LE PHARE D'ECKMUHL (suite) - MENUISERIES ET SERRURERIE

MENUISERIES

La menuiserie des fenêtres est en chêne de France huilé. Les fenêtres sont doubles ; elles s'ouvrent toutes à l'intérieur pour faciliter le nettoyage des vitres. La dimension des bois a été aussi réduite que possible pour donner le maximum de lumière.

La porte d'entrée est en acajou d'Australie, bois de Jarrah verni, à deux vantaux vitrés, avec imposte en plein cintre également vitrée. Il convenait de donner aux éléments principaux, cynaise, astragale, pilastre central, des saillies vigoureuses, en rapport avec l'importance des reliefs du soubassement sans négliger la partie décorative de l'ouvrage, qui attire les regards au centre de ce soubassement. La confection de la porte a nécessité 60 jours de travail à l'entrepreneur Lemeur Frères à Landerneau. Environ 1,200m3 de bois ont été nécessaires pour un coût de 850fr.


La porte du phare © JL Guégaden


Coupe verticale de la porte


Détail des assemblages

Dans le Campanile, les menuiseries de la salle d'honneur sont en chêne de France et en chêne de Hongrie ciré. La salle tout entière est lambrissée. Les Fig 3 à 6 en donnent les plans et les dispositions principales. Derrière la statuette du maréchal Davout, une plaque de porphyre mentionne les titres et les dignités du grand homme.

De chaque côté de cette plaque sont encastrées, dans les panneaux de menuiserie, les deux faces de la médaille commémorative gravée par le graveur Chaplain.

Les lambris de la salle forment seize panneaux ; la porte d'entrée et celle de sortie sont placées symétriquement de part et d'autre du monument. Le plafond est raccordé au cul-de-lampe de l'appareil, qui fait saillie dans la salle et forme, autour de ce motif central, vingt-neuf caissons à nervures rayonnantes.

La salle est éclairée par quatre fenêtres à glaces dormantes biseautées avec cadres en bronze.


Menuiseries intérieures

Plan-Vue de dessus


Statue de la salle d'honneur © Villard


Une porte latérale donne accès dans la cabane de la sirène située dans le sud-ouest de la plate-forme. Enfin quelques panneaux ont dû être rendus mobiles pour permettre la visite des câbles des machines de rotation, du tuyautage de la sirène et des câbles électriques.

Le tambour de l'escalier de la lanterne est également lambrissé sur toute sa surface.


SERRURERIE

Toutes les pièces de serrurerie de la tour sont en bronze.

Celles des fenêtres ne présentent aucune particularité.

Porte et imposte : Il était indispensable de donner à celles de la porte et notamment aux panneaux des parties vitrées un caractère décoratif satisfaisant. Ils ont été faits en bronze et cuivre patinés au vert antique. Les panneaux de chaque vantail forment un grillage à fleurons sur lequel se détache un médaillon en cuivre moulé, encadré de deux palmes de chêne et de laurier. Dans le panneau de l'imposte, les barreaux du grillage sont terminés par des palmettes. Ils supportent un écusson orné de motifs symboliques.


Un de deux blasons © JL Guégaden

L'imposte © JL Guégaden


Galerie d'accès : Les inscriptions rappelant la noble pensée de la donatrice et les victoires du maréchal sont disposées sur de grandes plaques de porphyre formant tableaux dans la galerie d'accès à l'escalier, et encadrées d'une guirlande de bronze médaille repoussé et patiné. La voûte de cette galerie est ornée d'étoiles en cuivre repoussé fixées au centre de chacun des caissons.


Galerie d'accès lors de la construction


Tableau de la galerie d'accès © Neurdein

La rampe de l'escalier : C'est l'ouvrage de serrurerie le plus important.

Il fallait éviter de diminuer, par une ornementation trop chargée, l'impression de légèreté que donne l'hélice de l'escalier en vis à jour. A cet effet, la rampe a été composée, d'une façon très simple, d'une série de barreaux verticaux à section carrée et à arêtes vives reliés entre eux par deux lisses. Il y a un barreau par marche ; la moitié seulement des barreaux est scellée dans la tête des marches. Une frise de « postes » court sur la lisse supérieure et supporte la main-courante. Les pitons de scellement sont ornés de pointes de diamant et terminés par un cul-de-lampe à six pans. Une bague à section carrée est fixée à mi-hauteur des barreaux à scellement et en souligne l'importance.

Il a paru original de donner au pilastre de départ de l'ouvrage les formes élancées et simplifiées du phare lui-même. La hauteur de la rampe est de 1m au-dessus du nez de chaque marche.

Le montage en a été fait sur un échafaudage rudimentaire, suspendu à un treuil à main disposé sur le palier supérieur. Les assemblages sont faits, à mi-bronze pour la main-courante, à tenons et mortaises pour les montants principaux et les lisses.

La rampe de l'escalier : C'est l'ouvrage de serrurerie le plus important.
Il fallait éviter de diminuer, par une ornementation trop chargée, l'impression de légèreté que donne l'hélice de l'escalier en vis à jour. A cet effet, la rampe a été composée, d'une façon très simple, d'une série de barreaux verticaux à section carrée et à arêtes vives reliés entre eux par deux lisses. Il y a un barreau par marche ; la moitié seulement des barreaux est scellée dans la tête des marches. Une frise de « postes » court sur la lisse supérieure et supporte la main-courante. Les pitons de scellement sont ornés de pointes de diamant et terminés par un cul-de-lampe à six pans. Une bague à section carrée est fixée à mi-hauteur des barreaux à scellement et en souligne l'importance.

Il a paru original de donner au pilastre de départ de l'ouvrage les formes élancées et simplifiées du phare lui-même. La hauteur de la rampe est de 1m au-dessus du nez de chaque marche.

Le montage en a été fait sur un échafaudage rudimentaire, suspendu à un treuil à main disposé sur le palier supérieur. Les assemblages sont faits, à mi-bronze pour la main-courante, à tenons et mortaises pour les montants principaux et les lisses.

Les montants intermédiaires sont fixés aux lisses par de simples goupilles en laiton. Le bronze de la rampe (cuivre, 92 ; étain, 8) eût été trop cassant pour cette partie des assemblages.

Le polissage définitif a été fait sur place.

Quoique assez difficile, tant en raison des sujétions créées par la forme hélicoïdale de la rampe que des circonstances dans lesquelles il a dû être exécuté (temps limité, éloignement de toute agglomération, gêne causée par les chantiers superposés), ce travail a pu être terminé dans des conditions économiques. Il a été employé 2.565 kilogrammes de bronze à 5fr50 le kilogramme, soit par mètre courant 196fr75 (la rampe a 71,70m de longueur).

Les montants intermédiaires sont fixés aux lisses par de simples goupilles en laiton. Le bronze de la rampe (cuivre, 92 ; étain, 8) eût été trop cassant pour cette partie des assemblages.

Le polissage définitif a été fait sur place.

Quoique assez difficile, tant en raison des sujétions créées par la forme hélicoïdale de la rampe que des circonstances dans lesquelles il a dû être exécuté (temps limité, éloignement de toute agglomération, gêne causée par les chantiers superposés), ce travail a pu être terminé dans des conditions économiques. Il a été employé 2.565 kilogrammes de bronze à 5fr50 le kilogramme, soit par mètre courant 196fr75 (la rampe a 71,70m de longueur).

Le balcon d'arrivée de l'escalier porte un certain nombre de décorations également en bronze poli. Il y avait lieu de donner quelques soins à ce palier où le visiteur s'arrête à la fin de l'ascension. Le revêtement d'opaline est couronné par un anneau de bronze poli semé d'étoiles. Une moulure en bronze court le long de la plinthe en pierre de taille, encadrant les embrasures des lucarnes. Une corniche de même matière règne autour du plafond. Les tons chauds du bronze rehaussent convenablement les teintes mates de la pierre de Kersanton ; leurs couleurs s'harmonisent bien, et la valeur même et l'inaltérabilité de ces matériaux complète l'impression de sobre élégance que commandaient les circonstances.

Le plafond de l'escalier est formé de vingt-deux plaques de marbre bleu Turquin posées sur des nervures de bronze rayonnantes. Celles-ci sont, à leur extrémité, fixées sur la corniche circulaire décrite plus haut, et, en plusieurs points de leur longueur, tirefonnées sur les quatre poutres en fer I, qui soutiennent la plancher du campanile ; elles convergent vers une rosace de bronze centrale, qui domine l'énorme cylindre de plus de 50m de hauteur dans lequel s'élève l'escalier.

L'escalier de 13 marches qui mène au campanile est réalisé en fonte.

La porte d'accès du campanile sur la plate-forme de la tour, a été exécutée tout en bronze, en raison de sa situation exposée. Elle est formée d'un vantail massif et robuste qui vient s'appliquer sur le parement de la tourelle en recouvrant de 5cm, le bord de la baie.


Un croquis de l'inscription portée sur le sous-bassement (au dessus de la porte d'entrée du phare), dressé par le conducteur de travaux, a été envoyé le 16 Août 1898 à monsieur De Joly du Service Central des Phares.