourg de Tréoultré, François Pochic, Kérity.

20 février 1897. Les deux Bureaux, Maritime et Agricole cherchent un local pour abri et dépôt. Demain, réunion des deux bureaux

21 février. MM. Le Bail, avocat, Pencalet, président du syndicat politique de Douarnenez, Stéphan, président de celui de Guilvinec, viennent à Penmarc'h ! Le maire, ... tout le bataclan, va à l'école de Kergadec. Ils essaient de former un syndicat sur le même modèle que celui de la Joie, s montrent plus pieux ! (?) que le Recteur... M. Auffret Louis, Stéphan Jean fils, de St Guénolé ; Stéphan Noël, Alexis Kerloch, Kérity ; Vincent Carriou et Alain- Laurent Carval, St Pierre, sont nommés, illégalement, de vive voix. Syndicat hybride.

Le 28 février, ils vont à Quimper chez Mr Le Bail (qui pose ainsi sa candidature). Jacques Le Du, président du Syndicat Maritime de Douarnenez, 2 collègues du Bureau de Guilvinec, viennent fraterniser à Penmarc'h, Hôtel de Bretagne, à St Guénolé

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où une grande pièce est louée au rez-de-chaussée pour les syndiqués. Malgré les fêtes de famille du Dimanche Gras, une cinquantaine (sur 70) de syndiqués viennent à la réunion. Il y a Confiance. Journaux, livres et jeux à la disposition des marins.

12 mars. Mauvais temps. La pêche du maquereau ne peut se faire et pourtant la misère est grande.

Tempêtes en 1896-97

25 7bre 1896. Ouragan épouvantable qui ravage et brûle tout dans les champs, prairies, arbres.

3, 4, 5 et 6 Xbre 1896. Cataclysme, raz-de-marée, 60 bateaux sur 66 hors de service : la mer saute par-dessus toutes les digues, inonde le pays jusqu'à Kerliguistric, Kersuluan, Kéréon, comble le marais de Lescors, abat le mur de défense de la Joie, emporte et brise 4 portes, porte un Confessionnal jusqu'à la balustrade, 0m50 d'eau partout, toit avarié, d'énormes pierres, des barres de fer, des bateaux jetés dans les portes, fenêtres, arbres.

13-14 Xbre 1896. À St Guénolé, service en bateau. Costez-al-loc'h submergé, 1m50. Une trouée énorme 

 

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dans la digue entre Toul-ar-Ster et Kérity, en face de Kerlargant. Le bateau de sauvetage se promène sur les prairies, les champs de luzerne : 1m50 d'eau à Steir-Kérity.

29-30 janvier 1897 - Voir page 186.

3-14 mars 1897. Nouvel ouragan. Le pays va-t-il être confondu ? 12 jours de tempête et de pluie : tout est couvert d'eau douce. Pas de semailles, pas de pêche. Dieu punit manifestement la profanation du Dimanche.

Depuis le 1er mai 1896, Mr Gardarein-Freytet, capitaine de frégate en retraite, exploite le Marais de Ste Marie du Poulguen qu'il a acheté à la veuve du Colonel Alexandre environ 25.000 f. Construction d'une grande maison d'habitation, d'une ferme, d'une grange, etc. Achat de chevaux, vaches. Jamais, depuis plus de trente ans, il n'y a eu autant d'eau au Marais De Ste Marie du Poulguen qu'il y en a eu cette année. Année orageuse, pluvieuse, temps traître, vent desséchant ou vent infiltrant la pluie, inondations, boue horrible. 13 mars 97.


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Suite à la page 157.

Quand il s'agit de signer et de déposer les statuts, Joseph Kerloc'h et Jean Riou refusent de signer tout en voulant rester syndiqués. Peureux, esclaves !! Les 6 autres se réunissent en bureau, au presbytère ; président : Jean Jégou ; vice-présidents : Bernard Floc'h, Denys Clavez ; trésorier : Isidore Stéphan ; secrétaire : Jacques Scuiller. Six membres du Bureau de Guilvinec leur serrent la main : union des deux syndicats. Statuts déposés, imprimés. On cherche une maison-abri à St Guénolé, Kérity est en dehors, mais il sera forcé de se rendre.

St Guénolé et St Pierre ont tenu admirablement pour l’œuvre de Mr Le Recteur et tout va bien : 31 janvier 1897.

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Les 4, 5 et 6 Xbre 1896. Tempête effroyable, inondations par-dessus toutes les dunes. 1/3 de la paroisse submergé, 60 bateaux sur 66 avariés ; trouée énorme à la digue de sable entre la grève blanche et Kérity, à 200m de la digue de Courtois, en est-ouest. Le marais de Kérity, déjà bien cultivé est perdu, peut-être sans retour. Le mur de défense de la joie est abattu, les 4 portes de la chapelle enlevées, 0m50 d'eau dans la chapelle. 500 francs de dommage à la Joie.

Note KBCP :
Toute cette page : On remarque une certaine pagaille dans les dates et renvois...


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Mr Le Recteur reçoit quelques secours pour les sinistrés. A St Guénolé, entre Kergarrien et l'Hôtel St Guénolé, on a fait le service en bateau. Des canots et des barques ont été lancés par dessus la grand' route dans les portes et fenêtres des maisons. L'Hôtel de Bretagne a manqué d'être emporté.

29-30 janvier 1897. Cinq hommes noyés dans la baie d'Audierne, non loin de St génolé, tous de St Guénolé : Guillaume Le Donge, etc. Trop hardis et inexpérimentés. Désastre sur désastre. Il est temps que le Syndicat fonctionne et donne ses signaux.

31 janvier, une petite fille Stéphan, Ru-Steïr-Pella tombe sur le tête dans un baquet d'eau ; noyée. Temps affreux, pluie, inondation des marais.

Avril 1897. La pêche est mauvaise, les marins souffrent. Un navire de Dunkerke est jeté sur la côte de Plovan, les 8 hommes d'équipage sont sauvés et assistent à la messe à Penmarc'h, le 4ème Dimanche du Carême. Encore tempête.

Nous calculons que pendant les 3 semaines consacrées à la Pâque des grandes personnes, chaque prêtre doit, en moyenne, Confesser chaque jour, 45 personnes. On s'est bien 

 

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partagé. Les hommes seuls ont été Confessés pendant les fêtes de Pâques. Résultat consolant : plus de 2.400 Communions pascales de grandes personnes, 276 communions d'enfants, c.à.d. environ 2.700 communions pascales. Nous avons couru après q.q. brebis égarées et nous avons eu le bonheur de pouvoir en ramener q.q. unes au bercail. Environ 200 malheureux n'ont pas fait leurs Pâques.

Mai. Désormais, il n'y aura plus de 1ère messe aux Chapelles, le jour du Pardon, à St Marc, St Guénolé, Magdeleine, St Pierre (un Dimanche). Il y aura 1ère messe au Bourg, à 6h. — 2ème messe à N.-D. de la Joie, à 8h. Grand' messe à la Chapelle à 10h. Vêpres à 3h. Grâce à des mesure énergiques, nous avons à peu près réussi à empêcher l'introduction, en fraude, des vieilles chaises à l'Église.

— 27 mai, Ascension : tempête. La «Mouette» de Camaret fait naufrage à Tal-Ifern ; 2 passagers espagnols noyés, le 1er, Luiz, enterré le 28 mai à Penmarc'h. Le 2ème trouvé le 15 juin, envoyé en Espagne.

28 mai. 8 hommes de Léchiagat, noyés.

28 mai, La «Garonne», vapeur Norvégien, fait naufrage à Lockarek. Équipage sauf, vapeur et cargaison vendus.

Le Clergé va en procession allumer le feu de St Jean et de St Pierre. Heureuse innovation.

— Juillet 1897. La pêche est très abondante. Le Syndicat des marins-pêcheurs défend les droits et intérêts des syndiqués et autres.

Le syndicat agricole mixte de St Isidore marche aussi très bien. La moisson parait très bonne ; on craint la maladie pour les pommes de terre. 

 

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Xbre 1897. La pêche a été très abondante, la rogue chère et le pris du mille non rémunérateur. L'industrie sardinière menace de sombrer ; il n'y a pas assez d'usines (7 pourtant fonctionnent à Penmarc'h) pour utiliser les sardines pêchées et les usines prétendent ne pas avoir assez de débouchés. Nos marins pêcheurs sont tellement arriérés, si peu confiants les uns dans les autres qu'ils ne veulent ni de syndicat, ni d'intervention même en leur faveur. Ils sont et veulent, pour la plupart, rester esclaves. Les marins de Kérity, par orgueil, ne veulent ni de conseils ni de nouveautés. «Je suis de Kérity, cela suffit !» Cette suffisance les conduit à leur ruine.

Par deux fois, Le maire, Kersaux, Le Bail, etc ont tenté d'établir un syndicat de marins. Insuccès. Le Syndicat de N.-D. de la Joie vit, c'est tout.

Le Syndicat agricole a fait gagner un tiers sur le prix des pommes de terre. Il va bien.

En novembre et en Xbre, 20 charrettes et 110 hommes refont le mur de défense de N.-D. de la Joie. Le travail est plus soigné qu'en 1888. On a creusé de nouveaux fondements à un mètre et plus dans la sable, aux extrémités de la digue. 9 journées de travaux, Mr Le Recteur surveillant. Coût : 100 f, pour pain, lard et cognac. On fait une dallage à l'ouest de la chapelle. La restauration du lambris est décidée et coûtera environ 700 f.

Les œuvres, marchent bien, les communions augmentent toujours. Mr Péran, 1er vicaire, se fait oblat1. Le chiffre approximatif de la population, fin de décembre 1897 est de 4.700 âmes.

F. Le Coz, recteur

Note en marge :
19 Xbre 1897. Mr Péran, 1er vicaire,entre dans la congrégation des Oblats de Marie. Il est remplacé par Mr Dantec, vicaire à Argol, originaire de Ploumoguer.

Note KBCP :
(1) C'est le nom qu'on donne à des hommes et des femmes qui, sans devenir moines, intègrent une communauté monastique par un lien particulier qu'on appelle l'oblature. L’oblature est une promesse par laquelle l’oblat s’engage à tendre à la perfection de la vie chrétienne dans le silence et la paix, l’obéissance et l’humilité occupent une place de choix dans sa vie spirituelle.  

 

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Avril 1898. — Pâques. Environ 2.600 communions pascales, sans compter les communions de dévotion : 350 comns d'enfants, qq comns de malades : total, environ 3.000 comns Pascales.

Mai 98. — Pompes, lavoir, exhaussement des murs du jardin, coq sur petite tour (90 fr, cadeau). Clôture des communaux de la Joie. Restauration du lambris.

6 juin — Naufrage à St Guénolé. Corentin Le Péoc'h, 19 ans et le fameux Guillaume Drézen, dit Laou Bi, noyés. Les trois autres marins du canot sauvés. — Les œuvres vont bien.

Juin-Juillet 1898 — Consolidation du lambris de N.-D. de la Joie, nervures, peinture, ornementation. Vitrage, dé badigeonnage, achèvement du mur de défense.
Clôture de l'ancien cimetière ; bornage du communal attribué à la Joie (7 ares 1/2 environ). Coût général : 1.900 fr.

6 7bre 1898 — On commence la construction d'un asile libre dédié à St Joseph. Le champs Maez gwarm coûte 5.000 fr (6.800 m.q). Grâce à St Joseph, on trouve eau, pierres de taille, moëllons, tuffeau, mortier, etc. Pose de la première pierre, le 29 7bre. Notice à part pour cette construction. Les habitants ne donnent rien : on leur demandera des charrois, prestations...