Sur les oscillations des côtes occidentales de la Bretagne. Annales de Géographie 1903, N°69, pages 28 et 29.


Parmi les faits certains, en pleine lumière de histoire qui constatent un progrès de la mer sur les côtes occidentales de Bretagne,  un seul mérite être cité et analysé : c'est la ruine de la populeuse cité de Tréoultré-Penmarch, vers 1530, à lapointe Sud-Ouest du Finistère. Il est certain qu'il y avait là une agglomération maritime florissante et active, que l'on considérait, à la fin du moyen âge, comme la rivale de Nantes et dont la grandeur passée fait vivement contraste avec la misère présente. Mais la dévastation des côtes de Penmarch s'explique très bien sans il soit nécessaire de recourir à l'hypothèse de affaissement, car cette dévastation se poursuit sous nos yeux, sous l'unique influence de l'érosion marine. La violente tempête du 4 décembre 1896 a déterminé à Penmarch une nouvelle irruption de la mer, et les champs envahis ont été changés en marécages marins inexploitables
pour de longues années, ce qui montre bien qu'à cette pointe Sud-Ouest du Finistère, la mer peut garder longtemps ce une heure de tempête lui a suffi pour prendre. Le danger de ces irruptions est si vivement senti, que la construction d'un môle de résistance à Penmarch paraît nécessaire pour empêcher la destruction de ce territoire : les habitants du pays le demandèrent par une pétition unanime après la catastrophe de 1896. Cette vulnérabilité du territoire de Penmarch explique aisément : il est plus exposé aux courants dominants que tout autre point de la péninsule bretonne ; il se compose de roches éruptives injectées dans l'anticlinal primitif de Cornouaille et ces roches n'opposent pas plus que celles du Léon, une barrière immuable contre l'invasion marine.