1905 : Le crime de Maximilien Munch
L'effet « Agence Havas », fondée en 1835 par Charles-Louis Havas, se fait une nouvelle fois sentir : Les journaux achètent tous le même article à l'agence de presse...
Un drame à Saint-Guénolé
Une liaison coupable — Deux coups de revolver —
Le meurtrier tente de se suicider.
Il y a quelques mois, un nommé Maximilien Munch, âgé de 23 ans, sous-officier demeurant à Paris, faisait la connaissance d'une dame X. Une liaison s'en suivit et des rendez-vous furent donnés. Au commencement de ce mois, cet individu revenait de Paris en compagnie de cette dame et ils se rendirent à Saint-Guénolé où ils demeurèrent ensemble pendant l'absence du mari. Quand M. X. revint, Munch quitta la maison et vint à Quimper passer quelques jours. Sa compagne vint paraît-il le rejoindre et tous deux descendirent à l'hôtel.
Le 26, ils rentraient à Pont l'Abbé et là, Munch demanda à son amie si elle voulait bien le suivre. Sur son refus, il aurait projeté de la tuer.
Enfin, dans la soirée du 26 juin, vers 8 heures, une scène eut lieu entre eux au lieu dit « Pors-Carn » au cours de laquelle, Munch tira sur Mme X. deux coups de revolver, puis voulut se tirer un coup de la même arme.
Mme X. succomba pendant la nuit. Quant à Munch, il fut transporté dans un hôtel de Saint-Guénolé ; sa blessure est insignifiante.
Il a été mis en état d'arrestation, et va être transféré à Quimper.
Notes KBCP :
Mme X : Lire Mme Marthe Marie Eugénie Fröchen née Kips, le 29 juillet 1861 à Mourmelon-Le-Petit (45 ans).
M. X : Lire M. Auguste Alain Fröchen, né le 18 avril 1849 à Quimper (56 ans)
Leur mariage est célébré le 29 janvier 1884 à Choisy-Le-Roi. De leur union naîtra un fils, Jean-Albert.
Les lieux mentionnés dans les articles de presse sont encadrés en rouge © Google Maps
l'affaire rapportée par le recteur Le Coz :
Le recteur de Penmarc'h, François-Marie Le Coz nous raconte ce terrible fait divers, à travers ses Éphémérides de la Paroisse de Penmarc'h. Occasion pour nous rendre compte qu'à cette époque, on ne plaisantait pas sur certains chapitres !!!
1905
28 juin 1905 — Madame Frökhen1, femme de conduite scandaleuse, meurt dans de tristes circonstances sans que le prêtre soit appelé. C'est une pécheresse publique. Mr le Recteur refuse les honneurs d'une sépulture religieuse et l'immense majorité de la population l'applaudit.
29 juin — Profitant de l'absence du Clergé, occupé au Pardon de Saint-Pierre-Eckmühl, quelques meneurs font entrer le cadavre à l'église. Monseigneur l'Évêque ordonne des prières publiques (16 juillet) pour réparer la profanation de l'Église. Les principaux meneurs, sont :
Lautrédou, instituteur ; Guiziou, ancien maire ; Poirier, maire ; Volant, courrier ; Toulemont, fils du maire de Loctudy ; Miroux, gérant de l'usine Amieux... et d'autres personnes de mœurs douteuses. Madame Frökhen1 était propriétaire2 ou principale gérante de l'Usine Frökhen1.
Note KBCP :
(1) Lire Fröchen
(2) Les époux Fröchen se sont séparé leurs biens en 1900. L'usine appartient à Marthe Fröchen.