LES PINASSES AU PAYS BIGOUDEN

Origine du nom : La pinasse tire son nom d'une embarcation originaire de la Gironde et de la Côte Landaise, construite en pin sylvestre (d'où son nom).

Historique : La chaloupe sardinière était inadaptée au moteur. Pourtant, il fallait trouver une solution pour passer de l'aléatoire propulsion vélique à la plus sûre propulsion motorisée.

Pinasse de Cap-Breton © Delboy

La solution retenue dès 1925 par les marins pêcheurs sardiniers du Sud-Bretagne fut d'utiliser une pinasse semblable à celle de leurs collègues Biarots, mais adaptée aux conditions des eaux Bretonnes. Longue et légère, à faible tirant d'eau et dépassant souvent les 15m, elle était parfaitement adaptée au Bag Tan (moteur en Breton). Elle était pontée, ce qui la rendait plus difficilement submersible que la chaloupe en cas de mauvais temps. Elle était dirigée par un gouvernail à timon ou à barre franche et ne comportait pas de passerelle (Celles-ci apparurent dix ans plus tard, vers 1935).

D'une longueur de 10 à 13m, large de 3m pour un creux de 2m, ces pinasses au franc bord sécurisant pour l'équipage étaient propulsées par des moteurs de 30 à 35 Cv.

La pêche à la sardine, appâtée à la rogue, était alors effectuée au filet droit. Cette pêche nécessitait beaucoup de mobilité et la pinasse avait toutes les qualités requises : C'était un bateau léger, rapide et bien motorisé. Il taillait la route comme pas un.

Après la seconde guerre mondiale, le filet droit fut abandonné au profit du plus productif filet tournant (ou bolinche), sauf par les Douarnenistes qui préférèrent conserver le filet droit afin de préserver la ressource dans leur baie. La puissance passa alors à plus d'une soixantaine de chevaux.

Pinasses sans passerelles © CAP

Pour augmenter la productivité toujours, on essaya alors de rendre la pinasse plus polyvalente : En inter-saison, de novembre à février, certains patrons équipèrent leur pinasses pour la pêche au chalut afin de pouvoir pêcher toute l'année et de lui apporter ainsi qu'à son équipage, une certaine stabilité financière. Les moteurs installés pour ces pinasses polyvalentes (Bolincheur ET chalutier) montèrent forcément en puissance.

Plus tard, dans les années 1960, les pinasses mesuraient de 12 à 15m pour une puissance de 100 à 150 Cv. Elles étaient toutes équipées d'une passerelle avec barre à drosse. C'étaient les lévriers des mers qui faisaient la course chaque jour entre les baies de Concarneau ou d'Audierne et leurs criées : Premier arrivé, mieux payé...

Pinasse avec passerelle © Artaud

Pinasses avec/sans passerelle © Artaud

Pinasses au mouillage © Artaud

Pinasses au mouillage © Pouillot-Ehanno