LE PETIT PHARE ou ANCIEN PHARE
Le projet de construction d'un phare de 22 m est présenté par la Convention et le ministre de la Marine et chargé de mission à Brest, André Jeanbon dit Jean-Bon-Saint-André. Ce projet de "Phare de la Liberté" est autorisé par un décret du Comité de Salut Public daté du 3 pluviôse de l'An II (22 janvier 1794). L'adjudication des travaux est autorisée le 30 janvier 1794 mais le chantier s'arrête par manque de crédits. Ils reprennent en juillet 1797 mais ne sont guère plus concluants et seules les fondations et le soubassement sont achevés. En 1831 la Commission des Phares reprend les travaux antérieurs et décide de la construction d'un phare en ce lieu.
Ce nouveau projet ne peut utiliser les soubassements déjà construits car le nouvel ouvrage est plus important (donc plus lourd). L'emplacement de ce nouveau projet est donc prévu à l'est de la chapelle Saint Pierre qui pour l'occasion sera raccourcie de moitié (!) afin de pouvoir "loger" le phare et son enceinte...
André Jeanbon peint par David
Les pierres du soubassement du "Phare de la Liberté" seront démontées et utilisées pour la construction du nouveau phare.
L'adjudication est autorisée le 11 novembre 1831. Les travaux sont confiés à l'entrepreneur Rouvillois de Glomel sous la surveillance de l'Ingénieur en Chef Jean-Sébastien GOURY (dit Goury du Roslan) et la maîtrise d'oeuvre de Charles Olivier De Kermel, ingénieur en chef des ports assisté de Le Martret-Préville, ingénieur ordinaire.
Le 20 novembre 1835, après 4 années de travaux d'un coût de 110.000 F or, c'est l'allumage de la tour, identique à celle du phare de l'Ile de Batz.
L'Ancien Phare fut désaffecté en 1897, après la mise en service du phare d'Eckmühl.
La hauteur du phare est de 38m, portant le feu à éclipses à 40m au dessus du niveau de la mer.
La tour en maçonnerie de pierres de taillle apparentes est dressée sur un soubassement carré comportant 15 salles sur deux niveaux, entouré d'un mur d'enceinte. La tour du phare est terminée par "congé et astragale".
Le Phare vers 1896 © ?
Portail du phare-© JL Guégaden
Le 20 novembre 1835 donc, un feu à éclipses de 30 en 30 secondes éclaire la mer. Sa portée est de 22 miles nautiques.
L'optique de Fresnel a 0,92 m de focale et est illuminée par une lampe à huile à multi mèches creuses, d'abord alimentées à l'huile végétale puis à l'huile minérale vers 1875. La lumière émise par la lampe horizontale est concentrée par des lentilles à échelons et la lumière émise en haut et en bas est rabattue vers l'horizon par des miroirs.
L'Ancien Phare perd son éclairage en 1897, à la mise en service du Phare d'Eckmühl.
La lanterne est démontée à partir de mai 1898. Après dépose, sa coupole est remplacée par un simple dôme de protection en sapin du nord avec toit recouvert de zinc pour un coût total de 700 fr. (voir cartes postales ci-après)
1835 à mai 1898 © Neurdin
Après mai 1898 © Laussedat
Les gardiens logeaient dans quelques-unes des 15 pièces du soubassement.
Trois des premiers gardiens du phare furent Magloire Bonilleau, Hervé Le Cloarec et Pierre Drouet.
Ce premier phare, connu sous les noms d'ancien, de vieux ou de petit phare a de nos jours été converti en Centre de Découverte Maritime de Penmarc'h. Il comporte, au rez de chaussée, une exposition permanente sur l'histoire des Phares et Balises pendant que l'étage est réservé aux expositions temporaires ayant un lien avec le milieu maritime.
Le phare sert de support à une antenne de la Marine Nationale et au signal sonore de brume.
Infos Ministère de la culture - Inventaire Général du Patrimoine Culturel - Wikipédia