LE PHARE D'ECKMUHL (suite) - LA CONTRUCTION DES BATIMENTS
La machinerie du phare d'Eckmühl est placée derrière la tour. C'est un grand bâtiment rectangulaire de 18x8,50m divisé en deux salles : la salle des machines au nord, celle des alternateurs et du compresseur au sud.
Salle des Machines © Jl Guégaden
Salle des machines
1er plan : Alternateurs
Arrière plan : Compresseurs
Salle des machines
1er plan : Compresseurs
Arrière plan : Alternateurs
Les parements extérieurs sont revêtus d'enduit tyrolien légèrement bleuté, encadré aux quatre angles par des chaînes en pierre de taille du pays. Une corniche rampante à forte saillie termine les pignons et se retourne horizontalement au-dessus des dés à corbelet mouluré qui surplombent les chaînes d'angle.
Le toit, en tuiles rouges de Bourgogne, porte un lanterneau d'aération. La situation de l'ouvrage a forcé à poser les tuiles de la couverture à bain de mortier, et la saillie donnée aux rampants des pignons a permis d'exécuter un fort solin de mortier de ciment recouvrant les tuiles voisines du rampant. A ce prix seulement on a pu éviter les infiltrations des eaux de pluie.
Sur chaque versant de la couverture sont disposés les aéro-condenseurs à ailettes, qui permettent de récupérer 75% de l'eau consommée dans les machines.
L'intérieur de la machinerie est carrelé en carreaux de Pont-Sainte-Maxence et revêtue, jusqu'à 2 mètres de hauteur, de carreaux octogonaux de faïence blancs à remplissages d'angle ivoire. Ce revêtement est couronné par une cymaise de profil simple en bois d'acajou huilé, et le reste des parements est peint. Sur le parement est, au voisinage de l'arbre de transmission, le revêtement émaillé est élevé jusqu'à 4,50m au-dessus du sol, pour assurer l'enlèvement facile de l'huile projetée. Un lambrequin en bois raccorde les parements verticaux au lambris de sapin qui règne sous la couverture, laissant apparentes les fermes métalliques du toit. Une peinture gris bleu à deux tons en accuse les lignes.
La cloison séparative des deux salles est en maçonnerie de briques. Le panneau central en est vitré à partir de 1,20m au-dessus du carrelage. Les poteaux d'huisserie sont assemblée à leur sommet, sur une corniche surmontée d'une attique. Toutes ces pièces de menuiserie sont en acajou huilé.
Les socles des machines sont deux belles pierres de granit de Kersanton poli.
Une citerne à deux compartiments de 80 mètres cubes de capacité totale est disposée derrière ce bâtiment pour l'alimentation des machines. Elle reçoit les eaux du toit de la machinerie et du ruissellement important que donne la pluie fouettée par les grands vents sur les parements de la tour.
Les logements des gardiens sont, suivant l'habitude, très simples : ils comprennent chacun une cuisine, deux chambres aux rez-de-chaussée, une chambre à feu et un grenier sous les combles, une petite cour avec bûcher et citerne.
Logements des gardiens © Jl Guégaden
Jardins. De chaque côté de la tour sont disposées trois pelouses que doit entourer une charmille. Mais la rigueur du climat n'a encore permis que d'indiquer, devant les logements, un rideau d'arbustes marins, tamaris, aroche de mer, atriplex. Il paraît cependant possible de développer ces plantations par bouturages successifs.
Le jardin Français a été planté de
50 Aroche de mer
10 Peupliers blancs
25 Peupliers pomarier
10 Cupressus
25 Hortensias
15 Escalonias
10 Troënes de Californie
15 Lauriers cerise
20 Fusains à petites feuilles
40kg Gazon
et Terre végétale
...pour un coût total de 263fr50 dont 150fr pour la pose et le transport.
Aroche de mer © Mauric
Lauriers © Planfor
Fusains © Racyne
Peuplier blanc © Wikipedia
Cupressus © Wikipedia
Peuplier pomarier ? © Wikipedia
Hortensia © Gerbaud
Escalonia © Garden Hedging Plants
Troënes © planteshaiesdirecte
L'enceinte est fermée sur trois faces par un mur de clôture de 3 mères de hauteur. Sur la face est, une grille en fer de 30 mètres de longueur avec porte et portillons, encadrée de six pilastres de pierre de taille, permet d'apercevoir l'ensemble des constructions, de l'avenue que forme, devant le phare, le chemin de grande communication qui y aboutit.